LE MOYEN AGE (1050-1550) - LITTERATURE

« Les débuts de la littérature française furent longtemps obscurs, ses premières œuvres longtemps inconnues, plus longtemps méprisées.

Tandis que le plus ancien monument de la littérature grecque, l'épopée homé­ rique, fut dès l'abord considérée comme un chef­ d'œuvre indiscuté, et devint très vite la source et le modèle de la poésie nationale, notre littérature du moyen âge était si profondément ignorée qu'il a fallu, pour la ramener au jour, que les érudits procèdent, vers 1830-50, à une véritable exhumation.

De très nombreux textes ont été alors révélés; leur beauté, leur valeur humaine, ont été mises en lumière; cette période de notre littérature fait désormais partie de notre patri­ moine littéraire, nul ne songerait à le contester.

Loin d'y voir des tâtonnements maladroits tout juste capa­ bles de satisfaire un public encore barbare, nous sommes frappés de l'habileté de l'écrivain, parfois de son goût ou de sa puissance, plus souvent de la profondeur humaine des sentiments qui l'inspirent.

Néanmoins, il faut le dire, l'idéal artistique n'est pas encore très raffiné; la grande tradition de l'art grec est perdue; celle des poètes latins l'est en grande partie; l'écrivain semble trop peu difficile vis-à-vis de lui-même, et n'a aucune idée de la lutte qu'il doit livrer contre les faci­ lités de sa plume.

Il faudra attendre 1550 pour que renaisse cette recherche déterminée du beau.

L'expression, devenue traditionnelle, de moyen âge, date du xvn 8 siècle; ignorants des liens qui unissaient. »