Devoir de Philosophie

MANTEGNA

Publié le 25/06/2012

Extrait du document

Bien qu'une riche documentation nous permette de suivre fidèlement les étapes de sa glorieuse carrière, la figure de Mantegna, au point de vue humain et historique, n'offre que peu de relief. Si l'on en croit l'inscription d'un retable aujourd'hui disparu, peint en 1448 pour l'église Sainte-Sophie à Padoue et dont les documents anciens permettent de considérer l'authenticité comme probable, Mantegna serait né en 1431 à Isola di Carturo, petit village qui faisait alors partie de la province de Vicence et appartient aujourd'hui à celle de Padoue.

« du Musée de Padoue, lequel semble avoir été exécuté entre 1449 et 1452.

La qualité picturale de certaines parties de la Madone de Laa.ara (la guirlande de fruits et le chandelier) donne à penser que Mantegna encore tout jeune y aurait participé, certainement avant de commencer la décoration des Eremitani.

Les premiers essais picturaux que l'on peut avec certitude attribuer à Mantegna sont, dans les fresques.

qu'il peignit probablement avec Nicolo Pizzolo dans la chapelle Ovetari, les figures de Dieu le Père, de saint Pierre et de saint Christophe, commencées en 1448 et terminées en 1449, et les fresques, très proches de style et d'époque, de la Vocation de saint Jacques et de Saint Jacques désarmànt les démons.

Il ressort de l'étude des documents que certaines œuvres, comme le Saint Marc de l'Institut Stadel de Francfort et l'Assomption des Eremitani, longtemps attribuées à Pizzolo, sont des œuvres de jeunesse de Mantegna.

Il en est de même, en dépit d'erreurs per­ sistantes, pour deux tableaux représentant Saint Jér8me et Saint Augustin, dont l'exécution est due pour une part à Mantegna et qui sont mieux composés et plus vigoureux que ceux que nous devons au seul Pizzolo.

De quelques années plus tard ( 1452) datent les fresques de la lunette de la basilique de Padoue, représentant les saints Antoine et Bernardin.

De 1454, la Sainte Euphémie du musée de Naples et le polyptyque de Saint Luc peint pour l'église Sainte-Justine et aujourd'hui au Musée Brera.

Nous arrivons enfin aux prodigieuses évocations picturales de la chapelle Ovetari, exécutées entre 1449 et 1457, en grande partie détruites par un bombardement.

Elles avaient pour sujet : le Baptlme d' Ermogene, le Jugement de saint Jacques, Saint Jacques conduit au supplice et son Martyre, le Martyre de saint Christophe et sa Translation.

Ces fresques étaient, avec celles de Manto\le,­ l'œuvre la plus grande et la plus noble de Mantegna; elles comptaient au nombre des plus belles réalisations picturales de tous les- temps.

Seules les fresques de Piero della Francesca à Saint­ François d'Arezzo et celles de Melozzo da ForJi au Vatican pourraient leur "être comparées.

Mais si la composition des fresques des Eremitani est d'influence toscane, le luxe des couleurs, lui, est proprement vénitien.

Le secret de pareils chefs·d'œuvre est dans la maîtrise d'un art qui unit, aux fantaisies les plus hardies, la plus parfaite connaissance du métier, la technique la plus rigoureuse à l'idéalisme le plus profond.

D'autres œuvres forment une digne couronne à celles dont nous venons de parler, et renouvellent le miracle; citons seulement la Résurrection ( 1451) au Musée de Tours, la Priere au Jardin du Musée de Tours et celle de Londres, le triptyque de San Zeno ( 1459), la Présentation au temple, de Berlin, dont Bellini s'inspira si librement dans sa loile de la Galerie Quenni à Venise, la Crucifixion du Louvre ( 1459 ), le Saint Bernardin du Musée Brera ( 1460 ), la Dormition de la Vierge du Prado ( 1462 ), l'Adoration des Mages du Metropolitan Museum de New-York, le Saint Georges de l'Académie_ de Venise, le Saint Sébastien du Louvre ( 1454) et celui de Vienne ( 1461 ), le tri­ ptyque des Offices ( 1463-64), la Judith de la collection Widener de Philadelphie, l'Ecce Homo d'une collection privée milanaise, la petite Résurrection appartenant à Mme 1.

D.

à Rome, les grandioses fresques de la «Camera degli sposi »du palais de Mantoue ( 1474), qui représentent les membres de la famille de Gonzague et des épisodes de son histoire.

L'étonnante Tête coupée de saint Jean-Baptiste de Pesaro, qui rappelle de si près le Christ mort du Musée Brera, pourrait bien être de Mantegna, bien que, sans plus ample informé, l'œuvre ait été attribuée à Marco Zoppo.

Nous sommes arrivé ainsi, à travers des œuvres qui révèlent une évolution constante où s'est maintenue la plus parfaite unité de style, à la pleine maturité du peintre, représentée par une splendide floraison de chefs-d'œuvre.

Rappelons-les autant qu'il soit possible par ordre chronologique: la Sacra Conversaz;ione du Gardner Museum de Boston ( 1485 ), les Triomphes de César, exécutés pour le palais Gonzague à Saint-Sébastien, entre 1489 et 1492 (actuellement à Hampton Court), à propos desquels, dans une lettre envoyée en 1489 de Rome au marquis Gonzague, l'artiste écrivait: «En vérité, je n'ai point honte de les avoir faits»; l'Enfant Jésus et saint Jean, de Londres ( 1490 ), la Vierge-de la Victoire du Louvre ( 1496), dont l'esquisse présumée qui se trouve à Mantoue n'est qu'un mauvais décalque du XIXe siècle; le majestueux retable MANTEGNA.

« LI CJrrist morl.

» ( Pirul. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles