MICHEL-ANGE : LA CRUCIFIXION DE SAINT PIERRE

« f MICHEL-ANGE LA CRUCIFIXION DE SAINT PIERRE 1545 Peintre italien Analyse ♦^ De nombreuses personnes assistent, dans un paysage de campagne ouvert, à lacrucifixionde saint Pierre. Un terrassier creusant lafosse dans laquelle sera plantée la Croix sert de pivot à la composition.

Saint Pierre, seul face à cette tragé die, se tord sur l'instrument de son supplice dans un mouvement défiant les lois anatomiques.

Très raccourcie, la Croix est soutenue par un groupe de soldats qui s'acquittent de leur tâche sans états d'âme.Malheureusement, lescouleurs déteintes, altérées par les précédentes restaurations,ne per mettentpas de bien identifier les nuances chro matiques. Michel-Ange sesouvint, pour l'exécution de cette fresque, de certains de ses travaux anté rieurs.Le Combat des Centaures, une sculpture de jeunesse, et le carton de La Bataille de Cascina. Il s'inspira également d'œuvres qui avaient retenu son attention : la sculpture antique du Taureau Farnèse, retrouvée à Rome en 1545, et les bas-reliefs des anciennes colonnes romaines. L'histoire du martyre de saint Pierre ne figure pas danslesActes des Apôtres. Elle se rattache à PICTO 166 CHAPELLE PAULINE CITÉ DU VATICAN XV^xvi6 siècles Fresque 625 x 662 cm m la Légende dorée de Jacques de Voragine,qui raconte comment le saint, ayant appris qu'il allait être crucifixié, demande humblement à être sus pendu la tête en bas, ne s'estimant pas digne de subir le même sort que son maître, Jésus. L'œuvre QLa Crucifixion de saint Pierre etLa Conver sion de saint Paul ornent toutes deux la chapelle Pauline du Vatican. On sait que le 10 août 1545, le mur de la chapelle était déjà prêt àaccueillir lafres que du martyre de Pierre etque l'œuvre était alors en cours d'exécution, lorsqu'un incendie se déclara dans le lieu saint. La fresque dut être achevée en mars 1550, après la mort du commanditaire, le pape Paul III. Le musée de Capodimonte, à Naples, conserve par ailleurs dix-neuf feuilles appli quées sur toile, toutes relatives aux fresques de la chapelle Pauline : ces œuvres sont aujourd'hui communément attribuées àMichel-Ange. Michel-Ange, artiste « terrible » "? Michel-Ange ne fut jamais à la tête d'un ate lier, sans doute parce qu'il était pratiquement impossible de travailler avec un homme au carac tère aussi jaloux et emporté que le sien.

La haine qu'il vouait à son rival Léonard est célèbre, comme sa relationconflictuelle avec lepape Jules II : celui-ci seplaignait souvent auprès de Sebastiano dei Piombo de l'impossibilité d'entre tenir des rapports pacifiques avec Michel-Ange. Les artistes florentins accourus pour travailler avec lui à la Sixtine s'enretournèrent presque aussitôt, rebutés par l'attitude névrotiquedu maî Du même peintre :PICTO 161à 167 tre.

Condamné par son mauvais caractère à la solitude, Michel-Ange ne sembla nullement souffrir de son isolement, comme témoigne cette lettre écrite de Rome àson frère Buonarroto : « Je travaille dur ici et mon corps est très fatigué ; je n'ai d'amis d'aucune sorte, et je n'en veux pas. » Ce n'est donc pas un hasard si Raphaël a inséré dans son École d'Athènes (fresque ornant les appartements de Jules II, au Vatican) un portrait de Michel-Ange représenté sous les traits du philosophe Heraclite : l'air pensif, il se tient à l'écart des autres personnages de la composition. Photo Scala, Florence. 'Nardini Editore. 1994. VPC Le i-Laffont pour l'édition française,1994.. »