Devoir de Philosophie

Marie-Antoinette joue à la fermière... et devient de plus en plus impopulaire

Publié le 30/08/2013

Extrait du document

En 1783, Marie-Antoinette se plaît follement dans son nouveau hameau de Trianon, qu'elle

préfère à la Cour glacée de Versailles. Là, elle n'entend pas - ni ne veut entendre ! - les rumeurs qui courent... et qui enflent dangereusement. Cette résidence protégée, privilégiée, où la reine n'aspire qu'à retrouver le plaisir et la joie de vivre, passe pour un lieu de perdition.

« orgies insensées .

Les com­ mères se moquent bien que Marie-Antoinette mène une existence solitaire avec ses dames de compagnie .

Que seuls le roi, les princes du sang et quelques rares élus soient conviés à ses soirées .

Dans la retraite de son « petit Vienne », de son « petit Schonbrunn », qui sait dans quelles débau­ ches « !'Autrichienne » peut se complaire ...

Pour mettre un frein aux bavar­ dages , Louis XVI et Marie­ Antoinette finissent par ouvrir le domaine, chaque dimanche, pour un bal à « toutes les per­ sonnes vêtues honnêtement » et, bien sûr, ayant été présen­ tées à la Cour .

Les esprits cha­ grins continuent pourtant à froncer les sourcils, et les cri­ tiques acerbes fusent de plus belle .

Les mieux informés affir­ ment que toute cette simpli­ cité raffinée coûte un prix fou .

Déjà, en 1780, lors des pre­ mières transformations effec­ tuées par la reine à Trianon, l'observateur sans indulgence qu'est le duc de Cray s'est indigné : « A la place de la grande serre chaude lqui était la plus savante d'Europe!.

des montagnes assez hautes, un grand rocher et une rivière .

Jamais deux arpents de terre n 'ont tant changé de forme, ni coûté autant d'argent .

>> Toilettes somptueuses et dettes de jeu Le goût de Marie -Antoinette pour le dépouillement et la simplicité ne rend pas la reine plus populaire .

Bien au con­ traire ! Nul n'applaudit à la fin de ses excentricités , ni à ses qualités de mère , pourtant indéniables .

On préfère s 'éton ­ ner de la cherté de tout ce qu'elle entreprend, railler ce hameau bucolique po sé à Tri ­ anon comme une insulte à l'égard des vrais paysans, qui ont trop faim pour songer à planter des essences exo ­ tiques ou à cueillir de s fleurs des champs .

La fermière de comédie est considérée par l'opinion comme une reine assez cynique pour faire sem­ blant de participer aux tra­ vaux de la ferme , comme si elle voulait se moquer de ses sujets .

Même si elle a mûri , Marie­ Antoinette refuse de prêter l'oreille à ces bruits désagréa ­ bles .

Elle n'a cure du qu'en ­ dira -t-on, considère qu 'elle vit à IMAGES IDYLLIQUES D'UNE REINE HONNIE Les images de la vie de Marie-Antoinette dans son cher Trianon sont idylliques.

Madame Vigée­ Lebrun, sa portraitiste attitrée, décrit la reine : « Grande, admirablement faite, ses bras étaient superbes, ses mains petites, parfaites de forme ; elle tenait de sa famille cet ovale long et étroit particulier à la nation autrichienne.

Elle n'avait point de grands yeux ; leur couleur était presque bleue.

» En 1783, la reine a trente-trois ans.

Elle a atteint la plénitude de sa beauté.

Est-ce son amitié amoureuse avec le comte Axel de Fersen qui lui donne ce ravissant teint rose thé ? Sa vivacité, sa joie de vivre sont-elles redoublées par la douceur d'une relation platonique ? Le secret est-il un souverain remède contre l'ennui ? D'autant qu'à Trianon, la reine n 'a rien à craindre.

La grotte du parc a une vue plongeante sur la prairie environnante, et un escalier secret permet d'échapper aux importuns ...

Trianon l'existence qui lui convient, commande de nou­ velles toilettes, de préférence blanches, et paie sans sour­ ciller les notes exorbitantes de sa modiste , Rose Bertin .

Et puis, lorsqu 'elle ne se livre pas aux plaisirs de la comédie , du chant ou du ballet, elle continue à s' abandonner aux délicieux frissons que lui pro­ cure le jeu .

Et elle perd beau­ coup ...

Elle entraîne même dans sa passion la vertueuse madame Élisabeth , sa belle­ sœur .

Louis XVI, lui, continue à payer ses dettes ; de mau ­ vaise grâce mais avec son sens habituel de l'honneur .... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles