mémento poésie

MEMENTO SUR LA POESIE I.L'essence de la poésie On peut la voir comme une façon différente de réagir, une manière d'être et d'ouvrir les yeux qui révèle que « la poésie n'est en rien nulle part, sauf dans ce regard qui assure la souveraineté de l'homme sur les choses de la création « (Reverdy), ou comme une façon différente de parler. Claudel définit la poésie comme a-grammaticale par rapport à la prose. La poésie devance le mot : « le poète en peut pas longtemps demeurer dans la stratosphère du Verbe. Il doit se lover dans de nouvelles larmes et pousser plus avant dans son ordre «. (R. Char, Fureur et mystère) II. Ses moyens d'expression a)la création poétique est-elle basée sur l'inspiration ou sur le travail d'écriture ? b)elle fait appel à autre chose qu'à la raison, l'intelligence, la logique,chez le lecteur et surtout chez l'auditeur, elle sollicite l'irrationnel, l'imagination, les associations, l'enthousiasme, l'envoûtement? la poésie est là pour combler une attente, créer une obsession. c)Les thèmes poétiques sont : ceux qui paraissent propres à toucher en nous l'irrationnel (exotisme, rêve, obscurité, sensibilité, mystère, souffrance, beauté?) de telle sorte qu'on a attribué le qualificatif de poétique à tout ce qui dépasse la connaissance claire et nous touche obscurément (ex, la lune, source de rêverie, de mystère nocturne, d'exaltation lyrique?) mais il y a aussi une poésie des idées claires, des circonstances plus ordinaires, des choses vulgaires ou laides (Prévert). La poésie n'est pas dans les choses, mais dans une certaine façon de les voir ou de les exprimer. d)un style poétique se définit par : - ses éléments (mot, syntaxe, figures de style, mesures du vers, rythme, accents, pauses, groupements de vers..) dont certains appartiennent aussi à la prose. La poésie ne se réduit donc pas à la simple versification, dont elle se distingue par le fait qu'elle n'est pas uniquement un style, mais une attitude devant les choses. Il existe une prose poétique. - un langage que chaque époque a voulu définir : à l'époque classique, on prône la noblesse du langage ; les Romantiques ont rompu avec la noblesse, les figures artificielles, tout en respectant la syntaxe, en conservant l'image et la métaphore qui donnent la couleur, l'hyperbole et l'antithèse qui donnent la force, en conférant de nouveaux rôles à l'adjectif ; à leur tour, les Symbolistes ont critiqué la rhétorique romantique ou parnassienne, ont rendu la liberté au moi, joué sur l'obscurité, assoupli la syntaxe, renoncé à la cohérence logique des métaphores, cherché des correspondances ; de nos jours, chez un poète comme Prévert, on trouve, côte à côte, les mots les plus vulgaires, les tours les...