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La maîtrise du feu relève-t-elle de la culture ?

Publié le 27/02/2008

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Pour beaucoup de scientifiques ou philosophes, la maîtrise du feu est considérée comme une étape décisive de l?évolution de l?homme, même si son appréhension par l?homme a sûrement été longue et difficile. On ne peut pas dater avec une grande précision le moment où l?homme a été pour la première fois capable de produire du feu, mais il est reconnu que les premiers foyers de feu domestiques datent d?environ 500000 ans. Quoiqu?il en soit, la maîtrise du feu par l?homme n?est pas le fruit d?un simple hasard ou une coïncidence heureuse, mais bien le terme d?un long processus qui a fait passer l?homme du statut de spectateur craintif du feu à celui de dompteur et gestionnaire éclairé. Comme on l?imagine avec humour à la lecture de Pourquoi j?ai mangé mon père de Roy Lewis, l?homo erectus a bien dû observer le feu, se brûler à son contact, ressentir peur et impuissance devant lui avant d?être enfin capable d?en produire lui-même par ses propres moyens, de pouvoir le faire naître dans des conditions de climat, de température, d?humidité différentes, au moment souhaité. Mais à l?évidence, le premier pas décisif fut fait quand le moyen de préserver un feu fut trouver. En effet, de l?incendie causé par la foudre repéré en pleine nature au feu « domestique » qui fait partie intégrante du groupe, un long chemin a dû être parcouru par nos ancêtres, qui leur permirent ensuite de mettre au point différentes techniques pour faire du feu comme la friction (frottement de bois tendre sur bois dur) et la percussion (choc de pierres entre elles). Les allumettes n?ont quant à elles vu le jour qu?au XIXe siècle !     2- La révolution culturelle permise par le feu   Il est notable que le passage de la nature à la culture ne se résume pas à un simple acquis technique. Dans le cas du feu, c?est du côté de ses conséquences sur l?organisation sociale naissante des groupes qu?il faut chercher la révolution culturelle. On peut ainsi faire de la maîtrise du feu l?élément déclencheur de l?apparition d?un nouveau mode de vie, d?une nouvelle organisation sociale, de nouveaux comportements. Pourquoi cela ?
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« Il est possible d'aller encore plus loin en reprenant la conception hégélienne de la culture pour montrer à quel point la maîtrise du feu en faitcomplètement partie.

Pour Hegel, l'homme imprime sa marque au monde parson activité, sans se satisfaire de l'immédiatement donné.

Ainsi, la culture estpour lui un processus historique au cours duquel l'homme apprend à connaîtreet à dominer la réalité, ce qui semble s'être passé dans le cas ducheminement qui a mené à la maîtrise du feu.

Ce mouvement représente chezHegel le progrès de la conscience et la culture peut alors être perçue commel'accomplissement de la nature humaine, dont la maîtrise du feu serait uneétape importante. 3- Symboles du feu En tant que phénomène naturel, le feu est incontrôlable.

Même s'il a su le domestiquer, l'homme est pourtant toujours en danger devant la puissanceque le feu dégage lorsqu'il se manifeste (cf.

incendies de forêts ou urbains).Mais quand c'est l'homme qui décide de faire du feu, dans un cadre précis etmaîtrisé (autre que pour se chauffer ou s'éclairer ou fabriquer/travailler desobjets), qu'est-ce cela peut vouloir dire ? Par son côté envoûtant et mystérieux, le feu est utilisé (depuis fort longtemps) lors de spectacles de rues ou autres manifestations publiques comme un symbole magique.

Celui qui jongle avec le feu, qui crache des flammes ou qui réalise une chorégraphieautour du feu à la nuit tombée hypnotise en quelque sorte ceux qui le regarde. On peut également penser au feu comme symbole de protestation, de manifestation.

Il est en effet parfois utilisé par des grévistes lors de mouvements sociaux comme symbole de leur motivation à se faire entendre.

Un petitfeu de pneus maîtrisé qui fait écho à la grande colère des manifestants. Dans un autre cas enfin, le feu peut être symbole de fraternité et de partage, de ce qui subsiste malgré toutes les épreuves ou difficultés.

C'est ainsi qu'est apparue la flamme olympique, qui, avant l'ouverture des Jeux(dont elle est le symbole), parcourt de nombreux pays, passe de mains en mains, sans jamais s'éteindre, comme si àelle seule elle suffisait à calmer les tensions et à rapprocher les personnes autour des valeurs de l'olympisme. Conclusion : - A la différence de l'air ou de l'eau, le feu n'est pas un élément vital à la survie biologique de l'homme. Par contre, la maîtrise de cet élément et la capacité à le faire naître et à l'entretenir par des moyenstechniques a été une des conditions nécessaires au développement culturel et à l'expansion de l'espècehumaine. - La maîtrise du feu n'est assurément pas un phénomène anodin, une simple étape dans l'évolution naturelle de l'homme.

Au contraire, c'est un tournant culturel crucial qui a radicalement orienté ledéveloppement des ancêtres de l'homme vers une organisation sociale de plus en plus élaborée, et qui acontribué au développement du langage et de la communication. - Enfin, plus qu'un simple outil permettant de se chauffer, de s'éclairer ou de fabriquer des objets, le feu a été utilisé de nombreuses et différentes façons au cours des siècles comme un moyen symboliqued'expression, autre preuve de l'aspect culturel évident que son utilisation peut revêtir.

>>> SECOND CORRIGE: http://www.devoir-de-philosophie.com/passup-corriges-16021.html. »

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