Michel de Chamillart

1652-1721

Issu d'une famille de robe, il est le fils de Guy Chamillart, intendant de Caen, et de Catherine Compaing. Conseiller au Parlement en 1676, il est nommé maître des requêtes en 1686, par la protection de Louis XIV. Intendant de la généralité de Rouen en 1689, il est rappelé à Paris l'année suivante pour exercer la charge d'intendant des Finances. Parfait courtisan mais très honnête homme, Chamillart compte de nombreux amis à la cour, notamment les ducs de Chevreuse et de Beauvillier. Mme de Maintenon lui accorde également son appui et le choisit en 1695 pour administrer les revenus de la maison de Saint-Cyr. En 1699, Chamillart remplace au Contrôle général Pontchartrain devenu chancelier. Créé ministre d'État un an plus tard, il obtient en 1701 le secrétariat d'État à la Guerre. Sans avoir les qualités d'un financier ni celles d'un homme de guerre, il cumule les fonctions que Colbert et Louvois avaient assumées au début du règne. Il tente d'encourager le négoce et le commerce extérieur et s'efforce de remédier au malaise financier causé par la guerre de Succession d'Espagne. Il crée de nouveaux offices, favorise les anoblissements moyennant finances, fait des emprunts, réduit les rentes sur l'Hôtel de Ville. Il procède aussi à cinq refontes des monnaies, entre 1700 et 1706, et à des émissions de billets d'emprunts dont il décrète le cours forcé en 1707. Sur le plan militaire, il est rendu responsable des échecs de la guerre de Succession d'Espagne. On lui reproche la disgrâce de Catinat en 1701, les faveurs accordées à Villeroy et à son gendre, le duc de La Feuillade, vaincu au siège de Turin. On lui doit néanmoins la reconstitution des armées après les défaites de Höchstädt, en 1704, et de Ramillies en 1706. Pris comme bouc émissaire, accablé par les difficultés de sa tache Chamillart quitte le Contrôle général en 1708, en faveur de Desmarets, et laisse le secrétariat à la Guerre, l'année suivante, à Voysin, pour se retirer sur sa terre de Courcelles dans le Maine.