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La moralité est-elle conformisme social ?

Publié le 19/07/2009

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« qu'il doit agir ainsi.

Dans ce dernier cas, le marchand agit par devoir, mais dans le premier, il n'agit queconformément au devoir, sans que son action soit réellement motivée par le devoir. La différence entre les deux attitudes ne sera pas visible, et aucun des deux comportements ne sera meilleurou pire pour la cohésion sociale, puisque les conséquences seront les mêmes, et que dans tous les cas, il nesera pas possible de déterminer de l'extérieur s'il agit par morale ou conformément à la morale.

Pour lemoraliste, les deux actes n'auront pourtant rien de comparables, puisque le second sera un acte moral tandisque le premier ne le sera pas. B. Pour une morale rigoureuse comme celle de Kant, l'acte moral ne se définit pas par ses conséquences, mais parles intentions qui l'accompagnent.

En effet, celui qui agit moralement agit par devoir, c'est-à-direconformément à l'impératif catégorique : puis-je souhaiter que tout le monde agisse comme moi ? Si oui, alors ilme faut agir de cette façon, puisque la maxime de mon action peut devenir une loi universelle.

Mais si laréponse est non, alors je ne dois pas agir comme cela, parce que mon action n'est pas morale.

Il peut arriverque ce que le devoir prescrit soit conforme au conformisme social, mais il peut aussi arriver qu'il ne le soit pas :la morale de l'intention n'est pas exclusivement conformisme social, et surtout, elle ne l'est pasessentiellement, bien qu'elle puisse l'être accidentellement. C. Les deux moralités. III. Bergson, dans Les deux sources de la morale et de la religion montre que la moralité est avant tout un phénomène social, il démontre ce point en menant l'analyse du remords.

L'assassin qui a commis un crime etqui fait tout son possible pour effacer minutieusement toutes les traces qu'il a laissé, ce qu'il veut, ce n'estpas être innocenté, ce qu'il veut, c'est que son crime n'ait pas eu lieu : il en efface les traces comme s'ilpouvait ainsi effacer l'existence de son acte, puisque cet acte l'isole de la société.

Le lien social a été rompu,c'est pourquoi l'aveu est bien souvent le meilleur moyen pour lui d'être réintégré dans la société : si tout lemonde le croit innocent, alors, la place qu'on lui accorde dans la société n'est pas vraiment la sienne, et il estréellement exclu.

Tandis que par l'aveu, le jugement, la punition, il reprend une place, vraiment sienne cettefois, dans la société. A. Pourtant, selon Bergson, la moralité ne se limite pas à un conformisme de ce genre.

Si tel était le cas,d'ailleurs, d'où viendrait la moralité préconisée par le conformisme social ? D'où tiendrait-elle sa source ? Ce queBergson montre, c'est qu'il y a deux morale, l'une close, qui est toujours la même, et qui se définiteffectivement par le conformisme social, et l'autre, ouverte, marquée par les grands hommes, qui se définit pardes avancées, des innovations, des inventions, et qui permet à la société humaine d'évoluer et de ne pas êtresemblable à une société animale où l'organisation est sans faille mais n'évolue jamais. B. Conclusion Que la moralité soit essentielle au lien social, nul n'en doute.

Mais prétendre qu'elle se définit ainsi et qu'elle n'estque cela, c'est en faire un simple folklore qu'il faut respecter par intérêt, c'est-à-dire pour ne pas être exclu de lasociété, mais en aucun cas une définition des actions humaines selon le bien et le mal.

Ces dernières notionssupposent un jugement personnel et individuel de l'agent qui agit et qui est responsable de ses actes, et non unsimple conformisme à ce qui est déjà établit et qu'il faut répéter inlassablement à l'identique.

Si tel était le cas, lamoralité ne pourrait évoluer, et la limite entre ce qui est admis et ce qui ne l'est pas dans une société donnée seraittoujours la même, invariablement.

Or, tel n'est pas le cas, on peut donc dire qu'il existe deux moralités : l'une qui sedéfinit par le conformisme social, et l'autre, bien vivante, qui suppose l'invention, la réflexion et le jugement, et quipermet de faire évoluer la norme social du moral et de l'immoral.. »

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