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napoléoniennes, guerres

Publié le 13/02/2013

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1   PRÉSENTATION

napoléoniennes, guerres, série de guerres qui ont opposé la France napoléonienne à la quasi-totalité des États européens entre 1799 et 1815.

En 1799, Napoléon Bonaparte met un terme à la période révolutionnaire en prenant le titre de Premier consul, puis en se faisant sacrer empereur des Français en 1804. Cherchant plus à étendre son pouvoir qu’à mener une guerre idéologique, il poursuit la guerre contre les États européens coalisés, prolongeant ainsi d’une certaine manière les campagnes militaires de la Révolution française (voir guerres révolutionnaires).

2   COALITION EUROPÉENNE DE 1798

Entre avril et décembre 1798, face à la politique belligérante du Directoire, une coalition européenne s’est formée, la deuxième depuis le début de la période révolutionnaire. Elle réunit l'Angleterre (qui en est l'instigatrice), la Russie, l'Autriche, l'Empire ottoman, le royaume des Deux-Siciles, des princes allemands et le royaume de Suède. Lorsque Napoléon Bonaparte s’empare du pouvoir l’année suivante, l’Europe est donc déjà en guerre contre la France.

2.1   Coup d’État de Bonaparte

De retour d'Égypte en octobre 1799, Napoléon Bonaparte — qui a acquis la réputation d'« homme providentiel « depuis la campagne d'Italie de 1796-1797 — organise le coup d'État des 18 et 19 brumaire an VIII (9-10 novembre 1799). À la tête du Consulat, il s'adresse tour à tour à l'Angleterre et à l'Autriche pour leur faire des offres de paix. N’essuyant que des refus, il engage alors une nouvelle campagne d'Italie au printemps 1800.

2.2   Campagne d’Italie

Napoléon franchit les Alpes en direction du nord de l'Italie avec une nouvelle armée de 40 000 hommes et, après la prise de Milan (2 juin 1800), il bat les Autrichiens à Marengo le 14 juin. Pendant ce temps, les troupes françaises du général Jean Victor Moreau, commandant en chef de l'armée du Rhin, traversent le fleuve au sud de l'Allemagne et s'emparent de Munich. Le général Moreau bat aussi les Autrichiens de l'archiduc Charles à la bataille de Hohenlinden, en Bavière (3 décembre), et marche sur la ville de Linz en Autriche. Les succès français poussent l'Autriche à capituler.

Le 9 février 1801, elle signe avec la France le traité de Lunéville qui confirme les conditions négociées au traité de Campoformio (octobre 1797), cède la rive gauche du Rhin à la France et reconnaît la République batave, les Républiques helvète, cisalpine et ligurienne. Le traité de Lunéville marque la fin de la deuxième coalition. L'Angleterre reste une seconde fois seule en guerre contre la France. Maîtresse des mers, elle signe néanmoins, le 25 mars 1802, la paix d’Amiens avec la France, qui s'est rendue maîtresse du continent.

3   COALITION EUROPÉENNE DE 1805

La paix d’Amiens de 1802 se révèle pourtant n'être qu'une trêve. En 1803, refusant d'évacuer Malte, le Royaume-Uni, soutenu par les habitants de l'île, provoque la rupture de la paix d'Amiens et, par conséquent, relance la guerre contre la France. En 1804, Napoléon Bonaparte prépare à Boulogne une « Grande Armée « (ou l'armée des côtes de l'Océan) dans l’objectif d'un débarquement au Royaume-Uni. Se sentant menacés, les Britanniques n'ont guère de peine à former une troisième coalition avec la Russie et l'Autriche.

Contre cette nouvelle alliance (1805-1806), Napoléon Bonaparte (devenu Napoléon Ier) réagit rapidement en renforçant le camp de Boulogne. Cependant, le 27 août 1805, il lève le camp pour se porter vers l'Allemagne à la rencontre des Autrichiens qui, sous le commandement du grand-duc Ferdinand III de Toscane et du général Karl Mack von Leiberich, ont envahi la Bavière. Quelques États germaniques — dont la Bavière, le Wurtemberg et Bade — s'allient à la France. Faisant quelques milliers de prisonniers à la bataille d'Ulm (20 octobre 1805), Napoléon Ier contraint les Autrichiens à la capitulation, avance le long du Danube et s'empare de Vienne qu'il occupe sans résistance (15 novembre). Les armées russes du général Mikhaïl Koutouzov et de l'empereur Alexandre Ier viennent renforcer les Autrichiens. Néanmoins, Napoléon remporte une victoire décisive sur les forces austro-russes à la bataille d'Austerlitz (2 décembre 1805).

L'Autriche capitule à nouveau et doit signer le traité de Presbourg, le 26 décembre 1805. Selon les termes de l’accord, l'Autriche ne conserve que l'enclave de Trieste, cédant les acquisitions qu'elle a faites sur la république de Venise en 1797 ; le reste est rattaché au royaume d'Italie ou constitue les provinces Illyriennes. En outre, l'Autriche perd ses territoires allemands au profit de la Bavière et du Wurtemberg. Elle se trouve donc rejetée hors d'Allemagne et hors d'Italie.

En Italie, où les armées françaises d’André Masséna ont battu les Autrichiens de l'archiduc Charles de Habsbourg, Napoléon installe son frère aîné Joseph Bonaparte sur le trône de Naples, en mars 1806. Son autre frère, Louis Bonaparte, reçoit pour sa part le trône de Hollande (ancienne République batave) le 5 juillet. Le 12 juillet 1806, l’empereur crée la confédération du Rhin, réunissant tous les États germaniques sous son égide — à l'exception de l'Autriche, de la Prusse, du Brunswick et de la Hesse —, et met ainsi fin au séculaire Saint Empire romain germanique.

Pourtant, les succès terrestres de Napoléon sont contrebalancés par la victoire maritime, le 21 octobre 1805, au large du cap Trafalgar, de l'amiral anglais Horatio Nelson sur la flotte franco-espagnole. Cette défaite militaire décide Napoléon à briser l'Angleterre par une arme nouvelle, l’économie. Décrété en novembre 1806 à Berlin, le Blocus continental interdit tout commerce entre les îles Britanniques et l'Europe continentale. Néanmoins, l'Angleterre n’a jamais été coupée de ses alliés qui, pour la plupart, continuent à commercer avec elle.

4   COALITION EUROPÉENNE DE 1806

En octobre 1806, la Prusse, inquiète du pouvoir grandissant de Napoléon sur les États allemands, se joint au Royaume-Uni et à la Russie pour former la quatrième coalition. Napoléon lance alors la campagne de Saxe et écrase les Prussiens à la bataille d'Iéna, le 14 octobre 1806, le jour même où le général Davout vainc les armées de Brunswick à Auerstedt. Les Français entrent dans Berlin le 27 octobre 1806. Napoléon entame ensuite la campagne de Pologne dirigée contre les Russes. Les armées françaises commandées directement par Napoléon — secondé par les généraux Joachim Murat, Michel Ney, Nicolas Soult, Louis Nicolas Davout, Pierre Augereau et Jean Lannes —, vainquent une première fois les troupes russes à la bataille d'Eylau (8 février 1807). Au terme de la décisive bataille de Friedland (14 juin), le tsar Alexandre Ier est obligé de capituler.

Selon les principaux termes du traité de Tilsit qui met un terme à la quatrième coalition (7 juillet), la Russie abandonne ses possessions de Pologne et conclut, par des accords secrets, les bases d'une alliance avec la France. La Prusse est démembrée — perte de la moitié du territoire et installation de Jérôme Bonaparte sur le trône de Westphalie (18 août) — elle doit payer d'énormes réparations et son armée régulière est considérablement réduite. Attaqué par la Russie et le Danemark, le roi de Suède Gustave IV Adolphe est obligé d'abdiquer en faveur de son oncle, Charles XIII, à la condition que celui-ci prenne pour héritier Jean-Baptiste Jules Bernadotte, un des généraux de Napoléon. Bernadotte devient roi en 1818, sous le nom de Charles XIV. Sa descendance règne encore aujourd'hui.

5   GUERRE D'ESPAGNE (1807-1808)

Après le traité de Tilsit de 1807, Napoléon se trouve en position dominante en Europe, seuls le Royaume-Uni et la Russie lui résistent encore. Mais paradoxalement, c’est également à partir de cette période que son pouvoir commence à s’étioler, du fait de la conjonction entre l'opposition permanente de la Couronne britannique — protégée par sa puissance navale et sa situation géographique — et l'émergence d'un sentiment « nationaliste « dans les pays vaincus. C'est en Espagne que, pour la première fois, Napoléon doit faire face au soulèvement nationaliste.

À partir de novembre 1807, les troupes françaises s’engagent dans l’occupation de l’Espagne. Le 6 juin 1808, après avoir détrôné le roi Charles IV, Napoléon place son frère Joseph Bonaparte sur le trône d'Espagne. Les Espagnols se révoltent et chassent l’« usurpateur « de Madrid. Une lutte violente s'engage alors entre les Français, bien décidés à rendre le trône d'Espagne à Joseph, et les Espagnols secondés par les troupes anglaises. À la tête de 18 000 hommes, Pierre Dupont de l'Étang doit capituler à Bailén, le 21 juillet 1808. Après la défaite de Junot devant les troupes anglaises d'Arthur Wellesley (futur duc de Wellington), le 30 août, Napoléon décide de transporter la Grande Armée en Espagne. Entre octobre 1808 et janvier 1809, l'Empereur Napoléon Ier remporte une série de victoires (Burgos, Somo-Sierra et Saragosse) et réinstalle Joseph sur le trône. Quittant l'Espagne, il y laisse la Grande Armée, s'assurant ainsi de la stabilité du trône, mais se privant du même coup de sa meilleure armée.

6   COALITION EUROPÉENNE DE 1809

À l'est et au nord de l'Europe, les Autrichiens, animés d'un désir de revanche, créent une cinquième coalition avec les Britanniques en avril 1809. Elle est rapidement réduite à néant grâce aux victoires napoléoniennes à Eckmühl (22 avril), à Essling (22 mai) et surtout à Wagram (5-6 juillet). Le 14 octobre, l’empereur français impose le traité de Vienne par lequel l'Autriche perd Salzbourg, une partie de la Galicie et une grande partie de ses territoires d'Europe du Sud. De surcroît, afin d'éloigner l'Autriche de toute nouvelle coalition contre lui, Napoléon divorce de sa première femme, Joséphine de Beauharnais, et épouse la fille de François II d'Autriche, l'archiduchesse Marie-Louise (2 avril 1810).

7   CAMPAGNE DE RUSSIE (1812)

En mai 1812, une nouvelle guerre éclate entre la France et la Russie lorsque Alexandre refuse d'appliquer le Blocus continental. Alors qu'une partie de son armée est retenue en Espagne, Napoléon envahit la Russie avec la « Grande Armée « (voir campagne de Russie). Il bat les Russes à la bataille de Borodino (5-7 septembre) et s'empare de Moscou le 14 septembre. Mais les Russes mettent le feu à la ville, rendant ainsi impossible l'établissement de quartiers d'hiver pour les troupes françaises. Le 19 octobre, les 100 000 soldats napoléoniens reçoivent l’ordre de se retirer, ce qu’ils font dans des conditions extrêmement difficiles ; au terme de cette « retraite de Russie « — durant laquelle la troupe est décimée par le froid, la faim, les attaques des cosaques et le délicat passage de la Berezina (26-29 novembre) —, l’armée réduite à 20 000 hommes arrive en Saxe.

8   COALITION EUROPÉENNE DE 1813

En février-mars 1813, la Russie forme avec la Prusse une sixième coalition, à laquelle se joignent la Suède, les États allemands, le Royaume-Uni puis l'Autriche (août). Poussée par une ferveur patriotique suscitée par les réformes politiques et économiques qui ont suivi la défaite d'Iéna de 1806, la Prusse déclenche une guerre de libération contre Napoléon en 1813. Mais ce dernier vainc les Prussiens à Lützen (2 mai) et à Bautzen (20-21 mai), puis remporte sa dernière victoire éclatante à la bataille de Dresde (27 août). Pourtant, à l’automne, Napoléon est contraint de franchir le Rhin après la bataille de Leipzig (16-18 octobre) et d'abandonner les territoires allemands.

8.1   Campagne de France

Dès janvier 1814, les Autrichiens, les Russes et les Prussiens envahissent la France par le Nord, ouvrant ainsi la campagne de France. Avec 60 000 hommes seulement, Napoléon tient tête pendant trois mois aux assauts des Russes, des Prussiens et des Autrichiens, remportant la victoire aux batailles de Saint-Dizier (27 janvier), de Brienne (29 janvier), de Champaubert (10 février), de Montmirail (11 février), de Château-Thierry (12 février), de Vauchamp (14 février) et de Montereau (18 février). Mais il ne peut empêcher les Alliés de s'emparer de Paris qui capitule le 30 mars 1814. Napoléon abdique alors à Fontainebleau le 6 avril et s’exile sur l'île d'Elbe, en Méditerranée. Par le traité de Paris (30 mai 1814), la France est ramenée à ses frontières de 1792.

8.2   Campagne de Belgique

Les participants à la sixième coalition se réunissent au congrès de Vienne à partir de septembre 1814 pour restaurer les monarchies que Napoléon a renversées. Mais pendant qu'ils redessinent la carte politique de l'Europe, Napoléon rejoint le continent puis Paris, que le nouveau roi Louis XVIII a déserté, et instaure un régime constitutionnel, connu sous le nom des Cent-Jours. Il lève rapidement une armée, puis marche vers le Nord à la rencontre des armées anglaises, russes, autrichiennes et prussiennes. Durant cette campagne de Belgique, Napoléon remporte une victoire à Lagny, mais il est battu aux Quatre-Bras (16 juin), puis définitivement vaincu le 18 juin, à la bataille de Waterloo. Cette défaite, entérinée par le second traité de Paris du 20 novembre, marque la fin des guerres napoléoniennes.

9   ÉTUDE DES ARMÉES NAPOLÉONIENNES

Napoléon Bonaparte, qui a sans aucun doute bénéficié du legs républicain en matière militaire, a des ambitions diplomatiques à la hauteur de sa stratégie. Avec une façon audacieuse de prendre des risques calculés, il détermine personnellement la stratégie militaire et dirige directement l'armée — ou plus précisément la Grande Armée, officiellement constituée le 16 août 1805, lorsque Napoléon vient remettre à ses troupes les aigles impériales au camp de Boulogne. Ce qui fait le génie militaire de Napoléon, c’est son habileté à faire déplacer rapidement ses troupes afin de créer un effet de surprise chez ses ennemis.

De fait, Napoléon doit ses principaux échecs (retraite de Russie, Waterloo, etc.) plus à son attitude qu'à sa technique militaire. Sous-estimant généralement ses adversaires, il se heurte également aux mouvements nationaux croyant, à tort, que s'emparer de capitales comme Madrid ou Moscou amènera ses adversaires à capituler. La complète indifférence de l’empereur à l'égard des morts et des carnages causés par ses campagnes a eu une grande incidence sur la légende noire des guerres napoléoniennes.

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