Les mots ne sont-ils que le reflet d'images mentales ?

« Les mots ne sont pas le ref/.et d'images mentales Ut·H• La théorie des significations privées constitue une impossibilité logique.

En fait, le sens des mots dépend uniquement de l'usage que nous pouvons en faire.

Cet usage renvoie au réel.

La position de Locke entraîne un regressus ad infinitum C omment puis -je savoir que le mot «rouge » s'applique à la couleur rouge ? En com­ parant l'objet avec l'échantillon de rouge que j 'ai en tête, répond John Locke.

Wittgen­ stein (1889-1951) n' est pas satisfait de cette réponse .

Comment , se demande-t-il , puis-je me représenter le rouge? Ai­ je besoin d'un premier échantillon de cette cou­ leur pour «choisir » la bonne image mentale? Mais alors, qu 'est-ce qui donne à cet échantillon sa valeur de vérité ? N'en faudrait-il pas encore un autre, avant, et encore un autre avant lui, et cela à l'infini? ..Si l'on nous demande de donner un nom à ce qui anime le signe, nous disons que c'est son utilisation.• Ludwig Wittgenstein, Le Cahier bleu Le sens d'un mot dépend de l'usage et d'un contexte donné P our Wittgenstein, nous apprenons le sens d'une phrase telle que «apporte-moi un e chaise! » en apprenant à aller ch erch e r cette chaise .

Le sens d 'une ex pression n'est donc pas quelque chose qui n'existe qu 'en tant qu 'ima g e mentale .

Lorsque je vais ch ercher un objet , je n'ai pas la représentation de cet objet dans mon esprit .

Toutefois , mon esprit est naturellement disposé à l'identifier , puis à asso­ cier à l'action qui me le fait connaître , un mot qui le désigne.

User de mots, c'est joindre aux règles grammati­ cales communes à toutes les langues des actions pratiques.

Parler une langue revient à jouer un jeu.

Le sens que prend un coup (par exemple aux échecs) dépend des règles, et non d'une image mentale que je suis seul à concevoir.

Les mots combinent action et logique.. »