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monologue intérieur - littérature.

Publié le 28/04/2013

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monologue intérieur - littérature. 1 PRÉSENTATION monologue intérieur, technique littéraire censée exprimer le cheminement désordonné de la pensée intime, non pas du point de vue extérieur (oral avec un ou plusieurs auditeurs) d'un personnage mais d'un point de vue intérieur. Le lecteur est installé dans la pensée du personnage qui devient narrateur. Le déroulement ininterrompu du monologue se substitue à la forme usuelle du récit. Le monologue intérieur joue un rôle important dans le renouvellement du roman au XXe siècle devenant « l'un des emblèmes de la modernité romanesque « (J.-P. Bertrand). 2 DUJARDIN, UN PRÉCURSEUR L'écrivain français Édouard Dujardin (1861-1949), auteur d'un roman intitulé Les lauriers sont coupés (1887), est souvent considéré -- et cela est sujet à polémique -- comme l'inventeur de ce procédé, bien qu'il l'ait peut-être simplement généralisé ou systématisé -- il attribue lui-même l'invention du monologue intérieur à Théodore Wyzewa (1863-1917). Dujardin dont le personnage, Daniel Prince, exprime par phrases brèves ses activités, ses sentiments, en donne sa définition personnelle dans son essai le Monologue intérieur (1931), théorisation de son roman : « Le monologue intérieur est [...] le discours sans auditeur et non prononcé, par lequel un personnage exprime sa pensée la plus intime, la plus proche de l'inconscient, antérieurement à toute organisation logique, c'est-à-dire en son état naissant, par le moyen de phrases directes réduites au minimum syntaxial, de façon à donner l'impression du tout venant. « 3 LIBÉRATION DES « FLUX DE CONSCIENCE « En Angleterre, certains spécialistes voient également en Dorothy Richardson (1873-1957), auteur de Pilgrimage (Pèlerinage, treize romans ou « chapitres « publiés de 1915 à 1967), une pionnière en ce domaine et l'inventeur de ce courant romanesque anglais apparu au début du XXe siècle qui tente de fondre étroitement narration et monologue en donnant au récit la forme du « flux de conscience « (stream of consciousness). Toutefois, c'est James Joyce qui, dans Ulysse (Ulysses, 1922), porte cette technique à son apogée (il a cependant proclamé sa dette à l'égard de Dujardin et souligné son apport décisif). William Faulkner et Virginia Woolf ( Mrs Dalloway, 1925 ; la Promenade au phare, 1927) s'affirment comme deux autres éminents amoureux de ce procédé. 4 RENOUVEAU DU ROMAN FRANÇAIS Dans la seconde moitié du XXe siècle, des écrivains français, autour du Nouveau Roman, exploitent largement cette technique narrative que Valéry Larbaud déjà avait empruntée à Joyce. Michel Butor, dans la Modification (1957), utilise la deuxième personne du pluriel, le « vous « ; le narrateur transforme le lecteur en acteur du récit et invente une forme inédite de monologue intérieur. Nathalie Sarraute traque quant à elle le non-dit et le monde « furtif, apeuré, tremblant « de la « sousconversation «. Par ailleurs Alain Robbe-Grillet, dans la Jalousie (1957), gomme toute présence du personnage-narrateur ; tout est décrit ou imaginé à partir de la conscience délirante du jaloux. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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