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Musset et le romantisme

Publié le 27/03/2012

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musset

L'inspiration de Musset est incomparablement plus étroite, et son art infiniment moins habile; et cependant, Musset aussi est uriique. Sur le plan du génie, il y a, des différences d'oriep.tatiort, non de valeur. Parisien, de fainille fort aisée, où le culte des belles-lettres se transmettant de génération en génération, élève brillant, jeune homme élégant, épicln'ien tenté par tous les plaisirs et toutes les formes de la beauté, l'esprit vif et ironique, borr musicien, dessinateur habile, tournant facilement le vers, Alfred de Musset avait tous les dons qui permettent de vivré heureux dans une civilisation moins assoiffée de gloire que de jouissances, à ùne époque où la paix pouvait faire oublier ce que la vie a de tragique...

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« ~- :/. 408 HTSTOTRE DE LA LITTÉRATURE Décidé à ne plus souffrir, il essaie d'oublier au milieu de joyeux compagnons, et cherche à étouffer- la voix de son cœur dans des breuvages audacieux et une débauche aimable.

Aussi ne prendra-t-il d:abord du romantisme que les aspects les plus extérieurs, les moins intimes.

Grand admirateur de la technique poétique de Hugo, il s'amuse à briller avec des acrobaties -rythmiques, à évoquer un moyen âge .f:énébreux et sépulcral, à conter d'une plume colorée des aventures tragiques, dans un cadre espagnol ou italien, à badiner sans ordre à propos d'une anecdote, à chanter aussi ses amours sans passion, sans colère et sans se frapper encore le cœur.

Ces essais si divers, il les réunira pour former son premier recueil : Les Contes d'Espagne et d'Italie· (1830).

On admira, en songeant à l'âge de l'auteur, le brillant et l'habileté; mais on fut choqué par l'audace des plaisanteries, la désinvolture de la versification, l'impertinence du ton, la bizarrerie de _la syntaxe, l'étalage de la couleur locale, le mélange de la narration· et des réflexions plaisantes ou graves sur toutes sortes de sujets.

Quant à la matière de l'ouvrage, elle devait Maucoup plus à Byron qu'à Chateaubriand, Hugo, Lamartine ou Vigny; Musset affecte de se montrer _un libertin sans méchanceté, un épicurien fantaisiste, un dandy sans prétention.

Et encore n'est-ce guère qu'à travers ses personnages qu'il laisse deviner son image 1 Si on regarde de plus près cette image, on y voit pouffant autre chose, et Sainte-Beuve ne s'y est pas trompé, qui a deviné l'homme derrière l'auteur; on y voit une nature déjà mûrie au feu de l'amour, un désir inquiet d'ennoblir la volupté par la passion, une connaissance déjà profonde du cœur des femmes, une lassitude désolée, mal cachée par les éclats d'une gaîté juvénile.

Musset n'avait pas vingt ans quand il écrivait les pièces qui formaient ce recueil; aucun poète romantique, en 1830, n'avait fait entendre l'écho d'une pareille expérience.

Que si par hasard les admirateurs de Hugo s'imagi:.

naient avoir reçu du Ciel, avec cet enfant prodige, une recrue de choix, Musset se hâta de les détromper.

Il publie, en 1830, un bref poème : Les secrètes pensées de Raphaël, gentilhomme français.

Aux héros romantiques il opposait un héros franÇais, bourgeois élégant et voluptueux.

Le vers est aussi correctement classique. »

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