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Mozambique

Publié le 12/02/2011

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1 PRÉSENTATION Mozambique, en portugais Moçambique, pays d’Afrique australe. Sa capitale est Maputo. Le Mozambique est ouvert sur l’océan Indien (canal de Mozambique), limité au nord par la Tanzanie, à l’ouest par le Zimbabwe, le Malawi et la Zambie et au sud par l’Afrique du Sud et le Swaziland. Ancienne colonie portugaise, indépendant depuis 1975, le Mozambique a été meurtri par quinze ans de guerre civile. 2 LE PAYS ET SES RESSOURCES 2.1 Relief et hydrographie Le Mozambique couvre une superficie de 799 380 km². Il s’étire le long d’une plaine littorale de 2 500 km bordant le canal de Mozambique, formée en partie par l’accumulation des alluvions déposées par les nombreux cours d’eau descendant des plateaux de l’Ouest. Les plaines côtières couvrent environ 40 p. 100 du pays et abritent plusieurs ports naturels. À l’intérieur, le relief s’élève vers l’ouest et forme un ensemble de plateaux culminant à 2 436 m au mont Binga, près de la frontière occidentale, et à 2 419 m au mont Namuli, au nord. Au nord-est, l’arête occidentale de la Rift Valley forme le plateau d’Angonia, bordant le lac Malawi. Le pays compte au moins quatre-vingts rivières, dont vingt-cinq sont importantes et débouchent sur l’océan. La principale voie de navigation est le Zambèze, navigable sur 450 km, en amont duquel a été construit l’immense barrage de Cabora Bassa. Les autres grands cours d’eau sont le Rovuma, frontière naturelle avec la Tanzanie, le Save et le Limpopo. Le lac Malawi, dont une petite partie, au nord-est, se trouve sur le territoire mozambicain, se prolonge vers le sud par le Chire, un affluent du Zambèze. 2.2 Climat Situé dans l’hémisphère Sud, le Mozambique bénéficie d’un climat tropical humide et chaud, marqué au nord du Zambèze par un régime de mousson. La saison sèche, d’avril à octobre, est plus froide. En hiver (juillet), les températures annuelles moyennes s’étalent entre 21,1 °C à Pemba, dans le Nord, et 18,3 ° à 20 °C à Maputo, dans le Sud. En été (janvier), les valeurs annuelles moyennes sont de 26,7 ° à 29,4 °C sur le littoral et légèrement inférieures sur les hauteurs. Les précipitations annuelles moyennes varient également entre le Nord (1 422 mm) et le Sud (762 mm). 2.3 Flore et faune Le territoire est boisé sur 24 p. 100 de sa superficie. Les fonds des vallées sont recouverts d’une forêt équatoriale dense. Pratiquement tout le reste du territoire est occupé par la forêt claire et la savane arborée. La faune est constituée de nombreuses espèces animales : zèbres, buffles, rhinocéros, girafes, lions et éléphants. 2.4 Ressources minières Le pays possède d’importants gisements de charbon et de fer, mais aussi de sel. On trouve également des pierres précieuses (béryl, diamant), de l’amiante et de la bauxite, ainsi que de petits gisements de cuivre, d’or, de manganèse, de titane et de gaz naturel. 3 POPULATION ET SOCIÉTÉ 3.1 Démographie Lors du recensement de 1980, le Mozambique comptait 12 millions d’habitants. En 2008, sa population était estimée à 21,3 millions d'habitants. L’espérance de vie des Mozambicains est l’une des plus faibles au monde (41 années en 2008) ; 15 p. 100 de la population est porteuse du virus du sida. Les Makua-Lomwés représentent près de la moitié de la population ; les Tsongas (un quart environ) sont majoritaires dans le Sud. La densité moyenne est de 27,1 habitants au km². La majeure partie de la population est concentrée dans des foyers de peuplement situés sur le littoral, le long des rives du Zambèze et sur le plateau Angonia. Cette répartition résulte en partie du long conflit qui a ensanglanté le pays et entraîné des déplacements de population. Les zones urbaines regroupent 38 p. 100 de la population. La capitale et plus grande ville du pays est Maputo (auparavant Lourenço Marques). Les autres grandes villes sont Beira, grand port maritime et nœud ferroviaire, et Nampula, pôle commercial. 3.2 Langues et religions Dix grandes communautés linguistiques peuplent le pays, parmi lesquelles les Makua-Lomwés, les Tsongas, les Shonas, les Ngunis et les Yao. La langue officielle est le portugais, mais la plupart des Mozambicains parlent des langues bantoues. Le swahili fait office de langue véhiculaire dans certaines régions du littoral tandis que la langue parlée dans le Sud, par des travailleurs expatriés d’Afrique du Sud, emprunte beaucoup à l’afrikaans et à l’anglais. Les Yao utilisent une langue nilotique. Environ 50 p. 100 de la population est animiste, 30 p. 100 catholique et protestante et 20 p. 100 musulmane, principalement dans le Nord. 3.3 Éducation En 2005, 50,4 p. 100 des Mozambicains étaient alphabétisés. Malgré une importante campagne d’alphabétisation menée par le gouvernement, le système d’éducation demeure handicapé par l’insuffisance d’enseignants qualifiés dans le primaire et secondaire. L’université Eduardo Mondlane, à Maputo, fondée en 1962, est le plus grand centre d’études supérieures du pays. 3.4 Institutions et vie politique À l’indépendance, en 1975, le pays devient une démocratie populaire dirigée par un parti unique, le Front de libération du Mozambique (Frelimo). Fondé en 1962, ce parti marxiste-léniniste a été à l’origine de la lutte pour l’indépendance dès 1964. Le président de la République, dirigeant du Frelimo, détient le pouvoir exécutif et le parti a la mainmise sur l’Assemblée populaire, instance législative unicamérale. Une nouvelle Constitution pluraliste est adoptée en 1990. Deux ans plus tard, un accord de paix est signé entre le Frelimo et la Renamo (Résistance nationale du Mozambique), ancien mouvement de guérilla armée soutenu par l’Afrique du Sud. La Renamo est ainsi le premier parti d’opposition officiellement reconnu. Dans un pays déchiré par la guerre civile depuis 1977, des élections libres peuvent enfin se tenir sous le contrôle de l’Onumoz (Opération des Nations unies pour le Mozambique), forte de 8 000 civils et militaires. À l’issue du premier scrutin démocratique en octobre 1994, le président Joaquim Chissano est reconduit à la tête de l’État, tandis que le Frelimo obtient la majorité absolue au Parlement. Réélu en 1999, Joaquim Chissano ne se présente pas lors de l’élection présidentielle de 2004. Le Frelimo continue toutefois de dominer la vie politique, tandis que les relations avec la Renamo restent tendues. 4 ÉCONOMIE L’économie du pays est presque entièrement dépendante de l’agriculture. La plupart des plantations et industries, autrefois dirigées par des compagnies étrangères, ont été nationalisées à l’indépendance, et la plus grande partie des colons portugais ont regagné le Portugal. Les terres ont été collectivisées et les populations rurales regroupées dans des villages communautaires, à l’image de la « villagisation » instituée en Tanzanie voisine (ce qui a incité une grande partie de la population à rejoindre la guérilla). Les ravages de la guerre civile, liés à l’échec de la politique économique, ont conjugué leurs effets pour faire du Mozambique l’un des pays les plus pauvres du monde. Cependant, depuis 1990, le gouvernement s’est orienté vers une économie de marché et la situation économique connaît une embellie, grâce également à l’aide internationale. Le taux de pauvreté a été réduit de 15 p. 100 entre 1996 et 2005, les investissements étrangers ont fortement augmenté (ils ont été multipliés par cinq au cours de ces dix années) tandis que le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) s’élève à 7,01 p. 100 pour la période 1990-2003. En 2006, le PIB du Mozambique était de 6,83 milliards de dollars. 4.1 Agriculture L’agriculture occupe 80 p. 100 de la population active mais seuls 4 p. 100 de la superficie totale du pays sont cultivés. La production concerne essentiellement les produits pour la consommation locale : manioc, maïs et sorgho. Les principales cultures de rente sont la noix de cajou, le thé, le coton et le sisal. On élève entre autres des bovins, des chèvres et des volailles. Les pâturages occupent plus de la moitié des terres. Les produits de la pêche sont exportés. Au total, les prises atteignaient 43 751 tonnes en 2005. Les crevettes représentent à elles seules 37 p. 100 des exportations du pays. Le commerce du bois est faiblement développé au Mozambique, et les quelque 15,3 millions de m3 coupés chaque année sont utilisés comme combustible domestique. 4.2 Mines et industries Le charbon représente la première ressource minière du pays. Les gisements de Moatize-Monjoua et de Maravia produisent peu (110 000 t/an) mais les réserves sont importantes (5 milliards de tonnes) de même que les réserves de fer évaluées à 110 millions de tonnes. Sel, diamants et bauxite sont également extraits. Le pays possède des réserves de gaz naturel à Pande (65 milliards de m3) et des minerais rares peu exploités. La production, paralysée par la guerre civile et l’absence de commerce extérieur, a diminué chaque année de 7,1 p. 100 entre 1980 et 1988. L’activité industrielle comprend essentiellement des usines de conditionnement agroalimentaire, d’égrenage du coton, de production d’acier, de machines, de textile et une raffinerie de pétrole. En 2000, la fonderie d’aluminium Mozal est entrée en fonction. Ce projet, d’une envergure inédite dans ce pays, est salué internationalement pour ses performances. Le Mozambique dispose d’un potentiel hydroélectrique conséquent. Le barrage de Cabora Bassa, principale source d’électricité du pays, saboté à la fin des années 1980, n’a recommencé à fournir de l’électricité qu’en 1997, après la reconstruction des lignes à haute tension en direction de l’Afrique du Sud, du Zimbabwe et du Malawi. Grâce aux centrales de Mavuzi, Chicamba et Corumana, la production du pays a atteint 15 milliards de kilowattheures en 2003. 4.3 Échanges La monnaie du pays est le metical, unité divisible en 100 centavos. En 2002, les importations s’élevaient à 1 263,5 millions de dollars, les exportations ne représentant que 663 millions de dollars. Les principaux produits d’exportation sont la noix de cajou, le thé, le coton, le sucre et les crevettes. Les produits d’importation concernent les machines, l’équipement électrique, les véhicules à moteur, le fer et l’acier. Les principaux partenaires commerciaux du Mozambique sont l’Afrique du Sud et le Portugal. Le pays est desservi par 2 072 km de voies ferrées. Ce réseau comprend cinq lignes reliant les ports de Maputo, Beira et Nacala, et les villes de Inhambane et Quelimane à l’intérieur du pays. Les lignes de Maputo et de Beira, souvent fermées durant la guerre en raison des raids lancés par la Renamo, desservent l’Afrique du Sud et les régions voisines ne disposant pas d’un accès à la mer. Le réseau routier comprend 3 240 km de routes bitumées et de nombreuses pistes. Maputo, Beira, et Nampula disposent d’un aéroport international. 5 HISTOIRE Occupé à l’origine par les ancêtres des Bochimans, le Mozambique est envahi par des peuples bantous aux premiers siècles de notre ère. Les navigateurs indiens et arabes ouvrent de nombreux comptoirs sur la côte est de l’Afrique. Au viiie siècle, les Arabes développent celui de Sofala, au sud du Zambèze, d’où sont exportés l’or, le fer et le cuivre du royaume du Zimbabwe. Le Portugais Vasco de Gama reconnaît les côtes lors de sa première expédition en 1498. Les Noirs vivent dans des cités-États administrées par les Arabes ou les Swahili, comme Quelimane et Catembe (la future Maputo). 5.1 Une colonisation brutale Les premiers colons portugais s’établissent dans ces comptoirs musulmans au xvie siècle. Leurs métis, ou Pomberos, explorent l’intérieur des terres, remontant le Zambèze jusqu’au royaume de Monomotapa. Ils pratiquent le commerce de l’ivoire, des métaux et des esclaves. Mais le pays attire peu les Européens. Une campagne de colonisation est lancée par le pouvoir portugais à la fin du xviiie siècle. Il s’agit d’attirer des colons en leur offrant des concessions sur les terres de la Couronne. Ce système de prazo da coroa (propriété avec bail emphytéotique) échoue. Au xxe siècle, l’administration portugaise est de type autocratique, en particulier sous le régime dictatorial d’António Salazar. La vie des populations locales est terriblement affectée par le travail forcé et les mauvais traitements. En 1951, le Mozambique devient une province portugaise d’outre-mer. 5.2 Vers l’indépendance En 1964, le Front de libération du Mozambique (Frelimo), d’obédience marxiste-léniniste, est fondé par un anthropologue, Eduardo Chivano Mondlane. Après son assassinat en Europe en 1969, Samora Moises Machel prend la direction du mouvement. Soutenu militairement par la Chine et l’Union soviétique, le Frelimo lance ses premières offensives contre le colonisateur portugais dans le Nord et les grands centres du pays. Cette guérilla, menée à partir de la Tanzanie, prend fin en 1974 avec la révolution des Œillets au Portugal. Le dirigeant du Frelimo, Samora Machel, négocie avec le nouveau gouvernement établi à Lisbonne l’indépendance effective du pays le 25 juin 1975. En quelques jours, 250 000 Européens quittent le Mozambique. Le Frelimo, qui bénéficie alors d’une forte légitimité au sein de la population mozambicaine, devient le parti unique. Samora Machel met en place un régime socialiste, nationalisant les industries et le secteur agricole. Le Mozambique devient l’un des plus fermes soutiens des nationalistes sud-africains et rhodésiens du Sud, en lutte contre la domination blanche et le régime ségrégationniste. Les frontières avec la Rhodésie du Sud (actuel Zimbabwe) sont fermées. 5.3 La guerre civile Le gouvernement rhodésien favorise la création d’un mouvement d’opposition armé anticommuniste, la Résistance nationale du Mozambique (Renamo), qui reçoit ensuite le soutien du régime sud-africain et, plus indirectement, des États-Unis. Le Mozambique devient l’un des champs de bataille de la guerre froide. La Renamo, dont les excès effraient les Rhodésiens et les Sud-Africains, s’appuie sur l’ethnie guerrière des Ngunis et le rapt d’enfants — destinés à devenir des guerriers et à commettre des actes terroristes. Il sait utiliser à son profit le mécontentement populaire suscité par les mesures de collectivisation des terres et l’aspect dictatorial du régime pour recruter des combattants. La guerre civile s’amplifie, malgré le pacte de non-agression conclu entre l’Afrique du Sud et le Frelimo en 1984, à Nkomati, et reconduit en 1987. Le conflit provoque l’effondrement des secteurs de l’éducation et de la santé et la paralysie de la production agricole. En octobre 1986, Samora Machel meurt dans un accident d’avion, imputé aux services secrets sud-africains. Joaquim Chissano, alors ministre des Affaires étrangères, prend sa succession. L’Afrique du Sud, la Zambie et la Tanzanie déploient des troupes afin d’assurer la protection des centres vitaux. En 1990, la guerre a fait près de 1 million de morts, dont 600 000 victimes de la famine, 1,3 million de réfugiés et 2 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays. Le Mozambique est épuisé, le Frelimo a perdu l’ancien allié soviétique et la Renamo perd peu à peu le soutien de l’Afrique du Sud. Après que le Frelimo a annoncé, en 1989, son renoncement au marxisme-léninisme, le président Chissano fait adopter une Constitution pluraliste et des négociations entre les parties en conflit débutent, à Rome, sous l’égide du Kenya et du Zimbabwe. L’année 1991 est marquée par une importante famine. En octobre 1992, Chissano signe un accord de paix avec le chef de la Renamo, Afonso Dhlakama. Lorsque le cessez-le-feu entre en vigueur, la Renamo contrôle environ 20 p. 100 du territoire. En décembre, l’Organisation des Nations unies (ONU) déploie ses forces du maintien de la paix. En août 1993, elle lance un programme de rapatriement pour les réfugiés, qui s’achève en mai 1995 : 1 700 000 réfugiés sont rapatriés au Mozambique. 5.4 Démocratisation et reconstruction Après quinze ans de guerre, des élections libres peuvent enfin être organisées en 1994. Le nouveau gouvernement, dirigé par Pascoal Mocumbi, entreprend de reconstruire le pays. Il faut rétablir la production alimentaire, réintégrer dans la société les anciens combattants, obtenir la restitution des armes en circulation et éliminer le banditisme. L’attention est surtout portée sur les dizaines de milliers d’enfants que le conflit a laissés orphelins, mutilés, n’ayant droit ni aux soins ni à l’éducation — durant le conflit, la Renamo a systématiquement enrôlé des enfants, enlevés dans leurs villages et soumis à des entraînements brutaux ; selon les études menées depuis, dans le sud du pays, les enfants-soldats, âgés de onze ans en moyenne, représentaient jusqu’aux deux tiers de certaines unités combattantes. En mars 1995, les institutions financières internationales accordent au Mozambique un prêt pour mettre en place les réformes économiques et réduire la pauvreté. Après son entrée dans la Communauté des pays de langue portugaise en juillet 1996, le Mozambique tente de régler les séquelles de la guerre et de ses alliances. Le banditisme est demeuré un problème majeur. Les anciens combattants n’ont pas tous rendu leurs armes, et sur un million d’armes légères en circulation dans le pays, seules 200 000 auraient été remises aux autorités. Les tensions entre le Frelimo au pouvoir et la Renamo sont toujours très fortes. En 1996, l’économie du pays a tout juste retrouvé le niveau de 1981 : le taux de chômage est proche de 40 p. 100, l’inflation a atteint 22 p. 100 et la dette extérieure a absorbé 35 p. 100 du montant des exportations. Néanmoins, la Banque mondiale et le FMI s’engagent dans un plan d’aide de trois ans, tandis que le Mozambique obtient une remise de 80 p. 100 de la dette par le Club de Paris. Les responsables attendent beaucoup de l’essor économique des pays voisins, dont le Mozambique est le débouché privilégié pour leurs exportations. Le « couloir de Maputo » qui relie la capitale et sa vaste baie aux régions industrielles sud-africaines est, en fait, le principal poumon du pays, en même temps que celui du Botswana, du Lesotho et du Swaziland. La situation politique reste cependant instable, et les relations entre le président Chissano et le chef de la Renamo demeurent tendues, notamment au lendemain des élections municipales de 1998 (boycottées par l’opposition) et, surtout, après les élections législatives et présidentielle de 1999. Alors que le président Chissano et le Frelimo en sortent vainqueurs, les manifestations de protestation de l’opposition débouchent sur une répression meurtrière, qui accentue les tensions entre le pouvoir et la Renamo. Une reprise du dialogue au début de l’année 2001 permet cependant le retour progressif à un fonctionnement régulier des institutions. Bénéficiant toujours du soutien des institutions financières internationales, Joaquim Chissano s’engage à lutter contre les deux principaux fléaux qui minent le pays : la corruption et la pauvreté — en dépit d’un taux de croissance d’environ 10 p. 100, la moitié des Mozambicains vit toujours dans la pauvreté, et le taux de chômage s’élève à 50 p. 100. Ces efforts sont toutefois menacés par les inondations catastrophiques qui dévastent le pays en février-mars 2000, faisant 500 morts et plus d’un million de sans-abri. Face à une économie en ruines, le Mozambique n’obtient du Club de Paris qu’une suspension de sa dette, à défaut de son annulation. Tributaire de l’aide internationale, le pays peine à attirer les investissements privés — le projet international le plus important concerne l’ouverture d’une nouvelle fonderie d’aluminium en septembre 2000. En décembre 2001, Joaquin Chissano annonce qu’il ne briguera pas de troisième mandat. Son successeur désigné au sein du Frelimo, Armando Guebuza, ancien ministre de l’Intérieur et riche homme d’affaires, remporte l’élection présidentielle de décembre 2004 avec 63,7 p. 100 des suffrages, face au leader de la Renamo, Afonso Dhlakama, à la tête d’une coalition de plusieurs partis d’opposition. À l’issue des élections législatives, le Parlement est divisé entre le Frelimo et la Renamo, qui, avec respectivement 62 p. 100 et 29,7 p. 100 des voix, détiennent 160 et 90 sièges. Le scrutin se caractérise par un faible taux de participation (36,3 p. 100) ; en dépit de sérieuses irrégularités, il est considéré valide par les observateurs internationaux.

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