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Montaigne : chapitre XI du livre III (Essais) - Commentaire

Publié le 15/03/2012

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Montaigne est un écrivain, philosophe, moraliste et homme politique français de la Renaissance, auteur d’un livre qui a influencé toute la culture occidentale : les Essais. Il est le novateur de ce genre. Dans ce chapitre XI du livre III Montaigne veut nous montrer que l'homme passe son temps à courir après la cause et à ignorer la vérité des faits. En effet l'homme affirme vrai ce qui n'est point. L'ignorance des hommes est dû  a cause des principes qui s'accommodent avec le faut. On peut se demander si l'ignorance s'oppose-t-elle a la vérité? La vérité est-elle connue par l'homme?

L'homme est-il capable de vérité? L'ignorance est-elle le seul obstacle à la vérité? Par l'analyse de ce texte nous allons pouvoir répondre a tous ces questionnements.

 

 

Je rêvassais à l'instant comme je le fais souvent, sur le fait que la raison humaine est un instrument libre et vaque, ô combien!

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« La connaissance des causes appartient seulement à celui qui a la conduite des choses, non à nous qui avons seulement à lessubir, et qui en avant l'usage parfaitement plein, selon notre nature, sans en pénétrer l'origine et la nature profonde.

Montaigne veut nous montrer ici que l'homme face a la connaissance des causes reste passif, car la raison humaine estincapable d'atteindre les causes ultimes des choses.

Ainsi l'homme croit savoir alors que toute science est impossible.« L'origine et la nature profonde » d'une chose est impénétrable pour l'homme car il ne peut détenir « la connaissance descauses ».

Dés lors la raison humaine n'est pas source de vérité.

Non seulement nous ne connaissons quasi rien mais en plus lavérité est inaccessible pour l'homme car elle est absolue.

De plus l'homme se trouve confronté pas seulement à l'ignorancemais aussi aux faux savoirs.

En effet nous subissons et usons pleinement des choses sans savoir pourquoi, sans connaître lavérité.

L'homme par son orgueil croit tout savoir, le sophiste Hippias disait « je n'ignore presque rien ».

Selon Montaigne lavérité absolu est impossible d'atteindre il se rapproche de la devise de Socrate car il sait qu'il ne sait pas, le réel estinsaisissable autant que la vérité.

Il y a une vérité mais nous ne pouvons jamais la connaître.

Le vin n'est pas plus agréable à celui qui en connait les qualités premières (qu'à celui qui ne les connait).Cette analogie montre que la vérité est toujours vraie même si on le la connait pas.

Même si la vérité est obscure pourl'homme il n'empêche tout de même qu'elle existe tout comme le fait de penser a des choses fausses, il reste que jepense.(Descartes le cogito).Au contraire; et le corps et l'âme interrompent et trouble droit qu'ils ont de jouir de l'usage du monde en y mêlant laprétention de la science.« Et le corps et l'âme » nous empêchent de jouir abondamment de l'usage du monde.Fontenelle, dans son histoire des oracles, étudie certains comportements irrationnels, fondés sur les croyances.

Il montre parexemple la fausseté de l’opinion, selon laquelle pour les 1ers chrétiens, les oracles païens étaientl’œuvre du démon.

Il ridiculise ainsi la croyance aux prodiges, ce qui est une attaque indirecte de la religionchrétienne.

L’anecdote de la Dent d’or illustre l’attitude qui permet de raisonner avant de vérifier, c'estce qu'on appelle « la prétention de la science ».

Ainsi le corps par ses passions et l'âme par sa science imparfaite 'éloignentl'homme de la véracité.

Le fait de déterminer et connaître, comme le fait de donner, appartient au commandement et à la maîtrise; aux inférieurs,aux sujets et aux apprentis appartient la possibilité de jouir( des choses), de les accepter.Le fait de « déterminer » et « connaitre » est une activité par laquelle l'homme cherche à comprendre ou à expliquer leschoses.

Cependant il n'y parvient pas souvent car ceci appartient « au commandement et à la maîtrise ».

« aux sujets et auxapprentis appartient la possibilité de jouir( des choses), de les accepter.

» L'homme croyant peut jouir abondamment deschoses en les acceptant sans tenir compte de la maîtrise.

De plus l'homme sans connaissance ni détermination est inférieur,apprenti, assujetti aux choses.

Cependant il faut distinguer la connaissance de la vérité parce que pour Montaigne laconnaissance n'est pas la détention de la vérité, au contraire on ne peut jamais posséder totalement la vérité.

On passe par dessus les faits, mais on examine avec soin les conséquences.

Ici Montaigne reproche aux hommes la pétition de principe qui consiste à prendre pour acquis ce qui est justement àdémontrer.

Ainsi « on examine avec soin les conséquences » alors que le principe est premier.

Les faits sont la clef, lasolution.

On constate que l'homme fait l'inverse de ce qu'il devrait faire, c'est à dire examiner les faits avant lesconséquences De plus la conséquence est ce qui suit, ce qui découle du principe (des faits).

Donc commencer par examiner laconséquence serait inutile, ridicule.

Mais il faudrait dire: est-ce que cela se fait? Ici l'auteur pose une question rhétorique pour mieux suggérer ce qu'il pense.

C'est à dire que l'homme a tendance à chercherla raison plutôt que la vérité, la conséquence des faits plutôt que les faits mêmes.

Notre raison est capable de tisser cent autre mondes et d'en trouver les principes et la contexture.

La raison pour l'homme reste absolue car elle est « capable de tisser cent autre mondes et d'en trouver les principes et lacontexture ».

En effet la pensée humaine est intuitive, infinie, novatrice.

Elle est avec le langage articulée, ce qui distingue leplus fondamentalement les hommes des bêtes.La pensée permet de tout penser, elle est générale c'est à dire capable de penser un chiliogone tandis que l'imagination enserait incapable car elle est concrète.

C'est pour cela que l'homme peut tisser et présenter cent autres mondes à sa guise.

Il ne lui fait ni matière ni base; elle bâtit aussi bien que sur le vide que sur le plein, et avec du néant qu'avec de la matière,dare pondus idonea fumo ( capable de donner du poids à la fumée, perse satires.).. »

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