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La nécessité de travailler rend-elle la liberté humaine illusoire ?

Publié le 10/12/2009

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Par définition, être libre, cela signifie tout d'abord ne pas être empêché de faire ce que l'on veut. En effet, la liberté est habituellement conçue comme absence de toute contrainte étrangère. Toutefois, on distingue plusieurs formes de liberté. On peut par exemple citer une définition métaphysique du terme : il s'agit alors de la liberté qu'a l'homme d'agir selon sa propre volonté sans être déterminé par des causes extérieures. Mais, on peut voir dans le mot liberté une définition sociale du terme : on la conçoit alors comme un statut défini par des droits. Je suis en ce sens libre socialement quand je ne suis pas empêché par quelqu'un d'autre ou par des lois illégitimes de dire et de faire ce que j'estime juste. Par ailleurs, du latin tripalium, « machine à trois pieux « destinée à immobiliser les chevaux pour les ferrer, le travail est éthymologiquement indissociable de la torture, de la contrainte. Travailler, c'est donc être contraint, agir contre ses volontés. Il semble que les concepts de travail et de liberté s'opposent radicalement et que la liberté soit amputée par le travail.

« Quarto, par définition, le travail est une activité humaine qui consiste à transformer la nature pour la mettre auservice de l'homme.

Or selon cette définition du travail, il semblerait ainsi être le résultat d'une lutte contre lanature.

Transformer la nature, c'est agir à son insu : la nature nous force à lui extraire ce dont on a besoin pourvivre.

Or la liberté est habituellement conçue comme l'absence de toute contrainte étrangère.

Mais la liberté semblesoumettre l'homme à des contraintes ; la nature rend en quelque sorte l'homme esclave car elle l'oblige à latransformer.

La liberté humaine semble en ce sens limitée par la nécessité de transformer le cours naturel deschoses pour subvenir à ses besoins. En outre, les formes du travail ont évolué au cours du temps.

Depuis deux siècles, le travail s'est organisé demanière particulière : on parle de parcellisation du travail.

Cela consiste en la répartition des tâches, puis en ladécomposition des tâches en éléments simples au sein des individus de la société.

Or cette parcellisation du travailenlève le sens que les hommes donnent à leur travail et en travaillant pour un autre, l'ouvrier est privé en grandepartie du bénéfice de son activité.

On pourrait citer l'exemple d'une célèbre scène issue du film les temps modernesavec Charlie Chaplin.

Cet ouvrier effectue des tâches simples : il visse des boulons.

Mais le caractère répétitif etmécanique du travail dépossède l'ouvrier de ce qui le constitue.

Le travail en ce sens ne fait intervenir que le corps,non l'âme du travailleur.

On parle d'aliénation.

Marx, pense que « le travail de l'ouvrier dénature l'homme et en faitune marchandise » si l'on considère le mode de production du XIXème siècle basé et ce encore aujourd'hui sur uneorganisation capitaliste du travail.

L'ouvrier est dépossédé de son travail car celui-ci ne lui appartient pas.

Letravailleur effectue donc des tâches qui sont pour lui dépourvues de sens.

On parle d'asservissement par la tâche.En quelque sorte, ces tâches lui font mettre de côté sa conscience.

Or la conscience est le propre de l'homme.L'ouvrier est alors comme dépossédé de lui-même.

Certaines caissières sont surveillées par la machine qui exige quetant de produits soient passés à la minute ; cet exemple marque bien la disparition de l'initiative.

L'homme n'est alorsplus qu'un objet que l'on utilise a sa convenance, sa liberté lui est extirpée et semble en outre sévèrement limitéepar la nécessité de travailler. Aussi, dans les entreprises, on fait de plus en plus souvent appel aux services de psychologues, de psychiatres, destructures de soutien psychologique, après avoir crée dans les années 70 les Directions des Ressources humaines.Depuis un certain nombre d'années, la violence au travail et ses répercussions sur la santé font l'objet d'études,menées par les médecins du travail et les médecins psychiatres.

Ils témoignent des pathologies nouvelles quitouchent aujourd'hui toutes les catégories de salariés.

Cette idée de violence est intrinsèque au travail puisqu'ellese retrouve dans l'éthymologie même du mot, car le tripalium était en latin un instrument de torture.

La violence estun abus de force utilisée pour soumettre quelqu'un.

C'est une contrainte exercée par la force.

Même si cettefacette du travail n'est pas réellement constitutive de celui-ci, elle n'est pas négligeable car douze pour cent destravailleurs subissent des violences au travail.

Or, comme le dit le philosophe Dejours, « travailler ce n'est passeulement avoir une activité c'est aussi vivre ».

En ce sens, les violences empêchent de mener une vie normale etcontraignent l'homme. Enfin, à la contrainte naturelle du travail, s'ajoute la contrainte immanente à la société.

Celle-ci exige des individusun certain degré d'utilité et de productivité.

L'individu dans son travail est soumis à la société.

De plus, certainstravaux sont plus contraignants que d'autres en raison de leur nature spécifique.

Ils soumettent le travailleur à desexigences différentes.

En outre, la liberté de choisir le travail qui correspond le mieux à sa personnalité est réduitepar une sélection qui vise à choisir les individus qui possèdent les meilleures capacités. En explicitant les définitions des notions de travail et de liberté on a en partie pu mettre en évidence que la notionde liberté semble impliquer une résistance à toutes les formes du travail.

Pour autant, cette résistance signifierait-elle que ne pas travailler contribue à rendre l'homme plus libre ?. »

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