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Les méthodes de l'histoire

Publié le 28/01/2012

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histoire

La méthode historique est essentiellement différente de celle des sciences expérimentales puisque l'expérimentation y est impossible. L'événement historique n'est pas un fait comme les autres. Cependant un certain parallélisme est concevable : la recherche des faits et des observations y est remplacée par la recherche des documents, des traces et des témoignages ; la méthode expérimentale y est remplacée par la critique historique de ces documents, traces et témoignages....

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« 1- La critique externe consiste à s'assurer de l'intégrité et de la validité du document.

Elle cherche à dépister le document inutilisable soit par son altération soit parce qu'il est un faux.

Les méthodes de la critique externe sont fort savantes.

On déter­ mine les textes apocryphes par une analyse philologique, par l'étude comparée des styles, par celle du vocabulaire.

II y a donc tout un corps de « sciences auxiliaires • de l'histoire, susceptibles de devenir méthodes de la critique externe : linguistique, sémantique, philologie, archéologie, épigraphie, numismatique, cryptologie, etc.

2- La critique interne ou critique du téznoignage; La critique interne porte sur la valeur du contenu du document.

Elle survient après la critique externe.

Par exemple, on établit d'abord que tel manuscrit des Commentaires de Jules César sur la guerre des Gaules est authentique (critique externe); on commence ensuite la critique du contenu (critique interne) en faisant la part des intentions parti­ culières et de l'intérêt personnel de César dans la relation des événements.

Destinés au Sénat et écrits par César lui-même ou sous sa surveillance, ces commentaires ont une objectivité discutable (mise en question de la sincérité ou de l'impartialité du témoin).

Cette critique pose le problème général de la valeur de preuve que possède un témoignage.

(Cf.

ci-dessus Psyt,hologie du témoignage, p.

102).

Trois causes d'erreurs interviennent: A - La distorsion qui opère au niveau de la perception même, sur la signification du perçu.

B - La motivation de l'attitude du témoin, motivation plus ou moins inconsciente, provoquant la subjectivité du compte-rendu, subjectivité allant du mensonge à une présentation des faits tendan­ cieuse quoique involontaire.

C - La fabulation qui consiste à ajouter de l'imaginaire, ou du possible, à romancer ou à corser la relation des événements ou à l'auréoler d'un cortège d'images qui répondent à des sentiments collectifs (formation ·des légendes).

La psychologie du témoignage est donc un facteur important de la critique interne ; un témoignage ne sera historiquement valable que s'il est recoupé par d'autres témoignages indépendants, c'est-à-dire pro­ venant de sources différentes et non suspectes de relever d'un même phénomène de croyance collective ou d'un état d'esprit commun.

Marc Bloch écrit dans • Métier d'historien • (1949): • Lorsque Tite-live reproduit Polybe, c'est Polybe qui est notre seule autorité.

Lors­ qu'Éginhard, sous couleur de nous peindre Charlemagne, démarque le portrait d'Auguste par Suétone, il n'y a plus, au sens propre, de témoin du tout •.

Les phénomènes de psychose collective peuvent multiplier les témoignages ; leur nombre n'impressionne pas l'his­ torien : • des millions de témoins oculaires, au Moyen Age •, écrivent Langlois et Seignobos (• Introduction aux études historiques • 1898). »

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