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Nature du jugement

Publié le 11/05/2012

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§ 1. L'ESSENCE DU JUGEMENT.

Le jugement comme synthèse.

a) L'affirmation, forme du jugement. Ce qui caractérise essentiellement le jugement n'est pas l'acte de lier d'une manière quelconque deux objets de pensée entre eux : il n'y a pas de jugement authentique dans le fait de penser ensemble "temps" et " froid", "Pierre" et "savant", qui ne sont pour l'esprit que des notions complexes, susceptibles seulement de devenir matière de jugement. - Le jugement est par essence l'acte d'affirmer (ou de nier) l'existence d'un sujet ou d'une détermination du sujet...

« L'ESSENCE DU .JUGEMENT 519 composée de parties, l'acte de juger se concrntrr dans l'affirma­ tion, qui est une opération une et indivisible.

2.

Jugement et concept.

-Les psychologues se sont demandé qu'est-ce qui est premier dans notre pensée, du concept ou du jugement.

La solution de ce problème résultera des observations suivantes : 451 a) Exercice et spécification.

La distinction du point de vue de l'exercice et de celui de la spécification est capitale.

Si l'on se place au point de vue de l'exerCice (ordre chronologique), il faut dire que le jugement est premier, car la pensée ne s'exerce que sous forme de jugement.

-Au point de vue de la spécifica­ tion, c'est-à-dire de ce qui fait que la pensée est telle ou telle pensée déterminée (ordre logique), c'est le concept qui est pre­ mier, en ce sens que le jugement n'est possible que par la saisie préalable des objets intelligibles auxquels s'applique la pensée.

b) Concept et jugements virtuels.

L'objection que l'on propose le plus souvent contre la priorité logique du concept consiste à dire que le concept n'est rien d'autre lui-même qu'un ensemble de jugements virtuels.

" La généralité d'une notion, écrit GoBLOT (Logique, Paris, 1918, p.

87), c'est la possibilité d'une infinité de jugements ayant pour attribut cette notion.

Homme est un terme général parce qu'il y a une infinité de sujets dont homme peut être l'attribut.

» Par suite, le concept serait un jugement réduit à un attribut exprimé.

Non seulement le juge­ ment serait premier, mais il serait la seule opération de la pensée.

452 c) Le primat de l'intelligible.

L'hypothèse défendue par GoBLOT se heurte à de graves difficultés.

Dire en effet que le concept se ramène à des jugements virtuels revient à dire que son sens dépend de ces jugements virtuels.

Par exemple, le concept de vertu ne reçoit un sens qu'en tant qu'il signifie : la générosité, la patience, la modestie, etc.

sont des vertus.

Or ces jugements sont eux-mêmes composés de concepts (généro­ sité, patience, modestie, etc.) qui, d'après la théorie de GoBLOT, devront ·eux-mêmes se ramener, pour avoir un sens, aux jugements virtuels qu'ils impliquent, lesquels, à leur tour, seront formés de concepts dont le sens ne sera donné que par réduction à d'autres jugements virtuels, et ainsi à l'infini.

[,a régression allant à l'infini, il s'ensuit qu'il sera impossible de donner un sens ni aux concepts ni aux jugements.

Autrement •. »

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