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La mort de Louis IX

Publié le 04/09/2013

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« IL EST EN REPOS SANS FIN «

 

Pour le moine historiographe Guillaume de Nangis, la mort de Louis IX, roi très chrétien et protecteur de la Sainte Église, est une perte immense. « Spécialement tout le royaume de France doit plaindre, pleurer et douloir de sa mort, lequel était en repos et en joie par un si bon prince. Et si la force de la douleur reçoit raison, il vaut mieux que la France se réjouisse que de pleurer ; car son trépas fut si chrétien et sa vie si glorieuse, et ses faits si bons et si saints, qu'espérance certaine est à tous ceux qui le connurent, qu'il est trépassé du royaume temporel à la joyeuse cour du royaume céleste, où il est en repos sans fin et régnera perpétuellement avec les saints du paradis. «

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Consumé par la fièvre, il se sent condamné.

Pourtant, il refuse de se laisser aller à de sombres pensées .

Il a craint pour la vie de l'aîné de ses fils survivants, le futur Philippe Ill le Hardi : mais celui-ci est déjà presque guéri .

N'est-ce pas là une excel­ lente raison de se réjouir et de remercier Dieu ? A son héritier, qui le veille affectueusement, il remet une « instruction » écrite de sa main, long testament spi­ rituel reprenant l'essentiel de ses Enseignements, les préceptes qu'il a rédigé à son usage avant de partir pour la croisade .

Il lui rappelle d'être « loyal et rigide en rendant la justice », de se gar­ der « de partir en guerre, sans grande délibération , contre les peuples chrétiens », de proté­ ger « la Sainte Église », d'être « économe et raisonnable ».

Persuadé que sa fin est proche, Louis IX repousse quasiment toute nourriture, refuse les soins de ses médecins et les visites autres que celles de son confes­ seur, Geoffroy de Beaulieu .

Mais il est en paix avec lui-même .

Il a rédigé son testament, a donné ses dernières consignes à ses barons, à ses prélats , au prince Philippe .

Le lundi 25 août , vers six heures du matin , le roi s'ex ­ clame en levant les yeux au ciel : « j'entrerai dans Ta maison, j'ado ­ rerai dans Ton saint temple et je confesserai Ton saint nom », témoigne son chapelain Guil- laume de Chartres.

Puis il tombe dans l'inconscience .

Vers midi, il se redresse sur son séant et entre en prière.

Mort sur la croix Le pieux souverain est particu­ lièrement préoccupé par le sort qui attend les rescapés de la croisade .

C'est à eux et aussi à ses sujets du royaume de Fran­ ce qu'il songe en adressant ses dernières prières.

« Beau sire Dieu, aie pitié de mon peuple qui est ici et ramène-le dans no­ tre pays, qu'il ne tombe pas dans les mains de ses ennemis et qu'il ne soit pas contraint de renier Ton saint nom.

» Pour lui­ même, il ne demande plus rien : « Seigneur, c'est assez : j'ai com ­ battu jusqu'ici , j'ai travaillé jus­ qu 'à présent à Votre service et de toutes mes forces ; j'ai servi tant que j'ai pu Votre peuple et Votre royaume que Vous m'aviez confiés ; maintenant, en Votre clémence, rappelé à Vous cor­ porellement , je Vous prie, je Vous supplie : soyez, Seigneur, sanctificateur de leurs âmes et gardien de leurs corps.

Je les remets à Votre pitié .

>> Après quoi, il demande à être étendu sur un lit de cendres en forme de croix .

A trois heures de fiBnhED ITIONS LWll ATLAS l'après-midi, à l'heure même où Jésus-Christ a expiré sur la Croix, il soupire un ultime «Oh ! Jéru­ salem, Jérusalem ! », puis rend l 'âme.

Il est âgé de cinquante­ six ans.

Louis IX est à peine passé de vie à trépas que les croisés aperçoivent au large les vais­ seaux de Charles d'Anjou, roi de Sicile.

Nul cri de joie n'accueille le débarquement du frère cadet du défunt roi.

Il avait fait pro­ mettre à son aîné de ne pas pas­ ser à l'offensive avant son arri­ vée.

Longtemps, son renfort a été attendu, espéré comme une dernière grâce de Dieu.

Mainte­ nant, il est trop tard : le roi n'est plus, la croisade n'est plus qu'un vœu pieux .

Sitôt qu'il apprend l 'affreuse nouvelle, Charles d'Anjou, en pleurs, va s 'agenouiller et prier auprès de la dépouille de son frère .

Quand il se relève, c'est pour rendre hommage au nou­ veau roi de France, son neveu Philippe Ill le Hardi, dont le règne vient d'être inauguré de façon dramatique.

« IL EST EN REPOS SANS FIN» Pour le moine historiographe Guillaume de Nangis, la mort de Louis IX, roi très chrétien et protecteur de la Sainte Église, est une perte immense .

« Spécialement tout le royaume de France doit plaindre, pleurer et douloir de sa mort, lequel était en repos et en joie par un si bon prince .

Et si la force de la douleur reçoit raison, il vaut mieux que la France se réjouisse que de pleurer ; car son trépas fut si chrétien et sa vie si glorieuse , et ses faits si bons et si saints, qu'espérance certaine est à tous ceux qui le connurent, qu'il est trépassé du royaume temporel à la joyeuse cour du royaume céleste, où il est en repos sans fin et régnera perpétuellement avec les saints du paradis.

». »

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