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Marjolaine ou le marché du mieux vivre

Publié le 16/12/2011

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Du 30 avril au 9 mai s'est tenue à Paris, dans les locaux de l'ancienne gare de la Bastille, une exposition d'un caractère tout nouveau. Baptisée Marjolaine ou le marché du mieux vivre, celle-ci tendait à présenter aux visiteurs différents moyens, simples dans l'ensemble, qui devraient leur permettre de «mieux vivre«, c'est-à-dire de réagir contre les diverses pollutions qui envahissent l'espace et dénaturent aussi bien notre alimentation que toute notre façon de vivre.

« effet, cette petite plante de la famille des labiéc~s est utilisée en phytothérapie pour ses vertus calmantes, et signalée comme utile en cas d'insomnie et d'an­ xiété ...

Nouvelle venue dans les manifestations parisien­ nes, Marjolaine s'adressait au public de plus en plus vaste qui cherche à réagir contre les excès de la société industrielle.

De nombreux visiteurs se succédèrent dans l'enceinte du hall d'exposition de la Bastille, curieux ou déjà convaincus.

Cette exposition était organisée par une asso­ ciation sans but lucratif, Nature et Progrès.

Fondée en 1964~celle-ci regroupait au moment de ce salon environ 6 000 adhérents venus de différents milieux.

Son but est en particulier de promouvoir et d'aider à faire progresser l'agriculture « biologi­ que » ou « bio-dynamique ».

Pour cela, elle encou­ rage les agriculteurs à obtenir des produits sains, recherchés de plus en plus par les consommateurs, elle les aide grâce à des conseillers techniques et établit avec eux de nombreux contacts leur permet­ tant de ne pas rester isolés.

Auprès des consomma­ teurs, elle joue également un rôle de conseiller, en leur faisant connaître différentes solutions aux pro­ blèmes de la vie quotidienne, qui permettent d'évi­ ter un trop grand recours aux produits chimiques ou une surconsommation d'énergie.

Cette associa­ tion s'est déjà fait connaître au public par différents congrès, en particulier celui qui a marqué son dixième anniversaire et qui s'est tenu à la Porte Maillot en novembre 1974.

Lors de cette rencontre, de nombreuses conférences furent données sur des sujets variés (agriculture biologique, thérapeuti­ ques naturelles, etc.) Malgré la surface restreinte de l'exposition (6 000 m2), de nombreux stands, dont certains furent activement fréquentés, furent présentés au public.

L'accent était en particulier mis sur les pro­ duits alimentaires provenant de l'agriculture biolo­ gique.

Cette forme d'agriculture est encore margi­ nale (un pour cent environ des terres cultivées), et s'oppose à celle, plus répandue, qui fait appel en particulier aux produits•chimiques.

L'agriculture biologique utilise seulement des engrais organiques (algues, sang desséché, fumier, poudre de corne, etc.) et certains engrais minéraux naturels (débris de diverses roches et phosphates naturels).

Dans l'ensemble, elle rejette tous les apports de nature chimique.

Signalons toutefois l'utilisation de quel­ ques produits d'origine chimique, en particulier pour les traitements de la vigne.

Mais ceux-ci sont choisis parmi les moins dangereux comme le sulfa­ te de cuivre par exemple, et seulement en cas d'in­ vasion importante par un parasite.

Cette utilisation n'est cependant tolérée que tant qu'il n'existe pas de produits dépourvus de toute toxicité.

Cette forme d'agriculture, pratiquée par un nombre crois­ sant d'agriculteurs, obtient de bons rendements, quoique dans l'ensemble inférieurs à ceux de l'agri­ culture industrielle.

Elle a le mérite de fournir des produits sains, non dénaturés, souvent plus savou­ reux.

Parmi les divers produits alimentaires vendus, on trouvait du pain complet fabriqué au levain naturel.

Il était possible d'apprendre à faire son pain.

Suivant les conseils de manipulation recueil­ lis auprès des animateurs, nombreux furent les visi­ teurs qui « mirent la main à la pâte ».

Des cuisiniè­ res installées à proximité de la planche à pétrir per­ mettaient de cuire son pain, et un certain nombre de personnes ont pu constater qu'elles étaient capa­ bles de fabriquer un pain mangeable et parfaite­ ment digeste.

Tout cela nécessitant, bien sûr, un peu de travail, de bonne volonté et de savoir-faire ...

Il était également possible de se procurer des produits difficiles à trouver dans le commerce tra­ ditionnel : farine complète, riz complet, confitures sans additifs, flocons d'orge et autres céréales, etc.

Quelques viticulteurs, encore peu nombreux, pré­ sentaient leur production provenant d'exploitations gérées biologiquement.

Parmi les objets utilitaires, on pouvait voir et acheter des moulins à céréales avec meule en pierre (électriques ou manuels), permettant de fabriquer soi-même sa farine, car celle-ci conserve toute sa valeur nutritive lorsqu'elle est fraîchement moulue.

Quelques stands présentaient des produits desti­ nés à l'agriculture biologique.

Et les visiteurs pou­ vaient, outre les conseils recueillis, acquérir fertili­ sants naturels et graines d'engrais verts.

Les personnes intéressées avaient la possibilité de se renseigner sur les médecines naturelles, et les produits à base de plantes et d'argile, et également de se procurer des cosmétiques sans adjonction de produits chimiques.

L'art de vivre était également représenté par l'ar­ tisanat traditionnel.

De nombreux métiers à tisser étaient exposés.

Il était possible de s'initier à l'art de filer la laine sur rouet.

Des laines naturelles à l'état brut, teintes, tissées ou tricotées étaient en vente.

Enfin, des systèmes de chauffage économes en énergie étaient présentés au public.

Parallèlement à cette exposition-vente était orga­ nisé, avec le concours de l'Association des journa­ listes et écrivains pour la protection de la nature et de l'environnement, le quatrième festival du livre de nature.

Celui-ci, qui se déroule annuellement depuis 1972, présentait un grand nombre d'ouvra­ ges concernant la nature, en particulier des manuels se rapportant à la vie des animaux en liberté, à la sauvegarde de la nature et à l'alimenta­ tion naturelle.

La plupart des auteurs étaient pré­ sents et répondaient aux questions des visiteurs.

Durant toute la durée de Marjolaine se sont déroulées des conférences avec débats portant sur l'environnement et l'alimentation naturelle.

Plu­ sieurs films furent projetés, comme le Territoire des autres et la Fin des oiseaux migrateurs.. »

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