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mencheviks

Publié le 19/02/2013

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1   PRÉSENTATION

mencheviks, nom (qui signifie « minoritaire «), donné aux membres du Parti ouvrier social-démocrate russe (POSDR) qui se sont opposés aux bolcheviks lors du IIe congrès du parti, en 1903.

2   LE COURANT MODÉRÉ DU POSDR

L'implantation du marxisme est lente en Russie à la fin du xixe siècle, car la société est dominée par le monde paysan et non par le prolétariat ouvrier. De plus, la répression policière contre les membres du Parti ouvrier social démocrate de Russie (POSDR) fait rage. Certains d'entre eux, tel Plekhanov, sont réfugiés en Suisse, d'autres, tel Lénine, sont exilés en Sibérie, alors que les militants restés en Russie se déchirent en tendances. Strouvé envisage une évolution pacifique vers le socialisme, sans révolution. Lénine croit possible le déclenchement de la révolution en Russie au moyen d'une propagande intensive, et il appelle en 1903, dans la brochure Que faire ? à la création d'un parti de révolutionnaires professionnels pour donner une organisation rigoureuse au parti et à ses comités clandestins. Martov, Akselrod, Plekhanov et Trotski reprochent à Lénine son autoritarisme et estiment que la révolution ne pourra se faire que tardivement, après la constitution d'une bourgeoisie et d'un prolétariat nombreux en Russie.

Ces positions s'affrontent lors du deuxième Congrès du POSDR qui se tient à Bruxelles, puis à Londres en juillet-août 1903 : Lénine obtient la majorité (bolchinstvo), tandis que Martov est minoritaire (menchinstvo).

Dès lors, les relations entre les bolcheviks et les mencheviks sont faites de rapprochements et de ruptures. Pendant la Révolution de 1905, les deux courants se retrouvent côte à côte sous la direction de Trotski dans le soviet des ouvriers à Saint-Pétersbourg. Mais ses membres sont arrêtés le 16 décembre 1905 et Trotski est déporté en Sibérie. Le soviet de Moscou, dirigé par les bolcheviks, est lui aussi écrasé.

Lénine convie alors ses partisans à tirer la leçon des événements et à « accumuler l'énergie révolutionnaire «, en travaillant depuis l'étranger, où se retrouvent les communistes pourchassés.

3   L’AUTONOMISATION DU COURANT MENCHEVIK

Les mencheviks, soutenus par la IIe Internationale, reviennent à l'idée que la classe ouvrière n'est pas mûre pour le pouvoir et qu'elle doit laisser l'initiative à la bourgeoisie. Cette analyse l'emporte lors du IVe congrès du POSDR, en 1906, avant d'échouer l'année suivante devant les thèses des bolcheviks qui militent pour une union des ouvriers et des paysans pauvres sous la direction d'une avant-garde révolutionnaire. Après l'échec d'une ultime tentative d’unification, en 1910, Lénine réunit ses partisans à Prague en janvier 1912 pour rompre avec les mencheviks, qui répliquent en suivant l'initiative de Trotski de créer à Vienne le « bloc d'août «, unissant tous les opposants à Lénine. Mais cette union ne dure pas.

Avec la déclaration de guerre en 1914, tous les révolutionnaires sont réduits au silence. Mais, lors de la Révolution de Février 1917, les mencheviks obtiennent la majorité dans les soviets, notamment celui de Petrograd, avec les socialistes révolutionnaires (SR), et rejoignent le gouvernement de coalition de Kerenski en mai 1917, tandis que Trotski se rapproche de Lénine pendant l'été. Cependant les mencheviks sont définitivement considérés comme des ennemis politiques et exclus du pouvoir par les bolcheviks lors de la Révolution d'Octobre 1917. La clandestinité ou l'exil s'impose à la plupart d'entre eux, bien que quelques-uns entrent progressivement dans une opposition active aux bolcheviks en se joignant aux armées blanches.

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