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La mémoire peut-elle être collective ?

Publié le 30/10/2012

Extrait du document

 

«On diminue la société quand on ne voit en elle qu'un corps organisé en vue de certaines fonctions vitales. Dans ce corps vit une âme: c'est l'ensemble des idéaux collectifs.« Emile Durkheim.

 

 

La mémoire relève toujours de l'individualité. Ce que j'ai vécu m'appartient en propre. On ne peut pas additionner les mémoires individuelles. Au mieux peut-on parler de mémoire commune.

 

« Il n'existe pas de mémoire collective La mémoire relève toujours de l'individualité.

Ce que j'ai vécu m'appartient en propre.

On ne peut pas additionner les mémoires individuelles.

Au mieux peut-on parler de mémoire commune.

Chaque individu est différent I 1 n'est pas besoin d'être I philosophe pour savoir que chaque individu garde d'une même situa- tion des souvenirs dif- férents.

Lorsque, entre amis, l'on évoque un passé commun, on met en avant des impres- sions, des images qui nous ont particulière- ment marqués.

Ces der- nières ne sont jamais «Les expériences sur la mémoire (...) ont mis en évi- dence l'influence (...) de certains facteurs caracté- risant le sujet (attitudes, motivation).» Maurice Reuchlin, Psychologie exactement les mêmes pour les uns et les autres.

L'histoire de chacun est une histoire singulière A ucun destin ne res- semble exactement à un autre.

La vie de chaque homme est la résultante d'une combi- naison d'éléments innom- brables.

Je suis le seul à avoir vécu ce que j'ai vécu.

C'est la raison pour laquelle mon histoire m'appartient en propre, même si elle s'inscrit dans un cadre plus géné- ral: l'époque, l'apparte- nance à une classe sociale donnée, etc.

il est préférable de parler de mémoire commune 1 es anciens combat- le.

tants peuvent mettre en commun leurs sou- venirs.

Mais ceux qui, bien qu'appartenant à la même classe d'âge, n'ont jamais fait la guerre ont d'autres souvenirs.

S'il existe une mémoire commune (par exemple celle des résistants sous l'occupation allemande), il n'existe pas de mé- moire collective.

Ceux qui se sont ralliés au gou- vernement de Vichy et ceux qui s'y sont oppo- sés n'ont évidemment pas une même image des années 40-45.

Il n'y a pas de mémoire collective.

On ne peut pas partager les mêmes souvenirs selon que l'on est riche ou pauvre, jeune ou vieux, homme ou femme.

La mémoire est une réalité individuelle.. »

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