Maroc. Fantasia.

Il est des noms qui font naître dans les imaginations un spectacle de chevauchées, de foule colorée, de cris, de fusils tirant vers le ciel... La Fantasia est l'un de ces mots magiques, rude et sensuel. Dans le sud marocain de grands rassemblements reviennent souvent à époque fixe: ils commémorent un événement religieux ou patriotique, agraire ou familial. C'est le « moussem « ; il sent encore le bon vieux paganisme avec la musique des «tasejas«, vases de terre recouverts de peau, qui donne un rythme de cavalcades martelées, pour des ruées fantastiques de ces petits chevaux arabes ! Quel festival de mouvements, de force, d'acrobaties ! Mais la Fantasia n'est pas un folklore pour aimables touristes, c'est l'expression authentique et spontanée d'une joie et d'une foi collectives. La Fantasia, une représentation ? Peut-être. Mais surtout dans le bruit sourd des galops énergiques, un écho encore actuel de l'histoire profonde d'un peuple.