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Le mal réside-t-il dans la violence ?

Publié le 22/02/2012

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    Introduction :               La violence est un usage de la force, d'une puissance contre un objet ou un individu. Elle est essentiellement destructrice mais peut servir au maintien de l'ordre et de la sécurité : son statut est ambiguë. En effet, comme le développe Gusdorf dans la Vertu de la force, réduite à elle-même, la violence est une absurdité pure, désespoir de l'humain. Le légionnaire romain tue Archimède ; le milicien nazi massacre le savant juif etc. « La faiblesse de la violence nue est si évidente qu'elle doute de soi. » Or c'est bien là le problème de la violence comme mal nécessaire. Comment voir une nécessité dans un crime ? Ou plus exactement comment pouvoir l'excuser d'une quelconque manière ? Et c'est bien ce que met en exergue Jankélévitch dans L'imprescriptible, Pardonner ?

« apposant un refus d'obéissance).

Elle s'impose à nous irrésistiblement, au contraire, en vertu de notre dispositionmorale ; et si d'autres mobiles ne venaient la combattre en lui, l'homme l'accepterait dans sa maxime suprême,comme principe suffisant de détermination du libre arbitre, c'est-à-dire qu'il serait moralement bon.

Mais il dépendencore, en vertu de sa disposition naturelle, également innocente, des mobiles de la sensibilité, et il les adopte aussidans sa maxime (selon le principe subjectif de l'amour de soi).

Et s'il les adoptait dans sa maxime comme suffisants par eux seuls à la détermination du libre arbitre, sans se soucier de la loi morale (que cependant il porte en lui), l'homme serait moralement mauvais.

Mais comme, naturellement, il accepte dans sa maxime ces deux mobilesdifférents, et comme, d'autre part, il trouverait chacun d'eux, pris tout seul, suffisant à déterminer sa volonté; si ladifférence des maximes ne dépendait que de la différence des mobiles (qui sont la matière des maximes), c'est-à-dire si la loi ou l'impulsion sensible constituaient une maxime, il serait à la fois moralement bon et moralementmauvais ; ce qui (d'après notre Introduction) est contradictoire.

Il faut donc que la différence entre un homme bonet un homme mauvais ne consiste pas dans la différence des mobiles qu'il accepte dans ses maximes (ou dans lamatière de ces maximes), mais dans la subordination de ces mobiles (dans la forme des maximes) : il s'agit de savoir quel est celui des deux mobiles dont l'homme fait la condition de l'autre.

Par conséquent, chez l'homme (même chez le meilleur), le mal ne vient que du renversement, dans la maxime, de l'ordre moral des mobiles ; nous adoptons dansnotre maxime et la loi morale et l'amour de soi, mais remarquant qu'ils ne sauraient subsister côte à côte et que l'undes deux au contraire doit être subordonné à l'autre comme à sa condition suprême, nous faisons du mobile del'amour de soi et des inclinations qui en découlent la condition de l'accomplissement de la loi morale, quand aucontraire celle-ci, en qualité de condition suprême de la satisfaction de nos inclinations sensibles, devrait être acceptée comme unique mobile dans la maxime universelle du libre arbitre ». Transition : Ainsi la violence et le mal sont enracinés en l'homme, mais il n'en demeure pas moins que cette absoluité n'est querelative à l'usage du libre arbitre et il demeure vrai dans ce cas qu'une conversion morale est possible. II – La dialectique de la violence a) La violence est le fruit de la volonté humaine comme le précise Kant dans ses Conjectures sur les débuts de l'histoire de l'humanité .

Dans l'hypothèse d'un Dieu, ce dernier a voulu la liberté de l'homme et c'est l'effet de la volonté humaine, de son usage qui explique l'émergence du mal et de la violence.

Plus exactement, si l'histoire del'humanité voulue par Dieu commence par le bien, le tâtonnement de la liberté de l'homme l'a conduit au mal.

Dèslors nous n'avons pas affaire à une théodicée mais à une anthropodicée ce n'est donc pas le fait d'une volontétranscendante si le mal existe mais bien de l'homme comme Kant le développe dans La Religion dans les simples limites de la raison .

L'essentiel est alors d'obtenir une « conversion des cœurs » par l'effet de la morale. b) La morale a pour effet de rendre l'homme plus sociable afin de lui permettre aussi une meilleure vie en société telque cela transparaît dans La Religion dans les simples limites de la raison de Kant .

Plus l'homme sera moral et plus il agira de manière rationnelle pour le bien de l'ensemble de l'humanité, il dépassera son simple stade d'individu,d'animal soumis à ses passions comme Kant le précise dans la Fondation de la Métaphysique des Mœurs .

Le but de la moralisation de l'homme s'obtiendra dans l'avènement de ce que Kant nomme le « règne des fins » à la fin del'histoire comme il le développe dans la Critique de la faculté de juger .

Cela signifiera la moralisation complète de l'espèce humaine donc la disparition de la violence entre les hommes et du mal.

Bien que ce « règne des fins » soitun espoir que nous devons chercher à atteindre de manière asymptotique, il n'en reste pas moins que cela disqualifieen somme toute nécessité intemporel au mal et à la violence.

L'homme n'est pas condamné à la violence, en usantde sa volonté il peut devenir moral. c) Et quand bien même cette moralité ne serait pas atteinte, cette conversion des cœurs est encore possible par laraison comme on peut le voir dans le cas des démons de Kant .

En effet, le problème est bien celui-ci que Kant met en exergue dans la sixième proposition de l' Idée d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique : « la difficulté […] : l'homme est un animal qui, lorsqu'il vit parmi d'autres individus de son espèce à besoin d'un maître.Car il abuse à coup sûr de sa liberté à l'égard de ses semblables ; et même s'il souhaite en tant que créatureraisonnable, une loi qui mette des bornes à la liberté de tous, son inclination animale et égoïste le conduitcependant à s'en excepter lui-même lorsqu'il le peut.

Il a donc besoin d'un maître qui brise sa volonté particulière etle force à obéir à une volonté universellement valable, afin que chacun puisse être libre ».

Pourtant, comme Kant le note dans l'« Annexe 1 » du Projet de Paix perpétuelle : « Le problème de l'Etat, aussi difficile qu'il paraisse, n'est pas insoluble, même pour un peuple de démons (pourvu qu'ils aient un entendement) ».

Si l'homme n'est pas juste,les démons ne sont-il pas le paradigme de cette incapacité à être juste ? Ils en sont le contraire.

Cependant,comme Kant le note l'institution d'Etat administrant le droit donc d'une société juste est possible pour ses derniers.A fortiori alors pour les hommes.

La seule nécessité est l'exigence de faire usage de son entendement, c'est-à-dired'user de rationalité afin de voir ce qui est le mieux pour soi.

Dès lors, la violence ne sera plus un mal absolu.. »

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