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La morale est-elle naturelle ou culturelle ?

Publié le 21/11/2010

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morale

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morale

« d'acquis, fruit d'une éducation ou intériorisation de contraintes sociales...

C'est la thèse développée par Rousseau àla fin du XVIIIe siècle dans L'Emile ou De l'éducation (1762).

« Conscience ! Instinct divin, immortelle et céleste voix! » La conscience morale réside en chaque homme, c'est un « juge infaillible », un tribunal intérieur qui nous guide etnous oriente vers les « bons » choix, nous permet de poser et de juger nos actes de manière quasi immédiate.

« Quila suit, obéit à la Nature, et ne craint point de s'égarer ».

Par elle, c'est la Nature qui nous parle et nous renvoie àl'homme originel, naturellement moral, naturellement bon [ cf le mythe du bon sauvage ].

Comme elle est innée, elleest universelle ; et comme elle provient de la Nature, c'est un instinct à part entière.

Selon la conception deRousseau, la morale serait alors de l'ordre de la sensibilité, de la perception sensible...

« les actions de la consciencene sont pas des actions, mais des sentiments ».

C'est donc par l'entremise de cette morale que vont se fixer lesrègles et les principes de base qui régissent les actions humaines.

Toutefois, cela ne signifie pas pour autant quetous les hommes la suivent.

C'est la société qui a rendu l'homme méchant d'après Rousseau, c'est pourquoi il importede se référer constamment à cette morale, de retourner aux sources, aux origines, et donc à la Nature, ce quirejoint encore le mythe du bon sauvage.

De même, considérer la conscience morale comme universelle, issue de laNature, ce serait suivant une philosophie panthéiste comme celle de Spinoza la voir comme déposée par Dieu.

Noussuivrions alors les lois divines ; si l'on considère que Dieu a créé l'homme à son image, alors il importe absolument desuivre ce guide, issue de quelque chose de parfait et donc d'infaillible. B - Une conscience morale innée et donc universelle ? Cette conception d'une morale innée, résidant en chacun de nous, nous guidant infailliblement, vers la voie de lavérité...

nous permet aussi de légitimer et de rendre fiable le jugement de tout un chacun.

Ainsi lors d'un procèsd'assises, les jurés sont tirés au sort.

Ils se fient en partie à leur intuition, cette conscience morale qui leur faitjuger - justement ou non, là est la question - tel ou tel acte, de juger s'il est ou non condamnable.

Une telle moralecommune, partagée par l'humanité toute entière, va donc ainsi donner naissance à des jugements communs, àvaleur universelle, voire même uniques.

Ainsi, nous sommes tentés de condamner unanimement un acte criminelodieux par exemple, qui porte atteinte à une valeur fondamentale : la vie d'autrui...

Cette condamnation semble sefaire sans réfléchir, de façon quasi immédiate ; la discussion sur ce sujet ne nous semble pas possible, en tout casde prime abord.

D'autres valeurs unissent les hommes : l'honnêteté, la capacité à tenir sa parole, sesengagements...

Il faut toutefois faire attention, car placer la conscience morale du côté du naturel, c'est rendreenvisageable non seulement une morale animale, mais aussi une conscience animale...

Or en plus du consensusphilosophique suivant lequel les animaux sont dénués d'ame, de pensée consciente - théorie des animaux-machinesde Descartes -, il paraît difficilement concevable qu'ils obéissent à une quelconque loi morale, au vu de certains deleurs comportements.

On est parfois étonné de la cruauté animale...

Mais ce sont alors les hommes, les groupeshumains, la société qui juge et condamne des actes particulièrement amoraux.

Or, le fait que les hommes, eux, aientune morale ne les dispense pas d'agir parfois en contradiction avec ses lois.

Rousseau dit que c'est la société qui arendu l'homme méchant, alors qu'il était naturellement et fondamentalement bon.

Or dans de nombreuses situations,force est de constater la diversité, la multiplicité des jugements qui peuvent se rapporter à une même actionsuivant les sociétés, les époques...

C'est l'exemple du cannibalisme.

En effet si c'est la Nature qui a déposé en nous,à l'origine, des principes de moralité ou d'immoralité, il ne faut pas oublier que l'homme a justement entrepris de sedétacher de la Nature, de l'immédiateté, du monde animal, pour entrer dans la société et ce que l'on a appelé la «culture ».

Or, suivant le principe de finalité, la Nature ne fait rien en vain.

On peut donc se demander si desprincipes de moralité déposés en nous par la Nature se révélons vraiment efficaces devant les nouvelles situations,les nouveaux choix auxquels est confronté l'homme lorsqu'il se retrouve en société.

On a vu que l'homme nedisposait que d'instincts limités, qu'il se doit de compléter.

Si l'instinct moral est à l'image des autres instincts, alorsla culture ne serait-elle pas venue réorienter, adapter notre morale originelle à la société ? On peut même allerjusqu'à dire que cette voix de la morale aurait pleinement pour originel le culturel, construisant et transmettant toutun ensemble de codes de conduite... II - La conscience morale, fruit du culturel et de la société A - Une morale forgée et construire par l'histoire de l'humanité Effectivement, à une conception innéiste de la morale, on pourrait préférer la voir comme une acquisition et unhéritage venant des générations précédentes, ayant pour origine non pas l'ordre naturel, mais bien celui de lasociété, de la culture.

La morale est dans ce cas issue d'un ensemble de traditions, de techniques, d'institutionsforgées par les groupes humains.

Au cours du temps en effet, l'histoire de l'humanité a été marquée par desacquisitions multiples, sources d'évolutions, de changements, qui se transmettent de génération en génération, etvont structurer nos comportements.

On peut donc parler d'une conscience morale issue de l'ordre social, et parlaquelle on définit les moeurs.

Il s'agit d'un ensemble de règles formées, établies, mais aussi transmises par lasociété ; elles sont le fruit d'une éducation qui permet d'intérioriser ces valeurs.

Partagées par un groupe, uncollectif, où mime une société toute entière, elles vont influencer et déterminer les comportements des individus, quiont appris à faire une certaine distinction entre le bien et le mal.

La diversité, la variété de ces groupes vont alorsexpliquer que tous ne partagent pas nécessairement une mime morale, qui serait universelle.

À chaque société, àchaque époque, son ensemble de codes moraux, éthiques, des règles plus ou moins explicites...

Ainsi au sein denotre civilisation occidentale, nous partageons tout un ensemble de valeurs qui nous sont propres et qui d'unecertaine manière nous permettent de nous différencier des autres sociétés.

Par exemple, le cannibalisme va noussembler complètement immoral, voire amoral, alors qu'il a pu en faire usage dans certaines sociétés tribales...

Cetteconscience morale qui se réveille en nous et nous fait rejeter ces actes ne va donc pas de soi, puisque pour. »

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