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La matière peut-elle rendre compte de l'esprit ?

Publié le 02/10/2005

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esprit
Ici, la possibilité pour la matière de rendre compte de l'esprit existe bien, en ce que celui-ci lui a imprimé une forme. Certains philosophes ont pour leur part été beaucoup plus loin, dans des perspectives certes opposées, pour caractériser les liens existant entre matière et esprit. On pense ici notamment à Diderot, qui pense que la matière est une substance dynamique qui se transforme de façon continue. Ce processus, qui part des formes élémentaires de la matière inerte, s'étend chez le philosophe des Lumières jusqu'à la vie et la pensée. Ainsi, c'est la matière elle-même qui constitue l'esprit. Au contraire, on trouve chez Berkeley une position radicalement opposée, dans laquelle il affirme l'existence exclusive des idées en niant toute réalité matérielle : rien de ce que nous percevons n'existe en dehors de nous. On peut alors parler ici d'immatérialisme, avec pour conséquence l'idée que la réalité est de nature purement spirituelle. Ici, on peut donc clairement affirmer avec Berkeley que la matière rend compte de l'esprit puisque sans lui, point de matière.     3- Matière et esprit remis en cause par les sciences contemporaines   Aussi riches et pertinentes soient-elles, ces théories philosophiques ne sont pas les seules à pouvoir s'exprimer sur les rapports entre matière et esprit. En effet, les théories scientifiques ayant vu le jour au XXe siècle ont apporté dans leur sillage de nouveaux éléments qui peuvent enrichir la réflexion.

On définit traditionnellement la matière comme ce qui existe hors de nous et qui est perçu par les sens. A ce titre, les objets du monde qui nous entourent et ce qui les compose peuvent être considérés comme de la matière, avec cette idée d’inertie, de donnée sensible immédiate, déjà-là. Par opposition, l’esprit renverrait quant à lui plutôt à l’âme, à quelque chose d’immatériel et d’impalpable, traditionnellement considéré comme le principe individuel de la pensée, l’ensemble des facultés intellectuelles et psychiques de l’homme.

La question posée, qui nous plonge dans l’opposition classique entre matière et esprit, entre corps et et âme, nous invite à nous demander si la matière peut rendre compte de l’esprit. On doit donc en somme chercher à déterminer quels pourraient être les rapports étroits qui lieraient deux substances à première vue totalement indépendantes. Mais est-ce vraiment le cas ?

1- Il semble en effet à première vue que rien ne semble plus éloigné de la matière que ce qui relève de l’esprit, comme l’a pensé Descartes par exemple. A cet égard, on voit mal comment la matière pourrait rendre compte de l’esprit, tellement ces deux réalités semblent opposées.

2- Cependant, se borner à opposer radicalement ces deux notions peut apparaître stérile. Ne doit-on pas essayer d’affiner leur définition pour essayer de sortir de cette opposition frontale. Matière et esprit ne sont-ils pas alors deux aspects d’une même réalité ?

3- Enfin, il faut envisager la question du point de l’évolution des sciences en se demandant ce qu’elles apportent comme élément nouveau pour la réflexion.

 

esprit

« sujet par lui-même, celle de l'objet par le sujet appuyant son investigation sur un mécanisme strict.

(Toute maphysique, dit Descartes, n'est que géométrie).• Qu'est-ce en effet que le sujet? Il est ce qui se pense soi-même; il est conscience, et, dans ce rapport de soi àsoi, s'affirme responsable et libre.

Il se saisit alors, dans son universalité, c'est-à-dire comme raison, conçoit laméthode et pense la loi des corps.• Qu'est-ce en effet que l'objet extérieur? — C'est avant tout de l'étendue, qu'il soit matière brute ou vivante.

Ilne pense rien, ne veut rien, n'a que des propriétés extrinsèques et pourra donc être déterminé par la connaissancedes rapports (grandeur, vitesse, distance...) qui le situent en fonction des autres.

Et l'on comprend comment cetteidée (qui englobe le monde des vivants par la théorie de l'animal-machine) a permis à la science moderne, deprendre son essor.Mais les deux substances (pensée et étendue), qui sont radicalement distinguées en droit, s'unissent en fait chezl'homme, lequel est à la fois conscience et organisme.

Les passions de l'âme par exemple sont liées aux mouvementsdu corps.

L'homme doit appliquer là son attention, et connaître ce lien diffus pour agir sur ses propres passions parle contrôle des mouvements corporels.

On voit donc que le problème pratique de la conduite est d'ordrepsychologique pour permettre l'action de la volonté.

Et c'est pourquoi toute connaissance du monde physique seresserre, et tend de la possession de la nature à une sorte de médecine de l'homme, en vue de lui assurer lamaîtrise de soi, c'est-à-dire le bonheur dans la sagesse. L'esprit n'existe pasLes penseurs matérialistes comme Helvétius, Marx ou, plus près de nous, certains scientifiques nient l'existence del'esprit et de tout ce qui ne se réduit pas à la matière.

Pour 'eux, la conscience n'est que le résultat de processuschimiques.

Par ailleurs, ils pensent que l'on peut avoir une connaissance objective de la réalité et que la subjectivitén'intervient pas dans la recherche et la connaissance scientifiques. "La production des idées, des représentations et de la conscience est d'abord directement et intimement mêlée àl'activité matérielle et au commerce matériel des hommes, elle est le langage de la vie réelle." Marx-Engels,L'Idéologie allemande, 1846.Nos idées ne surgissent pas du néant : elles nous sont d'abord transmises par notre milieu, par nos conditionsconcrètes d'existence.

L'idéologie, ou ensemble des idées propres à un individu ou à un groupe, est déterminée selonMarx et Engels, par leur place et leur rôle dans les rapports économiques.

Ce ne sont pas seulement les idées quiengendrent les idées, mais également les forces matérielles dont elles sont la traduction intellectuelle.

En d'autrestermes, tout être humain reçoit un certain nombre d'influences qui déterminent en partie son champ de conscience.Le degré de développement d'une société, ses structures sociales, économiques, influencent le contenu de laconscience de chacun.

Marx conteste l'idée selon laquelle c'est l'esprit qui s'impose à la matière.

En fait, il y a unedialectique complexe qui relie l'esprit et la matière et produit l'histoire. 2- Matière et esprit : deux substances entremêlées Cependant, cette opposition frontale matière/esprit peut apparaître stérile tant elle conduit la question dans une impasse.

En essayant d'affiner la définition que l'on donne de la matière, on peut certainement parvenir àdégager un lien entre ces deux substances apparemment si différentes.

On trouve déjà des exemples de cette idéedans le registre du lexique, avec, entre autres, le sens donné à matière quand il s'agit de littérature.

La « matière »d'un roman, par exemple, est bien le fruit de l'esprit de son auteur (cf.

la table des matières).

Dans cetteperspective, la définition que donne Aristote de la matière peut être intéressante.

Pour lui, est matière ce qui peutrecevoir une forme.

Ainsi, la matière est puissance, virtualité et il est possible de lui donner une forme, grâce à uneidée (cf.

exemple célèbre du bloc de marbre, matière brute, dont le sculpteur, guidé par son idée, fera naître uneforme).

Ici, la possibilité pour la matière de rendre compte de l'esprit existe bien, en ce que celui-ci lui a imprimé uneforme. Certains philosophes ont pour leur part été beaucoup plus loin, dans des perspectives certes opposées, pour caractériser les liens existant entre matière et esprit.

On pense ici notamment à Diderot, qui pense que la matièreest une substance dynamique qui se transforme de façon continue.

Ce processus, qui part des formes élémentairesde la matière inerte, s'étend chez le philosophe des Lumières jusqu'à la vie et la pensée.

Ainsi, c'est la matière elle-même qui constitue l'esprit. Au contraire, on trouve chez Berkeley une position radicalement opposée, dans laquelle il affirme l'existence exclusive des idées en niant toute réalité matérielle : rien de ce que nous percevons n'existe en dehors de nous.

Onpeut alors parler ici d'immatérialisme, avec pour conséquence l'idée que la réalité est de nature purement spirituelle.Ici, on peut donc clairement affirmer avec Berkeley que la matière rend compte de l'esprit puisque sans lui, point dematière. Berkeley : « Etre, c'est être perçu » Cette formule de Berkeley peut sembler surprenante puisqu'elle consiste à n'accorder de réalité qu'à ce que nouspercevons.

Dire « Etre c'est être perçu », c'est affirmer que rien n'existe en dehors de l'esprit, que toute réalité estun esprit qui perçoit.

Nous avons commencé par noter que la perception est cette activité de l'esprit qui rassemble,qui collecte, or c'est justement la raison pour laquelle Berkeley ne va accorder de réalité qu'à ce qui est perçu.

Eneffet, il est impossible de séparer, d'isoler une idée des sensations que nous éprouvons.

Par exemple, on ne peut pas. »

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