LE MIRACLE DE LA SOURCE DE GIOTTO

« LE MIRACLE DE lA SOURCE 1290-1304 Peintre italien Analyse ....., La scène représente un épisode de l'histoire de saint François.

Alors que le saint monté sur un âne faisait l'ascension d'une montagne accompa­ gné de deux moines de sa confrérie, il rencontra un infirme assoiffé.

François s'arrêta et, par la prière, fit surgir une source du rocher.

Le Poverello (le « petit pauvre ») d'Assise - comme on l'appelle traditionnellement - est représenté au centre de la composition et la disposition du paysage contribue à le mettre en évidence : le visage de saint François en prière se trouve pour ainsi dire à l'inte r section des deux pentes rocheuses.

La composition se limite à l'essentiel et évite tout détail décoratif, comme l'exigeait l'esprit de l'ordre franciscain auquel elle était destinée.

Dans l'extrême simplicité de la scène, François, souvent représenté au XIIIe siè­ cle selon la tradition byzantine, devient ici un personnage vivant et réel.

Giotto nous raconte avant tout le récit d'un homme ; il use pour cela d'un langage accessible à tous et ne représente pas des figures abstraites destinées à être adorées comme le faisait l'art byzantin.

:xme.xrve siècles École florentine Fresque 300 x 270 cm L'œuvre C Cette fresque appartient au cycle de la Vie de saint François réalisé par Giotto dans l'église supérieure de la basilique San Francesco à Assise, probablement entre 1290 et 1304.

En effet, bien qu'il apparaisse peu probable aujourd 'hui que Giotto soit l'au teur de l'ensemble des vingt -hu it panneaux qui relatent la vie du saint conformément à la version de saint Bonaventure (1295-99), on peut sans conteste lui attribuer la majorité de ces fresques.

Celle-ci est attribuée à Giotto d'après une tradition qui remonte à Ghiberti vers 1450, mais cette attribution n'est pas confirmée par des documents.

La scène du Miracle de la source, qui a bien été conçue par Giotto, a pu être réalisée en grande partie par son atelier.

La figure de l'homme assoiffé paraît quant à elle autographe.

Des examens ont révélé que les couleurs n 'avaient pas bien adhéré à la paro~ peut -être parce que cette fresque est proche de la porte d'entrée.

Le« réalisme » de Giotto + Vasari remarquait en 1565 l'attention toute particulière que l'artiste avait mise pour traduire avec vraisemblance le visage de l'homme assoiffé « sur lequel apparaissait vraiment le désir de boire>> .

À l'époque de Giotto déjà, Cennino Cennini, peintre et auteur d'un traité, invitait les futurs peintres à étudier et à copier la nature ) tout en restant très loin bien sûr de la conception moderne d'une peinture «en plein air » ; pour dépeindre une montagne, Cennino conseillait tout simplement de copier une pierre agrandie et c'est bien ce que Giotto semble avoir fait dans la fresque d' Assise.

De nombreuses légendes illustrent la capacit é de l'artiste à représenter le réel.

Vasari lui-même rapporte une anecdote selon laquelle le jeune Giotto avait peint en cachette une mouche sur le nez d'une figure réalisée par son maître Cima­ bue.

Ce dernier, croyant qu'il s'agissait d'un véritable insecte, tenta plusieurs fois de le chasser, en vain naturellement.

Du même peintre : PICTO 4 à 12 Photo Scala, Florence Cl Nardini Editore , 1992.

VPC Larousse-Laffont pour l'édition frança,se 1992.

09-01. »