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Y a-t-il nécessairement des imperfections dans le langage ?

Publié le 23/01/2005

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langage

1) Les imperfections du langage existent et sont nécessaires pour qu'une communication efficace existe entre les hommes :* Dans le langage quotidien usuel, il y a des imperfections manifestes: ambiguïté, imprécision, polysémie ...Mais celles-ci, loin de porter préjudice à la communication, permettent que celle-ci soit à la fois rapide et efficace. Le contexte nous permet de trancher quand le langage est ambigu.* Cette imperfection est nécessaire en ce sens qu'une précision extrême, une exhaustivité conduirait à ne pas répondre suffisamment vite aux urgences de l'action. Cette "imperfection" du langage du point de vue de la précision, apparaît donc, dans l'usage quotidien, comme une condition de son efficacité, comme nécessaire en ce sens. TRANSITION : Néanmoins, en ce qui concerne d'autres usages du langage, cette imperfection que nous assimilons à une imprécision et à une ambiguïté constitutives, apparaissent comme dangereuses et doivent à ce titre, être dépassées.2) La lutte possible contre les imperfections du langage :(il est entendu que nous parlions jusque là, du langage usuel).* La science contre l'imperfection : pour lutter contre l'imperfection du langage usuel, la science crée un nouveau langage, de façon à atteindre une univocité et une clarté nécessaires pour parvenir à ses fins.Disons : " le ciel est bleu enfin ". Cette phrase doit pour être vraie satisfaire à des conditions particulières.

Introduction

I. Tout langage semble imparfait

II. Les remèdes possibles

III. Avantages des imperfections apparentes

Conclusion

langage

« et simple des valeurs de vérité.

Exemple : je, tu, ici, maintenant, croire que, savoir que, espérer que.

Par rapportaux langues naturelles, les langages mis au point par les sciences apparaissent comme dépourvus de nombre deressources expressives ; mais cet apparent appauvrissement n'est que le revers de leur effort pour se soumettreaux exigences de l'expression de la vérité objective et s'ordonner à cet unique souci.

Parvenir à un idéal informatif,idéal de plein-effet, de transparence de la transmission sans perturbation, ni pertes, loin des contingences dulangage humain et de l'intersubjectivité.On peut ainsi penser au " langage mathématique ", qui s'efforce à la concision, à la clarté et à l'univocité, et rejetteles imperfections du langage usuel, hors de son domaine (cf.

le symbolisme ou le formalisme logique).* Cette ambition d'une perfection atteinte dans le langage est aussi présente chez certains philosophes.

Ainsi,Leibniz rêvait d'une "caractéristique universelle", d'un langage logiquement parfait et qui permettrait ainsi d'éviter leserreurs, les disputes stériles et permettrait de parvenir à un accord universel.

Cet idéal de Leibniz repose sur l'idéed'une langue qui ne servirait qu'à des messages, c'est-à-dire qu'à de l'information...* Nous parvenons donc à l'idée que les imperfections dans le langage ne sont pas nécessaires, dans la mesure oùl'on peut changer la structure du langage pour l'adapter à des usages précis. TRANSITION : Dans cet usage scientifique, positif du langage, ne prend-on pas la proie pour son ombre ? Le général ne se gagne-t-il pas au prix du sacrifice du particulier ? Si Socrate est un homme, un " bipède sans plume ", tous leshommes ne sont pas Socrate ?De plus, problème de la déshumanisation du langage scientifique, langage de l'intellect et non de la sensibilité.

"Pleinde mérite, pourtant c'est poétiquement que l'homme demeure sur cette terre." HOLDERLIN 3) Une imperfection constitutive dans le langage qui laisse place au déploiement de la pensée et de la sensibilité.* Philosopher, c'est en quelque sorte partir des imperfections du langage pour dépasser l'opinion qu'il véhicule etparvenir au concept.

Cf.

" Cratyle " de Platon où il montre que le caractère mouvant de l'opinion se retrouve dansles imperfections du langage.

Au dialecticien de régler cet usage, de définir les termes pour parvenir à l'essence dela réalité considérée.* On peut néanmoins remarquer que Platon fait aussi l'expérience d'impasses qui le conduisent à user d'autresressources du langage, dans le mythe par exemple.* Ceci nous conduit aux analyses de Bergson dans " LE RIRE " ou " LA PENSEE ET LE MOUVANT ", qui montrent quele langage est par nature lié à une intelligence qui généralise et immobilise,interdisant que soit saisi l'individuel et le mouvant.

Comment restituer, étantdonnées les imperfections présentes dans le langage, ce que nous livrel'intuition, c'est-à-dire la durée ?Le langage est un instrument de l'intelligence, mais il trahit à la fois la réalité etla pensée.

Le mot jette sur la chose un obstacle qui ne la laisse qu'à demivisible.

Fixation de généralités, " concept-rigide ". Le langage sert à chaque individu pour trouver son rôle et sa place dans lasociété.

Les signes du langage sont à la fois généraux et mobiles.

Ils permettentaux objets de passer de l'ombre à la lumière, ils les font devenir choses.

Maispratiquant le langage, l'intelligence applique des formes qui sont celles-mêmesde la matière inorganisée.

Le langage pétrifie le monde, le durcit en le découpanten fonction de nos besoins et de nos habitudes.

De par sa généralité, il use desmêmes vocables, pour ce qui, chez chacun, est pourtant un état psychologiqueou un sentiment unique.

Chacun de nous a sa manière propre d'aimer et de haïr,et pourtant, nous sommes obligés de parler tous le même langage.

Il ne peutdonc que fixer l'aspect objectif et impersonnel de l'amour, ou de tout sentimentqui nous traverse.

La pensée authentique demeure donc incommensurable aulangage, dans lequel nous associons nos idées en les juxtaposant les unes auxautres, sans pouvoir exprimer leur compénétration ni leur lien intime.

Alors que les idées s'engendrent les unes des autres de manière vivante, le langage ne peutfaire autrement que les accoler les unes derrière les autres.

A l'égard du monde, les mots sont comme desétiquettes que l'on collerait sur les objets, et qui tout en les nommant, les dissimulent.

Tous les mots, à l'exceptiondes noms propres désignent des genres, soit des généralités. " Quelle est la fonction primitive du langage? C'est d'établir une communication en vue d'une coopération.

Le langagetransmet des ordres ou des avertissements.

Il prescrit ou il décrit.

Dans le premier cas, c'est l'appel à l'actionimmédiate; dans le second, c'est le signalement de la chose ou de quelqu'une de ses propriétés, en vue de l'actionfuture.

Mais, dans un cas comme dans l'autre, la fonction est industrielle, commerciale, militaire, toujours sociale.Les choses que le langage décrit ont été découpées dans le réel par la perception humaine en vue du travailhumain.

Les propriétés qu'il signale sont des appels de la chose à une activité humaine.

Le mot sera donc le même,comme nous le disions, quand la démarche suggérée sera la même, et notre esprit attribuera à des choses diversesla même propriété, se les représentera, les groupera enfin sous la même idée, partout où la suggestion du mêmeparti à tirer, de la même action à faire, suscitera le même mot.

Telles sont les origines du mot et de l'idée.

L'un etl'autre ont sans doute évolué.

Ils ne sont plus aussi grossièrement utilitaires.

Ils restent utilitaires cependant.

Lapensée sociale ne peut pas ne pas conserver sa structure originelle [...] C'est elle que le langage continue àexprimer.

Il s'est lesté de science, je le veux bien; mais l'esprit philosophique sympathise avec la rénovation et laréinvention sans fin qui sont au fond des choses, et les mots ont un sens défini, une valeur conventionnelle. »

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