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Naît-on homme ?

Publié le 01/02/2004

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Nous verrons dans un premier temps que nous sommes hommes de manière innée, mais que nous devons apprendre à utiliser correctement nos facultés. Nous verrons alors qu'il est possible de dire qu'il est de notre devoir de devenir hommes car il est de notre nature d'êtres libres d'accéder à cette qualité. On pourra alors s'interroger sur la validité de l'idée d'essence humaine, pour dire que nous ne devons pas apprendre à accéder à une telle essence, mais plutôt à devenir ce que l'on choisit d'être en tant que sujet singulier qui décide de son existence.               1° Notre essence d'homme nous est donnée, l'apprentissage consiste à bien user de nos facultés Pour Descartes, nous sommes hommes par notre essence, qui nous est donnée de manière innée : nous ne devons donc pas apprendre à devenir hommes, mais à bien user de ce qui nous définit comme hommes. La qualité d'homme réside dans l'âme, qui est substance pensante, opposée à la substance étendue qu'est la matière. Nous naissons avec des facultés qui caractérisent l'humanité : Descartes affirme dans le Discours de la méthode que la raison est la chose du monde la mieux partagée, ce qui signifie que nous la possédons de façon innée, même si cela n'implique pas que nous savons en user correctement. De plus, l'homme possède un ensemble d'idées innées, que Dieu a mises en notre esprit et dont il garantit la vérité, comme les idées mathématiques. Etre homme est donc le résultat de notre essence de substance pensante, nous n'avons pas à proprement parler à devenir hommes au sens où il nous faudrait acquérir cette essence. Mais cela ne signifie pas qu'être homme consiste à ne rien avoir à apprendre : nous devons éduquer notre raison en dirigeant notre pensée de manière à n'accepter dans notre entendement que les idées innées dont la vérité nous apparaît clairement, et en préservant notre raison de l'emprise des passions qui nous induit en erreur.               2° Il est de notre essence d'être libres d'apprendre à devenir hommes Dans la perspective stoïcienne, telle que l'expose notamment Epictète, nous possédons une faculté, la raison, qui nous différencie des animaux.

« Cet ouvrage paraît en 1637, à peine quatre ans après le procès de Galilée .

Galilée fut traduit devant un tribunal de l' Inquisition pour avoir confirmé l'hypothèse de Copernic selon laquelle « ce n'est pas le Soleil qui tourne autour de la Terre, mais la Terre qui tourne autour du Soleil, et sur elle-même ». Or, cette révolution scientifique, qui signe une révolution dans la façon de voir le monde et d'y définir la place de l'homme.

Descartes en est partie prenante.

Il pratique la physique comme Galilée et aboutit à des thèses aussi « dangereuses ».

Les résultats scientifiques et philosophiques auxquels il est parvenu, Descartes veut les livrer au public, en français. Le « bon sens » est synonyme de « raison », cela veut dire que « la raison est naturellement égale en tout homme », que chacun possède « la puissance de bien juger et de distinguer le vrai d'avec le faux ».

Car cela signifie, après tout, que si ma mémoire ou mon imagination sont moins étendues que celles de Descartes ou d' Einstein , ils n'ont pas plus de raison que moi ! Cependant, un lecteur scrupuleux du « Discours » est assez vite désarçonné par la justification que Descartes donne de sa thèse : la preuve que la raison est égale en tout homme, c'est que si l'on désire être plus riche, ou avoir plus de mémoire, personne ne désire avoir plus de raison.

C'estnotre orgueil qui fournit la preuve. En fait, ce qui intéresse Descartes , n'est pas cette égalité de la raison.

Ce thème est déjà à l'époque un lieu commun.

Ce n'est pas avec cette thèse que commence le cartésianisme, mais avec le problème suivant : « La diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres » ; ou encore, si la raison est égale en chacun, comment se fait-il que « autant de têtes autant d'avis », que certains se trompent et d'autres pas ? La vraie question est là, la véritable thèse de Descartes suit : « Ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien. » L'essentiel réside donc dans la méthode.

« Méthode » est un mot qui vient du grec et qui signifie à l'origine « chemin » : c'est la voie qu'on emprunte pour mener sa pensée, pour ne pas s'égarer.

Si tous les hommes ont une raison égale, savent également marcher, il semble clair à Descartes que certains s'égarent, se perdent, dissipent leurs forces.

Il y a une sorte d'obsession cartésienne à ne pas se perdre.

Pour un savant ou un philosophe qui,comme lui, sort des sentiers battus et balisés de la tradition, rien ne saurait être plus important que de ne pass'égarer dans les terres inconnues à découvrir. Aussi trouve-t-on chez Descartes une magnifique définition de la méthode : « Par méthode, j'entends des règles certaines etfaciles, grâce auxquelles tous ceux qui les observentexactement ne supposeront jamais vrai ce qui estfaux, et parviendront sans se fatiguer en effortsinutiles, mais en accroissant progressivement leurscience, à la connaissance vraie de tout ce qu'ilspeuvent atteindre.

» « Règles pour la direction de l'esprit » (IV). La méthode garantit donc : q La certitude (l'élimination de l'erreur) ; q La facilité et l'économie d'efforts ; q La fécondité et l'augmentation progressive des connaissances ; q La sagesse, en ce sens que l'homme qui s'y soumet atteindra la connaissance de tout ce qu'on peut humainementsavoir. Resterait à dire pourquoi Descartes ressent le besoin de créer une méthode, applicable à tous les objets de connaissance, après vingt-trois siècle de science et de philosophie.

La première partie du « Discours » en fournit l'explication, qui se présente comme une biographie intellectuelle. Descartes y expose ce qui l'a poussé à sortir des sentiers battus, c'est une véritable crise de l'éducation qui est le signe d'une crise de civilisation. Bon élève dans un excellent collège, Descartes découvre avec consternation que tout ce qu'on lui propose, quelles que soient son utilité et sa richesse, n'est bâti « que sur du sable et de la boue ».

Le doute s'immisce dans son esprit : alors qu'il a été éduqué par les meilleurs maîtres, sa recherche d'une certitude échoue.

Il cherchait, et l'éducation lui promettait « la connaissance claire et assurée de tout ce qui est utile à la vie », mais il se trouve « embarrassé de tant de doutes et d'erreurs, qu'il me semblait n'avoir fait aucun profit, en tâchant de m'instruire, sinon que j'avais découvert de plus en plus mon ignorance ». L'échec de la tradition pousse donc Descartes à trouver par lui-même et une connaissance vraie, et la méthode qui y conduit.

Ce faisant, Descartes réduit à néant les autorités traditionnelles, ce système de pensée qu'on nomme la scolastique et qui est l'héritage d' Aristote repensé par le christianisme.

Le cartésianisme récuse donc une autorité fondée sur le respect de la tradition, pour y substituer les droits de la raison.

En cesens, Descartes est le père fondateur de la pensée moderne. 2 ° Il est de notre essence d'être libres d'apprendre à devenir hommes Dans la perspective stoïcienne, telle que l'expose notamment Epictète, nous possédons une faculté, la raison, quinous différencie des animaux.

Mais cette faculté en elle-même n'est rien si nous n'apprenons pas à en user selonnotre destination : être homme ne se définit pas par la possession de la raison, mais par son usage.

Zeus nous a en. »

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