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N'est-on moral que par intérêt?

Publié le 30/01/2005

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Comment, encore, Hobbes pourrait-il expliquer par sa théorie le sacrifice pour autrui ? Il faut donc postuler qu'en dehors de notre intérêt personnel, il existe une morale que nous ne pouvons jamais totalement faire taire. -          C'est ce que fait Kant, qui considère que la morale est une loi de la raison et non de l'intérêt, une loi qu'il appelle la loi morale. Il écrit dans la Critique de la raison pratique que : « La loi morale est donnée comme un fait de la Raison dont nous sommes conscients a priori et qui est apodictiquement certain, en supposant même qu'on ne puisse alléguer dans l'expérience aucun exemple où elle ait été exclusivement suivie. » -          On peut la postuler si l'on postule que l'homme est libre. Or, considérer que l'homme est libre, c'est imaginer qu'il est capable de s'affranchir des déterminations sensibles, par exemple en renonçant à l'intérêt personnel et au plaisir immédiat. -          Si l'homme est capable ainsi de mettre en action sa liberté, c'est parce qu'il est sensible à quelque chose de plus noble que l'intérêt. Agir par intérêt, ce n'est en effet pas agir en homme libre, car c'est être poussé par une impulsion animale. Selon Kant, cette chose qui serait supérieure à l'intérêt, ce serait le sens du devoir qui nous enjoint à un respect inconditionnel envers la loi morale. La loi morale se formulant en ces termes : « Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle.

« C'est la loi civile qui pourra ensuite les imposer, car, ainsi qu'il l'écrit dans le chapitre XXVI duLéviathan : « déclarer ce qu'est l'équité, ce qu'est la justice et la vertu morale, et faire en sorte que [les personnes privées] leur soient soumises, cela requiert les ordonnances de lapuissance souveraine, et que les châtiments soient ordonnés pour celles qui lesenfreindraient.

» - Du point de vue hobbesien, nous ne sommes donc moraux que par intérêt, pour parvenir à mettre en acte ces lois de nature qui nous guident, et qui n'ont pour objectif que nous-mêmes.

Le fait que seul le pouvoir du souverain dans l'Etat civil garantisse la réalité concrètede ces lois morales en imposant la crainte du châtiment prouve bien que c'est le seul intérêtqui nous amène à la morale. L'évidence du fait moral et du sens du devoir. 2. - On ne peut toutefois s'empêcher de penser qu'Hobbes a manqué quelque chose, à savoir le sentiment moral.

En effet, il semble nier l'expérience immédiate que nous avons de lamoralité : comment sa théorie peut-elle rendre compte du trouble de la conscience que l'onéprouve en face de l'immoralité ? Pourquoi serions-nous choqué par une injustice qui ne nousconcerne pas si nous étions dépourvus de conscience morale ? Comment, encore, Hobbespourrait-il expliquer par sa théorie le sacrifice pour autrui ? Il faut donc postuler qu'en dehorsde notre intérêt personnel, il existe une morale que nous ne pouvons jamais totalement fairetaire. - C'est ce que fait Kant, qui considère que la morale est une loi de la raison et non de l'intérêt, une loi qu'il appelle la loi morale.

Il écrit dans la Critique de la raison pratique que : « La loi morale est donnée comme un fait de la Raison dont nous sommes conscients a priori et qui est apodictiquement certain, en supposant même qu'on ne puisse alléguer dans l'expérience aucun exemple où elle ait été exclusivement suivie.

» - On peut la postuler si l'on postule que l'homme est libre.

Or, considérer que l'homme est libre, c'est imaginer qu'il est capable de s'affranchir des déterminations sensibles, par exempleen renonçant à l'intérêt personnel et au plaisir immédiat. - Si l'homme est capable ainsi de mettre en action sa liberté, c'est parce qu'il est sensible à quelque chose de plus noble que l'intérêt.

Agir par intérêt, ce n'est en effet pas agir enhomme libre, car c'est être poussé par une impulsion animale.

Selon Kant, cette chose quiserait supérieure à l'intérêt, ce serait le sens du devoir qui nous enjoint à un respectinconditionnel envers la loi morale.

La loi morale se formulant en ces termes : « Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienneune loi universelle .

» ( Fondements de la métaphysique des moeurs , deuxième section). Le devoir est une loi de la raison. «Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi biendans ta personne que dans la personne de tout autretoujours en même temps comme une fin et jamaissimplement comme un moyen.» Kant, Fondements dela métaphysique des moeurs (1785). • L'impératif catégorique de Kant est distinct ducommandement christique quant à son fondement.

Eneffet le commandement d'amour du Christ vient del'extérieur et est fondé sur un commandementantérieur qui prescrit l'obéissance inconditionnelle auChrist.

L'impératif kantien vient, lui, de la raison.

C'esten nous-mêmes que nous le trouvons, comme unestructure de notre propre esprit, qui fonde notremoralité.• Que ce soit un «impératif» ne signifie pas que noussoyons contraints à nous y plier, mais il est en nouscomme une règle selon laquelle nous pouvons mesurersi nos actions sont morales ou non (d'où la «mauvaise conscience»).• Il se distingue aussi par sa portée.

En effet, traiter les autres «comme une fin» ne signifiepas nécessairement les «aimer».

C'est à la fois moins exigeant, car il s'agit «seulement» deles respecter, en reconnaissant en eux la dignité humaine.

Mais c'est aussi plus exigeant, caril faut maintenir le respect même quand on n'aime pas! C'est là que le «devoir» est ressenticomme tel. - C'est pourquoi selon Kant, il faut obéir à la morale, quelles qu'en soient les. »

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