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Si le monde n'a pas de sens, la métaphysique a-t-elle encore un objet ?

Publié le 01/09/2004

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Première partie : Le sens du monde nous est inaccessible. 1.1 Quel est l'objet de la métaphysique ? « Il y a une science qui étudie l'être en tant qu'être et ses attributs essentiels. Elle ne se confond avec aucune des sciences dites particulières, car aucune de ces autres sciences ne considère en général l'Etre en tant qu'être, mais découpant une certaine partie de l'Etre, c'est seulement de cette partie qu'elles étudient l'attribut essentiel ; tel est le cas des sciences mathématiques. Mais puisque nous recherchons les principes premiers et les causes les plus élevées, il est évident qu'il existe nécessairement quelque réalité à laquelle ces principes et ces causes appartiennent, en vertu de sa nature propre. « ARISTOTE, Métaphysique Γ 1. 1.2 La métaphysique est-elle une science divine ? « La plus divine [des sciences] est aussi la plus précieuse, et celle-ci [la philosophie première] est seule la plus divine, à un double titre : une science divine est celle qu'il serait le plus digne pour Dieu de posséder, et qui traiterait des choses divines.

Les présupposés inhérents au sujet sont les suivants : le monde possède un sens qu’il faudrait dévoiler et la métaphysique a pour finalité la découverte de ce sens, autrement dit de la signification de ce qu’il y a à comprendre au sein du monde dans lequel nous existons. La métaphysique peut être considérée comme ontologie c’est-à-dire science de l’être ou comme philosophie première c’est-à-dire science des premières causes ou de l’être suprême : Dieu. Le monde quant à lui se compose de tous les étants, il est le « contexte « dans lequel nous évoluons. En ce sens si le monde est le lieu de ce qui est et la métaphysique la science de l’être alors il semble bien que le premier soit l’objet de la seconde ; cette science comme toute science a pour finalité la connaissance du monde extérieur. La recherche métaphysique s’effectue sous un biais particulier il s’agit d’aller à la recherche du sens de l’être qui n’est pas immédiat. Elle peut être considérée comme se situant au-delà des apparences sensibles, au-delà de la nature (méta-phusis). Le problème se pose de deux manières : soit c’est le monde lui-même dont la signification est à jamais inaccessible à l’homme, cela ne signifie donc pas que le monde n’a pas de sens mais qu’il ne peut en avoir pour l’homme, soit c’est la métaphysique elle-même qui étant mal fondée empêche de mettre en œuvre cette recherche de sens. L’absurdité du monde si elle peut être posée comme hypothèse reste difficile à soutenir dans la mesure où l’homme s’arrogerait alors le droit de juger ce qui le dépasse. Le biais par lequel le sujet sera abordé met donc au premier plan non le monde lui-même, sa nature, mais le rapport de l’homme au monde, et c’est du point de vue de l’homme que le problème sera examiné. Pour ce faire plusieurs hypothèses vont être étudiées. La première consiste à envisager le sens du monde comme nous étant caché et la métaphysique comme étant une science quasi divine. La deuxième a pour objet la remise en cause de la métaphysique comme science, loin de dévoiler le sens du monde elle semble plutôt en accentuer l’opacité. Enfin il s’agira de considérer la métaphysique et le sens du monde comme étant à constituer.

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