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EN MARGE DU MERVEILLEUX A L'ANTICIPATION POPULAIRE

Publié le 21/11/2011

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Comme un météore solitaire et inattendu, AlainFournier (pseudonyme d'Henri Fournier, 1886- 1914) tentera dans un singulier roman, à la fois récit mystérieux et quête angoissée, d'exorciser des douloureux souvenirs. Cet amoureux des paysages de Sologne, où il passa son enfance, avait rencontré en 1905 (il n'avait pas encore vingt ans) celle qui ne cessera désormais de hantér ses rêveries et deviendra l'héroïne de son roman le Grand Meaulnes (1913}. Le livre, mûri pendant de longues années, parut à la veille de la guerre ; son succès, immédiat, ne s'est jamais démenti. Mais l'écrivain est resté solitaire et sa tentative reste, un peu à la façon de celle d'un Radiguet, unique.

« Illustration pour le Grand Meaulnes d'Alain Fournier par Hermine David.

(Ed.

R.

Laffont.

0 by SPADEM.

1979) scientifique, avec les Terres du ciel (1876) et sur­ tout l'Astronomie populaire (1880).

Dès lors, à l'intérieur des structures romanesques propres au domaine du roman feuilleton, surgissent des visions de l'avenir dues à l'imagination de roman­ ciers aujourd'hui bien oubliés : E.

Souvestre, L.

Boussenard (Dix mille ans dans un bloc de gla­ ce, 1889}, le capitaine Danrit, P.

Giffart (la Guerre infernale, 1908), A.

Laurie (Atlantis, 1895) et sur­ tout Robida (1848-1926) avec sa célèbre descrip­ tion du Vingtième siècle (1882).

Mais le successeur, dans le domaine du merveilleux scientifique, sera surtout J.-H.

Rosny Aîné (1856-1940).

L'auteur de la Guerre du feu (1911} a souffert du succès de ses romans préhisto­ riques ; son œuvre d'anticipation mérite pourtant d'être connue.

Elle aborde la plupart des gr~ds thèmes de ce qu'on nommera plus tard la Science­ fiction : les extra-terrestres (les Xipéhuz, 1886}, la fin de l'homme (la Mort de la Terre, 1910}, celle de l'humanité (la Force mystérieuse, 1913}.

Son chef­ d'œuvre reste les Navigateurs de /'irifini (1925}.

De son côté, le feuilleton populaire flirtait avec la Science-fiction.

Gustave le Rouge (La guerre des Vampires, 1908) et Jean de La Hire (la Rouefulgu- rante, 1908), devançant en cela le« Space Opera» américain, appliquent les bonnes vieilles recettes du feuilleton au nouveau genre littéraire.

C'est que l'époque a besoin de rêver :la littérature commence déjà à jouer avec l'imaginaire et les forces de l'in­ conscient.

Le merveilleux Comme un météore solitaire et inattendu, Alain­ Fournier (pseudonyme d'Henri Fournier, 1886- 1914) tentera dans un singulier roman, à la fois récit mystérieux et quête angoissée, d'exorciser des douloureux souvenirs.

Cet amoureux des paysages de Sologne, où il passa son enfance, avait rencontré en 1905 (il n'avait pas encore vingt ans) celle qui ne cessera désormais de hantér ses rêveries et deviendra l'héroïne de son roman le Grand Meaul­ nes (1913}.

Le livre, mûri pendant de longues années, parut à la veille de la guerre ; son succès, immédiat, ne s'est jamais démenti.

Mais l'écrivain est resté solitaire et sa tentative reste, un peu à la façon de celle d'un Radiguet, unique.

Les avatars du roman feuilleton • Les successeurs d'Eugène Sue Les dernières années du siècle avaient vu une dégradation notable du roman feuilleton.

Celui-ci est dominé par les productions de Xavier de Mon­ tépin (la Porteuse de pain, 1884), Jules Mary (Roger-la-Honte, 1886}, Charles Mérouvel (Chaste .

etflétrie, 1889).

Le roman devient stéréotypé, lar­ moyant et beaucoup plus conformiste que les créa­ tions des années 1840.

Tour à tour revanchard (après 1870}, antisémite (pendant l'affaire Drey­ fus), parternaliste ou bondieusard, il semble que le genre épouse plastiquement les fantasmes d'un public dont on flatte sans vergogne le mauvais goût.

Pourtant, ça et là, quelques signes attestent un renouveau.

• Reporter et gentleman-cambrioleur La multiplication des moyens de locomotion individuelle, l'influence naissante des Etats-Unis, le développement du cinéma (Judex ; les Mystères de New York) et l'attrait équivoque qu'exerce l'anar­ chisme teinté de gangstérisme de la bande à Bon ' not, autant de facteurs qui vont favoriser la créa­ tion presque simultanée de deux types de héros promis à une longue carrière : le reporter-détective privé et le gentleman-cambrioleur.

- Gaston LEROUX et Rouletabille Gaston Leroux (1868-1927) a essayé, avec succès, de marcher avec son héros Rouletabille, sur la trace des Lupin, Sherlock Holmes et Rocambole.

Ancêtre du « privé •, « made in USA •, avec son côté Tintin sans Milou, mais encore marqué de cer­ tains traits du héros populaire, Rouletabille. »

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