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Mérimée

Publié le 08/04/2013

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Mérimée fut l'un des rom~tiques libéraux du Globe ; ce journal était l'organe d'expression d'un petit groupe d'intellectuels avisés (Sainte-Beuve, Stendhal, etc.) qui se réunissait chez Delécluze; ils cherchaient à prolonger les idées des philosophes du xvme siècle en montrant les liens étroits entre le romantisme et le libéralisme. Par son roman historique, Chronique du règne de Charles IX, Mérimée ne cherche pas à donner un sens à l'histoire ; le romancier se contente de recueillir « ces petits faits vrais «, ces anecdotes et ces aventures pittoresques qui sont révélateurs de la mentalité d'un peuple ou d'une époque ; d'où ce titre de Chronique.

« sans pitié ni pardon, qui savoure la joie de la vengeance.

Le sujet de Car­ men, quant à lui, est espagnol ; Carmen est une jeune femme fatale qui entraîne dans une passion sans ~ limites un jeune -~-- lieutenant qui fi- nira par la tuer.

Croquis faits par Mérimée pendant une séance de l'Académie ~=- --................

...:::i Mérimée, écrivain romantique, réaliste et fantastique L ' œuvre de Mérimée comporte bien des aspects de la généra­ tion romantique à laquelle il appar­ tient : goût pour la mystification, pour les passions fortes et fatales et pour les descriptions pittoresques et colorées.

Par ailleurs, il cultive l'élé­ gance du dandy, recherche l'exotisme en tout et déteste la monotonie de la L'écrivain officiel des Tuileries Maison des Carabelli, à Fozzano, en Corse ; Mérimée s'inspira vie quotidienne.

A bien des égards, il scandalise la bourgeoi- sie de l'époque peu habituée aux descriptions intenses et sen­ suelles de passions primitives et même animales de ses héros.

Mais il se distingue constam­ ment des autres écrivains V ers 1848, Mérimée se passionne pour la littérature russe, qu'il contribue à répandre en France en traduisant les œuvres de Gogol, Pouchkine et Tourgueniev.

Il trouve chez ces écrivains le pittoresque réa­ liste et un sens intense du pathétique qu 'il aime manifester dans ses propres nouvelles.

de la vie de Colomba Carabelli pour son roman Colomba Il devient, à la même époque, un ami intime d'Eugénie de Montijo, la femme de Napoléon III, ce qui lui vaut d'être reçu régulièrement aux Tuileries où il est une sorte d'écrivain officiel.

Le Second Empire est l 'occasion pour lui d'une belle carrière, de tous les honneurs et avantages qu'il peut souhaiter ; il organise des divertisse­ ments littéraires, voyage, mène une vie de réceptions et de travail.

Nommé sénateur, il se rapproche encore de la cour et compose ses Dernières Nouvelles : Lokis (1869), entre autres, dont le héros, un comte lituanien, est mi-homme, mi-ours.

Gravement malade, affecté par la dé­ faite de Sedan et la chute de l'Empire, Mérimée meurt à Cannes le 23 septembre 1870.

NOTES DE L'ÉDITEUR L'œuvre culturel de Mérimée Nommé en 1834 inspecteur général des Monuments historiques, Mérimée a contribué pour une grande part à l'élargisse­ ment de notre patrimoine.

Il parcourt la France pour classer les chefs-d'œuvre et éla­ borer leur restauration avec de grands archi­ tectes comme Viollet-le-Duc .

Il amasse une documentation énorme en consultant de rares ouvrages qui existaient alors et va étu­ dier directement les monuments en péril dont le spectacle le remplit d'indignation.

Prosper Mérimée lisant une œuvre à la Princesse Mathilde et à ses invités romantiques par son esprit scep­ tique et moqueur et par le recul qu'il a sur son œuvre.

De fait, comme Stendhal, il mesure sans cesse ses tendances romantiques, se refusant à une sensibilité excessive.

Avec le souci de ne dire que l'essentiel, sa raison lucide choisit uniquement les détails utiles à son dessein ; ses descriptions, sobres et suggestives, participent directement à l'action, et ses personnages sont peints par leurs actes.

Le goût du témoignage (très présent dans l'évocation de la vie bohémienne de Carmen), de la docu­ mentation précise et de l'objectivité font de lui un écrivain réaliste.

Enfin, sa curiosité d' « antiquaire », sa prédilection pour les formes ex­ trêmes de l'amour, de la beauté et de la morale le poussent souvent vers le surnaturel.

Aussi certaines de ses œuvres (Les Ames du Purgatoire, La Vénus d'Ille, Lokis) en font un pré­ curseur du récit fantastique moderne.

Il alerte sans relâche les pouvoirs publics.

On lui doit la restauration de la cathédrale de Laon, de l'abbaye de Vézelay, de la cité de Carcassonne, entre autres.

Sa vigilance s'étend aussi aux objets mobiliers : à Boussac, il déniche la sublime tapisserie de la Dame à la licorne.

Stendhal décrit sa première rencontre avec Mérimée : « Un pauvre jeune homme en redingote grise et si laid avec son nez retroussé.

Ce jeune homme avait quelque chose d'effronté et d'extrêmement déplai­ sant.

Ses yeux, petits et sans expression, avaient un air, toujours le même, et cet air était méchant.

Telle fut la première vue du meilleur de mes amis actuels.

Je ne suis pas trop sûr de son cœur mais je suis sûr de ses talents.

» Stendhal, Souvenirs d'égotisme .

«Ne croyant guère à l'immortalité de l'âme, Mérimée souhaitait revivre sous la forme d'un lézard( ...

).

Vœu modeste de cet épicurien qui fut un honnête homme et qui, bornant ainsi ses vœux, restait fidèle à sa devise : souviens-toi de te méfier! »Jean Mistler, préface de Colomba, Librairie générale française, 1983.

1.

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8 Harlingue-Viollet 2 Roger-Viollet 4 éd.

de 1847 /Harlingue-Viollel 6 grav.

de Davidson d'après un dessin de Castaigne f Harlingue 7 coll.

Viollet MÉRIMÉEOI. »

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