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Michel de l'Hospital (Histoire)

Publié le 22/02/2012

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S'il est une figure qui mérite d'avoir sa place parmi les hommes d'État qui se sont imposés comme tels, non pas seulement dans la France du XVIe siècle mais dans l'Europe des temps modernes, c'est bien celle de Michel de L'Hospital. Le portrait, la statuaire ont popularisé l'image du chancelier de France et son nom reste indissolublement lié à l'idée de tolérance comme demeurent dans toutes les mémoires les mots qu'il a su trouver pour sa célèbre exhortation aux États généraux d'Orléans en décembre 1560 : "Otons ces mots diaboliques, noms de partis, factions et séditions : luthériens, huguenots, papistes ; ne changeons le nom de chrétiens." A en croire l'un de ses familiers, Guy du Faur de Pibrac, il aurait eu lui-même pleinement conscience du vide que créerait sa disparition : "Quand cette neige sera fondue, disait-il en montrant sa longue barbe blanche, il n'y aura plus que de la boue autour de vous." Impatient de rétablir la concorde entre les Français, Michel de L'Hospital a fait oeuvre aussi de législateur mais on oublie trop souvent qu'il est arrivé tard au pouvoir et que les charges qu'il occupa auparavant ne le détournèrent jamais du culte des lettres qu'il pratiqua dès sa première jeunesse.
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« de L'Hospital s'y fait le défenseur de l'autorité royale sans partage dont le grand sceau du souverain donne lavéritable image puisqu'il y est figuré, dit-il, non pas armé et à cheval mais siégeant sur son trône royal et rendant lajustice : une justice mal rendue constate-t-il aussi, de par la multiplication effrénée des offices de judicature.Soucieux de maintenir l'ordre public, il aspire au rétablissement de la paix dont la première condition réside dans uneplus saine administration des finances et pour y parvenir il n'hésitera pas à procéder à deux reprises, en 1564 et en1568, à une aliénation des biens du clergé.

Mais la paix se gagne aussi plus par la douceur que par la violence : plusque Machiavel c'est Érasme ici encore qui demeure son modèle et qui lui dictera son attitude à l'égard des réformés. Disons tout de suite que cette attitude sera essentiellement politique et qu'elle ne peut être détachée du climat deviolence qui s'était établi en France dans les dernières années du règne de Henri II et sous celui de François II ; ellene peut pas non plus être disjointe des intentions de Catherine de Médicis qui retrouvera sa pleine liberté d'actionquand, à l'avènement de Charles IX, elle prendra le titre de régente.

Pour la régente comme pour son chancelier, iln'a jamais été question de renoncer au principe de l'unité religieuse du royaume qui demeure le fondement de sonunité politique et la tolérance n'est en aucun cas à leurs yeux, comme dans la mentalité des contemporains, une finen soi : elle est seulement un moyen, le meilleur moyen qui puisse être retenu pour le rétablissement de la concordeentre les sujets en attendant la réconciliation des chrétiens.

Tel est le sens de l'intervention du chancelier aux Étatsgénéraux d'Orléans, tel celui de sa harangue au colloque de Poissy le 9 septembre 1561, tel enfin celui de l'édit du17 janvier 62 autorisant, entre autres, les réformés à pratiquer publiquement le culte en dehors des villes. A cette date, pourtant, l'irréparable s'était déjà accompli avec le massacre à Wassy le 1er mars 1562 par le duc deGuise des calvinistes réunis pour la célébration du culte.

La France s'est installée dans l'ère des troubles, Catherinede Médicis elle-même prend peur et ne suit plus dans son entreprise de réconciliation le chancelier dont la familletout entière, sauf lui-même, vient d'ailleurs d'embrasser la Réforme.

Au printemps de 1568, il se retire dans sapropriété du Vignay près d'Étampes où depuis longtemps il aimait faire retraite et où il a composé l'essentiel de sonœuvre politique et poétique.

Il conserve sans doute sa charge de chancelier mais il doit abandonner les sceaux dontil avait la garde. Il résidait toujours au Vignay lorsque, au lendemain de la Saint-Barthélemy, Catherine de Médicis, le sachantmenacé, lui fait envoyer pour le protéger une escorte dont le capitaine lui apporte en même temps "le pardon du roiet la grâce de la vie".

A quoi Michel de L'Hospital répondra : "Je ne savais avoir mérité ni la mort ni le pardon." Pourmieux assurer sa sécurité, il quitte son cher Vignay et demande asile à la duchesse de Ferrare, Renée de France, quil'accueille dans son domaine de Montargis ; il devait y mourir, quelques mois plus tard, le 13 mars 1573.. »

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