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Martin Heidegger et l'art

Publié le 27/02/2008

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heidegger
Toutes les oeuvres d'arts sont ainsi des choses par un certain côté. Que seraient-elles sans cela ? Mais, peut-être sommes nous choqués par cette vue assez grossière et extérieure de l'oeuvre. Ce sont là n'est-ce pas, des façons de voir dignes d'un expéditeur ou de la femme de ménage du musée. Il faut prendre les oeuvres telles qu'elles se présentent à ceux qui les "vivent" et en jouissent. Mais, l'expérience esthétique, si souvent invoquée, ne peut pas non plus négliger la chose qui est dans l'oeuvre d'art. Il y a de la pierre dans le monument, du bois dans la sculpture sur bois. Dans le tableau, il y a la couleur, dans les oeuvres de la parole et du son (poésie et musique), il y a la sonorité. Le caractère de chose est même à ce point dans l'oeuvre d'art qu'il nous faut plutôt dire : le monument est dans la pierre ; la sculpture sur bois est dans le bois ; le tableau est dans la couleur ; l'oeuvre de la parole est dans le phénomène ; l'oeuvre musicale est dans le son. Cela va de soi, nous répondra-t-on. Sans doute. Mais qu'est-ce-que cette choséité qui va de soi dans l'oeuvre ? Ou bien devient-il superflu de se poser cette question parce que, de toute façon, l'oeuvre d'art est encore autre chose, en plus et au-dessus de sa choséité, car ce n'est pas cet Autre qui y est qui en fait une oeuvre d'art. L'oeuvre d'art est bien une chose, chose amenée à sa finition, mais elle dit encore quelque chose d'autre que la chose qui n'est que chose : allo agoreuei. L'oeuvre communique publiquement autre chose, elle nous révèle autre chose ; elle est allégorie (...) L'oeuvre est symbole". Martin Heidegger.

 

Dans ce texte tiré du recueil « Chemin qui ne mènent e part « dans le texte « L’origine de l’œuvre d’art «, Heidegger tente de définir ce qu’est l’œuvre d’art, ce qui la différencie des objets ordinaires, qui dépasse sa choséité. Pourquoi Heidegger en vient à parler de l’œuvre d’art comme chose ? Heidegger tente de penser l’art d’une manière objective au-delà de la sensibilité et de l’intelligence. Il veut montrer la chose dans l’œuvre, sa matérialité et aussi sa dimension spirituelle, l’œuvre d’art peut-elle être définie autrement qu’une chose ?

 

heidegger

« chose, en plus et au-dessus de sa choséité, car ce n'est pas cet Autre qui y est qui en fait une œuvre d'art.L'œuvre d'art est bien une chose, chose amenée à sa finition, mais elle dit encore quelque chose d'autre que lachose qui n'est que chose : allo agoreuei .

L'œuvre communique publiquement autre chose, elle nous révèle autre chose ; elle est allégorie (...) L'œuvre est symbole".

L'œuvre d'art porte un message malgré sa matérialité.

On sesouvient de l'exemple des souliers peints par Van Gogh, ses souliers sont représentés sans artifices, dans leur brutematérialité.

Mais précisément, ces souliers signifient plus que leur simple présence.

L'œuvre révèle l'être du produit. Elle révèle aussi le monde de la paysannerie : « par-dessous les semelles s'étend la solitude du chemin de campagnequi se perd dans le soir.

A travers ces chaussures passe l'appel silencieux de la terre, son don tacite du grainmûrissant, son secret refus d'elle-même dans l'aride jachère du champ hivernal.

».

« Dans la peinture de Van Gogh,la vérité advient.

Cela ne veut pas dire qu'un étant quelconque y est dépeint en toute exactitude, mais, que dans ledevenir manifeste de l'être produit des souliers, l'étant dans sa totalité, monde et terre en leur jeu réciproque,parviennent à l'éclosion.

».

La beauté est dans toute œuvre qui révèle l'être : « La beauté est un mode d'éclosionde la vérité.

».

L'œuvre d'art nous a fait savoir ce qu'est en vérité une paire de souliers.

....Cet exemple montresimplement que l'objet , l'œuvre d'art représente plus que lui-même, un objet artistique signifie autre, ce simplesoulier de paysan en est la preuve. Heidegger tout en replaçant l'œuvre d'art dans sa choséité, dans sa matérialité, la différencie des autres objets parsa portée symbolique, elle signifie plus que sa simple choséité, l'œuvre est dotée de sens, elle porte un message,comme dans le cas des souliers peints par Van Gogh.

L'œuvre est à la fois matériel et spirituel, chose et symbole,c'est la dimension « chosale » de l'œuvre qui fait l'originalité du penseur allemand. HEIDEGGER (Martin). Né à Messkirch (duché de Bade) en 1889.

Il fit ses études à Fribonrg-en-Brisgau, et fut le disciple de Husserl.

Professeur de philosophie à l'Université de Marbourg en 1923, il fut nommé recteur de l'Universitéde Fribourg en 1933, adhéra au parti national-socialiste, démissionna de ses fonctions universitaires en 1934, etdevint « professeur émérite » en 1952.

Il est le plus important philosophe allemand d'aujourd'hui.

La philosophie deHeidegger est une réflexion sur le problème de l'être, celui de la relation de l'homme à l'être et de l'être à l'homme.

«Je dois redire que mes tendances philosophiques ne peuvent pas être classées comme Existenz philosophie.

Laquestion qui me préoccupe n'est pas celle de l'existence de l'homme, c'est celle de l'être dans son ensemble en tantque tel.

» L'homme est le seul étant qui soit capable d'interrogation et qui ait une relation à l'être.

C'est la saisie del'étant comme étant qui est la saisie même de l'être.

Seul, l'étant qui est mise en question de 6on être, existe.«L'homme est un étant de déchirement.» Du fait qu'il est hé au monde, l'étant humain est souci.

Le souci a troisdimensions : la déréliction ou facticité, l'existence (à laquelle se rattachent l'interprétation et le projet), et l'être-auprès-de, à quoi se rattache la discursivité.

La déréliction est l'état de solitude et d'abandon de l'être humain jetédans le monde ; elle est« notre première et originelle situation dans l'étant en totalité.

» Par le souci, lacompréhension de l'être se forme dans le Dasein, c'est-à-dire dans « l'être de l'existant humain en tant qu'existencesingulière et concrète.

» Le Dasein est saisie de son propre être ; c'est un être-dans-le-monde, une existence qui,en tant que telle, comprend l'être.

Nous sommes déjà-là.

Un homme ne peut assister à sa propre naissance.

L'êtrede l'étant humain, c'est de s'extérioriser pour devenir soi-même, de s'ouvrir à l'autre.

« Exister, c'est être réel en seprojetant hors de soi-même et au-devant de soi-même.

» Les trois existentiaux, c'est-à-dire « les catégoriesrelatives à l'être de l'homme », sont : la rétrospection vers la situation originelle, le projet de soi dans l'ek-sistenceet la présence à l'autre.

Ce n'est que dans l'angoisse que nous avons une révélation pure de la situation originelle.L'angoisse, c'est l'état d'inquiétude qui résulte de « l'insécurité de l'existant humain sous la menace du Néant.

» Soitdéréliction, ek-sistenee et apérité ; le Dasein est virtuellement ouvert à tout étant.

Ainsi, en se rendant présent auxchoses, l'homme détermine la raison et le langage.

Pour Heidegger, les mots contiennent une vérité cachée.L'homme est l'étant qui a toujours son être pour enjeu, et son unité est dans une extériorisation ce soi sans cessereprise et dominée.

L'étant humain est ek-statique.

L'ek-stase est la situation de l'étant placé « en dehors » de lui-même.

Les trois ek-stases de la temporalité sont le passé, le futur et le présent.

Il est aussi temporalisation.

Latemporalité, c'est la solidarité du Dasein avec son passé et son pro-jet vers l'avenir par la préoccupation.

L'être secomprend par le temps et le temps par l'être.

L'authenticité, c'est l'assumation de la situation d'être-pour-la-mort.Le On est inauthentique.

« Le Soi de la banalité quotidienne, c'est le On se constituant dans et par lesinterprétations qui ont cours publiquement.

» L'homme pro-jette l'être des choses ; le dévoilement de l'étant (c'est-à-dire « la manifestation de l'étant qui cesse d'être caché par les préoccupations de l'existence quotidienne») est liéà une mise en perspective.

La science est une perspective de compréhension « où le sujet se choisit lui-mêmecomme inexistence et pur regard lancé sur les choses », où il ne pèse plus sur elles.

Heidegger distingue le temps. »

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