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Le mot "défaut" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 06/08/2010

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Règles pour la direction de l’esprit, Règle septième.

J’ai ajouté que l’énumération devait être méthodique, parce qu’il n’y a pas de meilleur moyen d’éviter les défauts dont nous avons parlé, que de mettre de l’ordre dans nos recherches, et parce qu’ensuite il arrive souvent que s’il fallait trouver à part chacune des choses qui ont rapport à l’objet principal de notre étude, la vie entière d’un homme n’y suffirait pas, soit à cause du nombre des objets, soit à cause des répétitions fréquentes qui ramènent les mêmes objets sous nos yeux.

  Règles pour la direction de l’esprit, Règle douzième.

Toutes ces choses une fois bien conçues, le lecteur attentif n’aura pas de peine à conclure de quel secours chacune de ces facultés nous peut être, et jusqu’à quel point l’art peut suppléer aux défauts naturels de l’esprit.

Ainsi, quand l’homme malade de la jaunisse se persuade que ce qu’il voit est jaune, sa connaissance est composée et de ce que son imagination lui représente, et de ce qu’il tire de lui-même, savoir, que la couleur jaune vient non d’un défaut de son oeil, mais de ce que les choses qu’il voit sont réellement jaunes.

  Règles pour la direction de l’esprit, Règle seizième.

Par ce moyen la mémoire ne pourra nous faire défaut, et cependant la pensée ne sera pas distraite, pour le retenir, des autres opérations auxquelles elle est occupée.

  ABREGE DE LA MUSIQUE, Des degrés ou tons de musique.

mais y ayant une différence si grande entre 384 et 405, que pas une de ces voix ne se peut si bien ajuster que, s’accordant avec l’un des extrêmes, elle ne semble en même temps être dissonante avec l’autre, on est obligé de chercher une autre voie, la plus exacte qu’il est possible, par laquelle, ne pouvant pas tout à fait suppléer à ce défaut, on puisse du moins le corriger en quelque chose.

  ABREGE DE LA MUSIQUE, Des dissonances.

car en celle qu’on chante avec diminution l’oreille n’a pas le loisir d’apercevoir le défaut de ces dissonances, lequel paraît d’autant plus rude, qu’elles ont des quintes voisines, avec lesquelles l’oreille les comparant, on s’aperçoit plus aisément de leur imperfection par la douceur qu’ont les quintes.

  ABREGE DE LA MUSIQUE, Des modes.

que le défaut de mémoire m’en a aussi fait omettre plusieurs, mais que j’en ai omis bien davantage par ignorance.

  DISCOURS DE LA METHODE, Seconde Partie.

Ce qui fut cause que je pensai qu’il fallait chercher quelque autre méthode, qui, comprenant les avantages de ces trois, fût exempte de leurs défauts.

mais que, pour les retenir, ou les comprendre plusieurs ensemble, il fallait que je les expliquasse par quelque chiffres, les plus courts qu’il serait possible, et que, par ce moyen, j’emprunterais tout le meilleur de l’analyse géométrique et de l’algèbre, et corrigerais tous les défauts de l’une par l’autre.

  DISCOURS DE LA METHODE, Quatrième partie.

et si elles ne l’étaient pas, que je les tenais du néant, c’est-à-dire qu’elles étaient en moi, parce que j’avais du défaut.

  DISCOURS DE LA METHODE, Sixième partie.

Or, ayant dessein d’employer toute ma vie à la recherche d’une science si nécessaire, et ayant rencontré un chemin qui me semble tel qu’on doit infailliblement la trouver en le suivant, si ce n’est qu’on en soit empêché ou par la brièveté de la vie ou par le défaut des expériences, je jugeais qu’il n’y avait point de meilleur remède contre ces deux empêchements que de communiquer fidèlement au public tout le peu que j’aurais trouvé, et de convier les bons esprits à tâcher de passer plus outre, en contribuant, chacun selon son inclination et son pouvoir, aux expériences qu’il faudrait faire, et communiquant aussi au public toutes les choses qu’ils apprendraient, afin que les derniers commençant où les précédents auraient achevé, et ainsi joignant les vies et les travaux de plusieurs, nous allassions tous ensemble beaucoup plus loin que chacun en particulier ne saurait faire.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS PREMIER, DE LA LUMIERE.

mais considérez-la en ceux qui, étant nés aveugles, s’en sont servis toute leur vie, et vous l’y trouverez si parfaite et si exacte, qu’on pourrait quasi dire qu’ils voient des mains, ou que leur bâton est l’organe de quelque sixième sens, qui leur a été donné au défaut de la vue.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS CINQUIEME, DES IMAGES QUI SE FORMENT SUR LE FOND DE L’OEIL.

Mais vous en pourrez être encore plus certain, si, prenant l’oeil d’un homme fraîchement mort, ou, au défaut, celui d’un boeuf ou de quelque autre gros animal, vous coupez dextrement vers le fond les trois peaux qui l’enveloppent, en sorte qu’une grande partie de l’humeur M, qui y est, demeure découverte, sans qu’il y ait rien d’elle pour cela qui se répande ;

Mais, après vous avoir parlé des perfections de cette peinture, il faut aussi que je vous fasse considérer ses défauts, dont le premier et le principal est que, quelques figures que puissent avoir les parties de l’oeil, il est impossible qu’elles fassent que les rayons qui viennent de divers points, s’assemblent tous en autant d’autres divers points, et que tout le mieux qu’elles puissent faire c’est seulement que tous ceux qui viennent de quelque point, comme d’X, s’assemblent en un autre point, comme S, dans le milieu du fond de l’oeil ;

Pour les autres défauts de cette peinture, ils consistent en ce que ses parties sont renversées, c’est-à-dire en position toute contraire à celle des objets ;

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SEPTIEME, DES MOYENS DE PERFECTIONNER LA VISION.

Et même nous voyons que, pour rendre d’autant moindre le défaut qui ne peut en ceci être totalement évité, elle a fait qu’on puisse rétrécir la prunelle quasi autant que la force de la lumière le permet.

Een sorte qu’il semble que les yeux se forment, au commencement, un peu plus longs et plus étroits qu’ils ne doivent être et que par après, pendant qu’on vieillit, ils deviennent plus plats et plus larges, Or, afin que nous puissions remédier par art à ces défauts, il sera premièrement besoin que nous cherchions les figures que les superficies d’une pièce de verre ou de quelque autre corps transparent doivent avoir, pour courber les rayons qui tombent sur elles en telle sorte que tous ceux qui viennent d’un certain point de l’objet, se disposent, en les traversant, tout de même que s’ils étaient venus d’un autre point qui fût plus proche ou plus éloigné, à savoir, qui fût plus proche pour servir à ceux qui ont la vue courte, et qui fût plus éloigné tant pour les vieillards que généralement pour tous ceux qui veulent voir des objets plus proches que la figure de leurs yeux ne le permet.

il est évident que, si on met au-devant de lui le verre O ou P, qui fasse que tous les rayons du point V ou X entrent dedans tout de même que s’ils venaient du point H ou I, on suppléera par ce moyen à son défaut.

Au reste, afin que je n’omette ici aucune chose, j’ai encore à vous avertir que les défauts de l’oeil, qui consistent en ce qu’on ne peut assez changer la figure de l’humeur cristalline ou bien la grandeur de la prunelle, se peuvent peu à peu diminuer et corriger par l’usage, à cause que cette humeur cristalline et la peau qui contient cette prunelle étant de vrais muscles, leurs fonctions se facilitent et s’augmentent lorsqu’on les exerce, ainsi que celles de tous les autres muscles de notre corps.

Mais ces choses appartiennent plutôt à la médecine, dont la fin est de remédier aux défauts de la vue par la correction des organes naturels, que non pas à la dioptrique, dont la fin n’est que de remédier aux mêmes défauts par l’application de quelques autres organes artificiels.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS NEUVIEME, LA DESCRIPTION DES LUNETTES.

Ayant donc ainsi choisi le verre le plus pur, le moins coloré, et celui qui cause le moins de réflexion qu’il est possible, si on veut par son moyen corriger le défaut de ceux qui ne voient pas si bien les objets un peu éloignés que les proches ;

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS DIXIEME, DE LA FACON DE TAILLER LES VERRES.

Toutefois il y a encore ici quelque défaut en ce que la pointe d’acier M, étant un peu autrement tournée lorsqu’elle est vers N, ou vers P, que lorsqu’elle est vers 0, le fil ou le tranchant qu’elle donne à ces outils ne peut être partout égal.

et les polissant avec le seul mouvement du tour sur un modèle, tous les petits défauts de ce modèle marqueraient des cercles entiers sur le verre.

Mais notez que, d’autant que ces verres convexes doivent être posés plus loin des concaves et par conséquent aussi de l’oeil, d’autant doivent-ils être taillés plus exactement, à cause que les mêmes défauts y détournent les rayons d’autant plus loin de l’endroit où ils doivent aller.

  L’HOMME.

car pour les enfants, qui étant encore au ventre de leurs mères, ne peuvent attirer aucun air frais en respirant, ils ont deux conduits qui suppléent à ce défaut ;

Mais les muscles o, o, tournant l’oeil très promptement de tous côtés, servent à suppléer à ce défaut :

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE II, En quoi consiste la chaleur et la lumière du feu.

car étant si petites que la vue ne nous les saurait faire distinguer, elles n’auraient pas tant de force qu’elles ont pour agir contre les autres corps, si la promptitude de leur mouvement ne recompensait le défaut de leur grandeur.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Troisième.

Et l’on ne peut pas dire que peut-être cette idée de Dieu est matériellement fausse, et par conséquent que je la puis tenir du néant, c’est-à-dire qu’elle peut être en moi pour ce que j’ai du défaut, comme j’ai tantôt dit des idées de la chaleur et du froid, et d’autres choses semblables :

ce même Dieu, dis-je, duquel l’idée est en moi, c’est-à-dire qui possède toutes ces hautes perfections, dont notre esprit peut bien avoir quelque légère idée, sans pourtant les pouvoir comprendre, qui n’est sujet à aucuns défauts, et qui n’a rien de toutes les choses qui dénotent quelque imperfection.

D’où il est assez évident qu’il ne peut être trompeur puisque la lumière naturelle nous enseigne que la tromperie dépend nécessairement de quelque défaut.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Quatrième.

Et ainsi je connais que l’erreur, en tant que telle, n’est pas quelque chose de réel qui dépende de Dieu, mais que c’est seulement un défaut ;

car l’erreur n’est pas une pure négation, c’est-à-dire, n’est pas le simple défaut ou manquement de quelque perfection qui ne m’est point due, mais c’est une privation de quelque connaissance qu’il semble que je devrais avoir.

De façon que cette indifférence que je sens, lorsque je ne suis point emporté vers un côté plutôt que vers un autre par le poids d’aucune raison, est le plus bas degré de la liberté, et fait plutôt paraître un défaut dans la connaissance, qu’une perfection dans la volonté ;

Mais je ne puis pas pour cela nier, que ce ne soit en quelque façon une plus grande perfection dans l’univers, de ce que quelques-unes de ses parties ne sont pas exemptes de défauts, que d’autres le sont, que si elles étaient toutes semblables.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX PREMIERES OBJECTIONS.

En second lieu, parce que c’est cette même idée qui me donne occasion d’examiner si je suis par moi ou par autrui, et de reconnaître mes défauts.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX SECONDES OBJECTIONS, RAISONS QUI PROUVENT L’EXISTENCE DE DIEU, ET LA DISTINCTION QUI EST ENTRE L’ESPRIT ET LE CORPS DE L’HOMME, DISPOSÉES D’UNE FAÇON GÉOMÉTRIQUE, Définitions.

et elles sont dites y être éminemment, quand elles n’y sont pas à la vérité telles, mais qu’elles sont si grandes, qu’elles peuvent suppléer à ce défaut par leur excellence.

La substance que nous entendons être souverainement parfaite, et dans laquelle nous ne concevons rien qui enferme quelque défaut, ou limitation de perfection, s’appelle Dieu.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION XIIe.

“   Et ainsi je connais que l’erreur, en tant que telle, n’est pas quelque chose de réel qui dépende de Dieu, mais que c’est seulement un défaut ;

Il est certain que l’ignorance est seulement un défaut, et qu’il n’est pas besoin d’aucune faculté positive pour ignorer, mais, quant à l’erreur, la chose n’est pas si manifeste :

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION XIIe, REPONSE.

Encore que pour faillir, il soit besoin de la faculté de raisonner, ou pour mieux dire de juger, c’est-à-dire d’affirmer ou de nier, d’autant que c’en est le défaut, il ne s’ensuit pas pour cela que ce défaut soit réel, non plus que l’aveuglement n’est pas appelé réel, quoique les pierres ne soient pas dites aveugles pour cela seulement qu’elles ne sont pas capables de voir.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, LETTRE DE L’AUTEUR A CELUI QUI A TRADUIT LE LIVRE, LAQUELLE PEUT SERVIR ICI DE PREFACE.

C’est un défaut qu’on peut remarquer en la plupart des disputes, que la vérité étant moyenne entre les deux opinions qu’on soutient, chacun s’en éloigne d’autant plus qu’il a plus d’affection à contredire.

Je sais bien aussi qu’il pourra se passer plusieurs siècles avant qu’on ait ainsi déduit de ces principes toutes les vérités qu’on en peut déduire, parce que la plupart de celles qui restent à trouver dépendent de quelques expériences particulières qui ne se rencontreront jamais par hasard, mais qui doivent être cherchées avec soin et dépense par des hommes fort intelligents, que parce qu’il arrivera difficilement que les mêmes qui auront l’adresse de s’en bien servir aient le pouvoir de les faire, et parce aussi que la plupart des meilleurs esprits ont conçu une si mauvaise opinion de toute la philosophie, à cause des défauts qu’ils ont remarqués en celle qui a été jusques à présent en usage, qu’ils ne pourront jamais se résoudre à s’appliquer à en chercher une meilleure.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, A LA SERENISSIME PRINCESSE ELISABETH.

Pour ce qui est des vraies vertus, elles ne viennent pas toutes d’une vraie connaissance, mais il y en a qui naissent aussi quelquefois du défaut ou de l’erreur ;

c’est pourquoi, encore qu’elles soient beaucoup plus parfaites que celles que le mélange de quelque défaut fait éclater, toutefois, à cause que le commun des hommes les remarque moins, on n’a pas coutume de leur donner tant de louanges.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 18.

mais comme nous savons que nous sommes sujets à beaucoup de défauts, et que nous ne possédons pas ces extrêmes perfections dont nous avons l’idée, nous devons conclure qu’elles sont en quelque nature qui est différente de la nôtre, et en effet très parfaite, c’est-à-dire qui est Dieu, ou du moins qu’elles ont été autrefois en cette chose, et il suit de ce qu’elles étaient infinies qu’elles y sont encore.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 23.

ainsi, parce que l’extension constitue la nature du corps, et que ce qui est étendu peut être divisé en plusieurs parties, et que cela marque du défaut, nous concluons que Dieu n’est point un corps.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 27.

Pour ce qui est des autres choses, nous savons qu’elles ne sont pas ainsi absolument parfaites, parce qu’encore que nous y remarquions quelquefois des propriétés qui nous semblent n’avoir point de limites, nous ne laissons pas de connaître que cela procède du défaut de notre entendement, et non point de leur nature.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 31.

au lieu qu’à notre égard elles sont des défauts et des imperfections.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 38.

Il est bien vrai que toutes les fois que nous faillons, il y a du défaut en notre façon d’agir ou en l’usage de notre liberté ;

mais il n’y a point pour cela de défaut en notre nature, à cause qu’elle est toujours la même quoique nos jugements soient vrais ou faux.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 5.

mais si nous corrigeons le défaut de notre vue par des raisonnements de géométrie qui sont infaillibles, nous connaîtrons premièrement que la lune est éloignée de nous d’environ trente diamètres de la terre, et le soleil de six ou sept cents ;

  LES PASSIONS DE L’AME, LETTRE Ire A MONSIEUR DESCARTES.

Ce qui est cause que je me suis proposé de vous tourmenter un peu par cette lettre, et de me venger de ce que vous m’avez refusé votre traité des Passions, en vous reprochant librement la négligence, et les autres défauts, que je juge empêcher que vous ne fassiez valoir votre talent autant que vous pouvez, et que votre devoir vous y oblige.

En quoi le défaut de leur art et le besoin qu’on a de le perfectionner sont si évidents que, pour ceux qui ne conçoivent pas ce que c’est que la physique, il suffit de leur dire qu’elle est la science qui doit enseigner à connaître si parfaitement la nature de l’homme, et de toutes les choses qui lui peuvent servir d’aliments ou de remèdes, qu’il lui soit aisé de s’exempter par son moyen de toutes sortes de maladies.

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 76.

Car il est aisé de suppléer à son défaut par une réflexion et attention particulière, à laquelle notre volonté peut toujours obliger notre entendement lorsque nous jugeons que la chose qui se présente en vaut la peine ;

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 92.

La tristesse est une langueur désagréable en laquelle consiste l’incommodité que l’âme reçoit du mal, ou du défaut que les impressions du cerveau lui représentent comme lui appartenant.

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 93.

et on voit de leurs définitions que la joie vient de l’opinion qu’on a de posséder quelque bien, et la tristesse, de l’opinion qu’on a d’avoir quelque mal ou quelque défaut.

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 140.

et il n’y a rien de réel qui n’ait en soi quelque bonté, de façon que la haine qui nous éloigne de quelque mal nous éloigne par même moyen du bien auquel il est joint, et la privation de ce bien, étant représentée à notre âme comme un défaut qui lui appartient, excite en elle la tristesse.

  LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 160.

comme, au contraire, le mouvement qui excite l’humilité, soit vertueuse, soit vicieuse, est composé de ceux de l’admiration, de la tristesse, et de l’amour qu’on a pour soi-même, mêlée avec la haine qu’on a pour les défauts, qui font qu’on se méprise.

  LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 161.

Ainsi, encore qu’il n’y ait point de vertu à laquelle il semble que la bonne naissance contribue tant qu’à celle qui fait qu’on ne s’estime que selon sa juste valeur, et qu’il soit aisé à croire que toutes les âmes que Dieu met en nos corps ne sont pas également nobles et fortes (ce qui est cause que j’ai nommé cette vertu générosité, suivant l’usage de notre langue, plutôt que magnanimité, suivant l’usage de l’École, où elle n’est pas fort connue), il est certain néanmoins que la bonne institution sert beaucoup pour corriger les défauts de la naissance, et que si on s’occupe souvent à considérer ce que c’est que le libre arbitre, et combien sont grands les avantages qui viennent de ce qu’on a une ferme résolution d’en bien user, comme aussi, d’autre côté, combien sont vains et inutiles tous les soins qui travaillent les ambitieux, on peut exciter en soi la passion et ensuite acquérir la vertu de générosité, laquelle étant comme la clef de toutes les autres vertus, et un remède général contre tous les dérèglements des passions, il me semble que cette considération mérite bien d’être remarquée.

  LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 179.

Et on voit que ceux qui ont des défauts fort apparents, par exemple, qui sont boiteux, borgnes, bossus, ou qui ont reçu quelque affront en public, sont particulièrement enclins à la moquerie.

  LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 191.

Et les remèdes contre ce défaut sont les mêmes qui servent à ôter l’irrésolution.

  LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 211.

mais, parce que j’ai mis entre ces remèdes la préméditation et l’industrie par laquelle on peut corriger les défauts de son naturel, en s’exerçant à séparer en soi les mouvements du sang et des esprits d’avec les pensées auxquelles ils ont coutume d’être joints, j’avoue qu’il y a peu de personnes qui se soient assez préparées en cette façon contre toutes sortes de rencontres, et que ces mouvements excités dans le sang par les objets des passions suivent d’abord si promptement des seules impressions qui se font dans le cerveau et de la disposition des organes, encore que l’âme n’y contribue en aucune façon, qu’il n’y a point de sagesse humaine qui soit capable de leur résister lorsqu’on n’y est pas assez préparé.

  Correspondance, année 1629, Au R. P. MERSENNE, 20 novembre 1629.

car toute la différence des inflexions des mots ne s’est faite par l’usage que pour éviter ce défaut, et il est impossible que votre auteur ait pu remédier à cet inconvénient, faisant sa grammaire universelle pour toutes sortes de nations, car ce qui est facile et agréable à notre langue, est rude et insupportable aux Allemands, et ainsi des autres.

  Correspondance, année 1630, AU R. P. MERSENNE, 25 février 1630.

car il la mérite meilleure, et je ne connais en lui de défaut, sinon qu’il ne fait jamais son compte sur le pied des choses présentes, mais seulement de celles qu’il espère ou qui sont passées, et qu’il a une certaine irrésolution qui l’empêche d’exécuter ce qu’il entreprend.

  Correspondance, année 1637, AU R. P. MERSENNE, Fin avril 1637. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du début de juin 1637.).

mais lorsqu’ils l’auront eu, ceux qui voudront prendre la peine de m’avertir des défauts qu’ils y auront remarqués m’obligeront extrêmement, principalement s’il leur plaît de permettre que ma réponse puisse être imprimée avec leur écrit, afin que ce que j’aurai une fois répondu à quelqu’un serve pour tous.

  Correspondance, année 1638, Au R. P. MERSENNE, 8 octobre 1638. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 11 octobre 1638).

(Beaugrand) étaient semblables à son livre, et j’en eusse bien mieux montré les défauts que je n’ai fait, si j’eusse été assuré qu’elles venaient de lui.

  Correspondance, année 1641, Au R. P. MERSENNE, 28 février 1641. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 28 janvier 1641.).

J’ai parcouru le livret de Monsieur Morin, dont le principal défaut est qu’il traite partout de l’infini, comme si son esprit était au dessus, et qu’il en pût comprendre les propriétés, qui est une faute commune quasi à tous ;

  Correspondance, année 1643, A MADAME ELISABETH PRINCESSE PALATINE, 15 MAI 1643. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 21 mai 1643).

et elle soulage mieux mes défauts que celle que j’avais souhaitée avec passion, qui était de les recevoir de bouche, si j’eusse pu être admis à l’honneur de vous faire la révérence, et de vous offrir mes très humbles services, lorsque j’étais dernièrement à La Haye.

ce qui m’eut rendu moins capable de répondre à votre altesse, qui sans doute a déjà remarqué en moi ce défaut, lorsque j’ai eu ci-devant l’honneur de lui parler ;

  Correspondance, année 1644, Au P. MESLAND, 15 mai 1644. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 2 mai 1644).

Et les difficultés qu’il vous a plu me proposer, sont plutôt dans la matière, et dans le défaut de mon expression, que dans aucun défaut de votre intelligence ;

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 20 avril 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 21 juillet 1645.).

C’est pourquoi, afin de suppléer au défaut de mon esprit, qui ne peut rien produire de soi-même, que je juge mériter d’être lu par votre altesse, et afin que mes lettres ne soient pas entièrement vides et inutiles, je me propose de les remplir dorénavant des considérations que je tirerai de la lecture de quelque livre, à savoir de celui que Sénèque a écrit, de vita beata, si ce n’est que vous aimiez mieux en choisir un autre, ou bien que ce dessein vous soit désagréable.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 1er juin 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 1er septembre 1645.).

puis, quand nous avons pris bien de la peine à les acquérir, et perdu cependant l’occasion de posséder d’autres biens plus véritables, la jouissance nous en fait connaître les défauts, et de là viennent les dédains, les regrets et les repentirs.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Septembre 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 6 octobre 1645.).

et même, à cause que presque toutes les choses du monde sont telles, qu’on les peut regarder de quelque côté qui les fait paraître bonnes, et de quelque autre qui fait qu’on y remarque des défauts, je crois que si l’on doit user de son adresse en quelque chose, c’est principalement à les savoir regarder du biais qui les fait paraître le plus à notre avantage, pourvu que ce soit sans nous tromper.

mais il se faut faire justice à soi-même, en reconnaissant ses perfections aussi bien que ses défauts ;

et lorsque nous nous attristons, à cause de quelque mal qui arrive à nos amis, nous ne participons point pour cela au défaut dans lequel consiste ce mal ;

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Mars 1646 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de janvier 1646.).

car pour les autres défauts qui peuvent y être, on ne les compte point.

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Juin 1646 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mai 1646.).

et je ne suis nullement surpris de ce qu’elle y remarque aussi des défauts, parce que je n’ai point douté qu’il n’y en eût en grand nombre, étant une matière que je n’avais jamais ci-devant étudiée, et dont je n’ai fait que tirer le premier crayon, sans y ajouter les couleurs et les ornements qui seraient requis pour la faire paraître à des yeux moins clairvoyants que ceux de votre altesse.

et que le feu qui est dans le c_ur a besoin d’être continuellement entretenu, ou bien par le suc des viandes, qui vient directement de l’estomac, ou bien, à son défaut, par ce sang qui est en réserve, à cause que l’autre sang, qui est dans les veines, se dilate trop aisément ;

et quoique j’aie voulu flatter mon défaut, en mettant une je ne sais quelle langueur entre les passions excusables, j’estime néanmoins beaucoup plus la diligence de ceux qui se portent toujours avec ardeur à faire les choses qu’ils croient être en quelque façon de leur devoir, encore qu’ils n’en espèrent pas beaucoup de fruit.

  Correspondance, année 1647, A Monsieur CHANUT, 1er février 1647.

car il y a une telle liaison entre l’une et l’autre, que, lorsque l’âme juge qu’un objet est digne d’elle, cela dispose incontinent le c_ur aux mouvements qui excitent la passion d’amour, et lorsque le c_ur se trouve ainsi disposé par d’autres causes, cela fait que l’âme imagine des qualités aimables en des objets, où elle ne verrait que des défauts en un autre temps.

  Correspondance, année 1647, A Monsieur CHANUT, 6 juin 1647.

au moyen de quoi, l’impression qui se faisait par la vue en mon cerveau, quand je regardais ses yeux égarés, se joignait tellement à celle qui s’y faisait aussi pour émouvoir en moi la passion de l’amour, que longtemps après, en voyant des personnes louches, je me sentais plus enclin à les aimer qu’à en aimer d’autres, pour cela seul qu’elles avaient ce défaut ;

Au contraire, depuis que j’y ai fait réflexion, et que j’ai reconnu que c’était un défaut, je n’en ai plus été ému.

Et bien que ce soit plus ordinairement une perfection qu’un défaut, qui nous attire ainsi à l’amour ;

toutefois, à cause que ce peut être quelquefois un défaut, comme en l’exemple que j’ai apporté, un homme sage ne se doit pas laisser entièrement aller à cette passion, avant que d’avoir considéré le mérite de la personne pour laquelle nous nous sentons émus.

  Correspondance, année 1647, A Monsieur CHANUT, 20 novembre 1647.

En effet, j’ai voulu mettre tant de choses en celle que je me suis hasardé de lui écrire, que j’ai peur de n’y avoir rien assez expliqué Mais, pour suppléer à ce défaut, je vous envoie un recueil de quelques autres lettres, où j’ai déduit plus au long les mêmes choses.

  Correspondance, année 1649, REPONSE DE Monsieur DESCARTES A Monsieur MORUS, 5 février 1649.

au contraire, nous concevons bien clairement que cela est impossible, et qu’ainsi il n’y a aucun défaut de puissance en Dieu de ce qu’il ne le fait pas.

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« fidèlement au public tout le peu que j'aurais trouvé, et de convier les bons esprits à tâcher de passer plus outre, en contribuant,chacun selon son inclination et son pouvoir, aux expériences qu'il faudrait faire, et communiquant aussi au public toutes les chosesqu'ils apprendraient, afin que les derniers commençant où les précédents auraient achevé, et ainsi joignant les vies et les travauxde plusieurs, nous allassions tous ensemble beaucoup plus loin que chacun en particulier ne saurait faire. LA DIOPTRIQUE, DISCOURS PREMIER, DE LA LUMIERE. mais considérez-la en ceux qui, étant nés aveugles, s'en sont servis toute leur vie, et vous l'y trouverez si parfaite et si exacte,qu'on pourrait quasi dire qu'ils voient des mains, ou que leur bâton est l'organe de quelque sixième sens, qui leur a été donné audéfaut de la vue. LA DIOPTRIQUE, DISCOURS CINQUIEME, DES IMAGES QUI SE FORMENT SUR LE FOND DE L'OEIL. Mais vous en pourrez être encore plus certain, si, prenant l'oeil d'un homme fraîchement mort, ou, au défaut, celui d'un boeuf oude quelque autre gros animal, vous coupez dextrement vers le fond les trois peaux qui l'enveloppent, en sorte qu'une grandepartie de l'humeur M, qui y est, demeure découverte, sans qu'il y ait rien d'elle pour cela qui se répande ; Mais, après vous avoir parlé des perfections de cette peinture, il faut aussi que je vous fasse considérer ses défauts, dont lepremier et le principal est que, quelques figures que puissent avoir les parties de l'oeil, il est impossible qu'elles fassent que lesrayons qui viennent de divers points, s'assemblent tous en autant d'autres divers points, et que tout le mieux qu'elles puissent fairec'est seulement que tous ceux qui viennent de quelque point, comme d'X, s'assemblent en un autre point, comme S, dans le milieudu fond de l'oeil ; Pour les autres défauts de cette peinture, ils consistent en ce que ses parties sont renversées, c'est-à-dire en position toutecontraire à celle des objets ; LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SEPTIEME, DES MOYENS DE PERFECTIONNER LA VISION. Et même nous voyons que, pour rendre d'autant moindre le défaut qui ne peut en ceci être totalement évité, elle a fait qu'on puisserétrécir la prunelle quasi autant que la force de la lumière le permet. Een sorte qu'il semble que les yeux se forment, au commencement, un peu plus longs et plus étroits qu'ils ne doivent être et quepar après, pendant qu'on vieillit, ils deviennent plus plats et plus larges, Or, afin que nous puissions remédier par art à ces défauts,il sera premièrement besoin que nous cherchions les figures que les superficies d'une pièce de verre ou de quelque autre corpstransparent doivent avoir, pour courber les rayons qui tombent sur elles en telle sorte que tous ceux qui viennent d'un certain pointde l'objet, se disposent, en les traversant, tout de même que s'ils étaient venus d'un autre point qui fût plus proche ou plus éloigné,à savoir, qui fût plus proche pour servir à ceux qui ont la vue courte, et qui fût plus éloigné tant pour les vieillards quegénéralement pour tous ceux qui veulent voir des objets plus proches que la figure de leurs yeux ne le permet. il est évident que, si on met au-devant de lui le verre O ou P, qui fasse que tous les rayons du point V ou X entrent dedans toutde même que s'ils venaient du point H ou I, on suppléera par ce moyen à son défaut. Au reste, afin que je n'omette ici aucune chose, j'ai encore à vous avertir que les défauts de l'oeil, qui consistent en ce qu'on nepeut assez changer la figure de l'humeur cristalline ou bien la grandeur de la prunelle, se peuvent peu à peu diminuer et corrigerpar l'usage, à cause que cette humeur cristalline et la peau qui contient cette prunelle étant de vrais muscles, leurs fonctions sefacilitent et s'augmentent lorsqu'on les exerce, ainsi que celles de tous les autres muscles de notre corps. Mais ces choses appartiennent plutôt à la médecine, dont la fin est de remédier aux défauts de la vue par la correction desorganes naturels, que non pas à la dioptrique, dont la fin n'est que de remédier aux mêmes défauts par l'application de quelquesautres organes artificiels. LA DIOPTRIQUE, DISCOURS NEUVIEME, LA DESCRIPTION DES LUNETTES. Ayant donc ainsi choisi le verre le plus pur, le moins coloré, et celui qui cause le moins de réflexion qu'il est possible, si on veutpar son moyen corriger le défaut de ceux qui ne voient pas si bien les objets un peu éloignés que les proches ;. »

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