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néerlandaise, littérature.

Publié le 06/05/2013

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néerlandaise, littérature. 1 PRÉSENTATION néerlandaise, littérature, ensemble des oeuvres littéraires composées en langue néerlandaise, du Moyen Âge à nos jours, dans le royaume des Pays-Bas (voir Flamand ; Néerlandais). Voir aussi littérature belge. Les premiers textes écrits en flamand sont datés de la fin du XIIe siècle et sont issus de la région de la Meuse et du Rhin. Les textes antérieurs, héritiers de la tradition orale, n'ont pratiquement pas été conservés. 2 MOYEN ÂGE 2.1 Influences des oeuvres étrangères Les textes les plus anciens de la littérature néerlandaise furent ceux du poète Hendrik Van Veldeke, composés aux alentours de 1170. Son oeuvre fut influencée par les genres épique et courtois qui s'épanouissaient en Allemagne et en France dans la seconde moitié du XIIe siècle. On lui doit de nombreux poèmes d'amour courtois, une biographie de saint Servais, ainsi qu'une Éneide (v. 1190). Les genres religieux, et plus particulièrement la poésie mystique, furent eux aussi très présents aux origines de la littérature néerlandaise. Vers le milieu du XIIIe siècle, ils s'incarnèrent remarquablement dans les stances d'amour mystique de Hadewijch, poétesse issue de la noblesse du Brabant. Évoquons également une autre poétesse, Beatrijs Van Nazareth (1200-1268), contemporaine de Hadewijch, qui composa les Sept Manières de l'amour divin. Voir Poésie. Au cours du XIIIe siècle, on assista, d'abord en Flandre puis en Hollande, à l'émergence d'une noblesse raffinée, aux moeurs plus douces qu'auparavant, qui se montra soucieuse de cultiver les valeurs courtoises. Pour répondre à cette attente, les transpositions en flamand d'ouvrages se référant aux thèmes antiques se multiplièrent, comme le Roman de Troie (v. 1250), de Segher Diengotgaf. Dans la seconde partie du XIIIe siècle, ce fut davantage au cycle arthurien que les auteurs néerlandais empruntèrent la matière de leurs ouvrages, tel le Gauvin de Penninc et Vostaert. On vit aussi des adaptations de récits allégoriques (le Roman de la Rose), de chansons de geste françaises et d'épopées animalières à visée satirique, notamment avec les traductions anonymes du Roman de Renart. 2.2 Affirmation d'une littérature nationale Également dans les dernières décennies du XIIIe siècle, Jacob Van Maerlant se montra particulièrement soucieux de consolider l'emploi du flamand en littérature. Considéré à ce titre comme le père de la littérature néerlandaise, il s'efforça, dans son oeuvre gigantesque et variée, de rendre accessible au plus grand nombre la culture des clercs en la transposant en langue vulgaire. On lui doit notamment Beautés de la nature (1264-1269), une encyclopédie des sciences naturelles, mais aussi des poèmes, des romans de chevalerie et des traités historiques et politiques. Citons, au nombre de ses disciples, Jan Van Boendale (v. 1282-v. 1350), auteur des Gestes brabançonnes et d'une encyclopédie, Miroir des laïcs. Le thème de l'amour courtois continua de passionner longtemps la noblesse hollandaise comme en témoignent encore, au début du XVe siècle, des auteurs comme Dirc Potter (v. 1370-1428) avec ses Cours d'amour (1411-1412), brefs récits illustrant les codes de l'amour courtois. 3 RÉFORME ET RENAISSANCE 3.1 Humanisme et Réforme L'esprit d'ouverture et de tolérance qui caractérisait non seulement l'humanisme mais aussi l'esprit de la Réforme trouva en Érasme, un de ses représentants les plus brillants. Né près de Rotterdam, prêtre de formation, immense érudit, nourri de culture grecque et latine, il fut l'auteur d'une oeuvre (rédigée en latin), qui exerça une influence considérable dans toute l'Europe savante. Associant dans un même idéal la raison et la foi, il prit parti contre Martin Luther sur les questions du libre arbitre et de la grâce divine. Surtout connu pour l'Éloge de la folie (1511), satire sur la vanité de la destinée humaine, il est également l'auteur de Paraphrases des Évangiles (1517-1524), réflexion théologique sur les fondements de la foi chrétienne. Son immense correspondance avec tout ce que l'Europe comptait alors d'intellectuels et d'érudits est un miroir passionnant de son époque. Le poète et érudit Dirck Volckertszoon Coornhert (1522-1590), ainsi que Heindrik Laurenszoon Spieghel (1549-1612) furent directement inspirés par l'oeuvre et la philosophie d'Érasme. Sous l'effet du courant humaniste, les écrivains de la Renaissance manifestèrent un intérêt croissant pour l'Antiquité, sa philosophie et sa poésie. Parmi les poètes néerlandais les plus marquants de cette période, citons Jan Van der Noot (1540 ?-1595 ?), disciple de Ronsard, Carel Van Mander (1548-1606), traducteur d'Homère, et Jan Van Hout (1542-1609) ( voir Poésie). Dans le domaine du pamphlet, le conflit entre catholiques et réformés donna à Philippe de Marnix (1540-1598), l'occasion de composer, en langue française, le chef-d'oeuvre de son époque, Tableau des différens de la Religion (1569), satire acide contre l'Église catholique. 3.2 Chambres de rhétorique À la même période, il faut évoquer aussi le phénomène, typiquement néerlandais, des chambres de rhétorique. On désignait sous ce nom des sociétés de poésie et de théâtre, organisées en confréries, qui contribuèrent par leurs actions à intégrer la littérature dans la vie publique néerlandaise. Grâce au progrès de l'imprimerie et à l'importance croissante des villes, elles se développèrent dès le début du XVe siècle sous l'impulsion des corporations d'artisans et de la bourgeoisie urbaine. Très vivantes à Anvers et à Amsterdam, elles encourageaient la pratique de tous les genres littéraires -- notamment en organisant de nombreux concours de rhétoriqueurs --, mais elles se distinguèrent plus particulièrement dans la production de moralités, et de brefs poèmes satiriques ou lyriques, qu'elles destinaient parfois aux membres du clergé et de la noblesse. Parmi les membres les plus éminents de ces chambres de rhétorique, notons Anthonis de Roovere (1430-1482) et Mathys Casteleyn (1485-1550). Les chambres de rhétorique jouèrent aussi un rôle déterminant dans l'essor du théâtre néerlandais. Particulièrement présentes lors des grandes fêtes populaires, religieuses ou dynastiques, elles s'illustrèrent en effet dans l'organisation de cortèges allégoriques, de spectacles divers et de représentations théâtrales (voir Théâtre ; Théâtre, décors de). De ce théâtre populaire, retenons surtout la pièce de Petrus Van Diest, Elckerlyc, oeuvre allégorique sur la destinée humaine, sans doute écrite vers 1570. Voir Drame et art dramatique. 4 XVIIE SIÈCLE : LE SIÈCLE D'OR On considère le XVIIe siècle, sur le plan politique et économique, comme l'âge d'or des Provinces du Nord, qui se trouvaient délivrées de l'occupation espagnole, toujours présente au sud du pays. Marquée par l'instauration de la république et par une ère de grande prospérité, la vie culturelle du temps se caractérisa par une liberté intellectuelle accrue et par l'avènement des centres humanistes florissants de Leyde et d'Amsterdam, cités devenues de véritables capitales littéraires. 4.1 École d'Amsterdam Dirck Volckertszoon Coornhert (1522-1590), traducteur et moraliste, et son disciple Spieghel (1549-1612) sont particulièrement représentatifs de l'école d'Amsterdam. Ensemble, ils écrivirent un Dialogue sur la littérature néerlandaise (1608), traité linguistique où ils s'efforçaient de fixer les règles de la langue flamande en excluant les néologismes issus de l'espagnol ou du français. Autre figure importante de l'âge d'or néerlandais, le poète et dramaturge Pieter Corneliszoon Hooft (1581-1647) incarna, dans sa poésie raffinée et dans son théâtre, l'esprit de la Renaissance italienne et de la Pléiade. Citons à titre d'exemple sa tragédie Geeraerdt van Velsen (1613). Dans un genre plus populaire, le dramaturge Gerbrand Bredero (1585-1618) excella dans le registre comique, et particulièrement dans la farce (le Brabançon espagnol, 1617). Grande figure du théâtre baroque, Joost Van den Vondel s'inspira de la Bible et de l'histoire nationale pour composer des drames au lyrisme puissant (Lucifer, 1654) et une importante oeuvre poétique. 4.2 Autres centres intellectuels Hors d'Amsterdam, il faut évoquer le poète et diplomate Constantin Huygens (1596-1687), auteur de satires politiques, et d'essais critiques (la Sottise coûteuse, 1622). Le poète et moraliste Jacob Cats (1577-1660) popularisa, auprès des classes moyennes néerlandaises, les préceptes moraux du protestantisme avec des oeuvres comme l'Anneau de mariage (1637). À la fin du XVIIe siècle, la créativité littéraire déclina progressivement vers un académisme formaliste qui consistait à imiter le modèle français (ce fut particulièrement le cas en Flandre), ou à reprendre les oeuvres de grands prédécesseurs, tels Vondel ou Hooft. 5 XVIIIE SIÈCLE Le XVIIIe siècle fut traversé par deux courants majeurs : un courant moraliste d'inspiration classique dans sa première moitié, et un courant préromantique dans la seconde moitié. 5.1 Courant classique et rationaliste Illustrant bien le courant moraliste, Justus Van Effen (1684-1735), auteur adepte du rationalisme, est considéré comme le premier nouvelliste hollandais ( voir Nouvelle). Il fonda en 1731 la revue le Spectateur hollandais où, sur le modèle anglais et français, il traitait de l'actualité et se livrait à l'étude des caractères, de la mode et du jeu. Ce fut encore le modèle classique français qui inspira les oeuvres dramatiques de Pieter Langendijk (1689-1754), auteur notamment de comédies bourgeoises telles que Tromperie conjugale réciproque (1714). 5.2 Courant préromantique Marquée par l'influence de Jean-Jacques Rousseau et de Samuel Richardson, la période préromantique débuta au Pays-Bas avec la poésie sentimentale de Rhijnvis Feith (1753-1824), qui se positionnait en rupture avec le classicisme et l'intellectualisme des décennies précédentes. Le retour à la spontanéité des émotions et des sentiments qu'il initia se poursuivit avec Hieronymus van Halfen (1746-1803), dont l'oeuvre était vouée à l'enfance ( Essai de petits poèmes pour enfants, 1778-1782). L'autre grand thème emprunté à Rousseau et cher aux préromantiques était l'exaltation de la nature ; on le retrouve dans les ballades et les romances composées par les poètes Jacobus Bellamy (1757-1786) et Antony Staring (1767-1840). Enfin, l'amour-passion trouva son expression la plus enflammée dans le roman épistolaire Sara Burgerhart (1782) de Betje Wolff (1738-1804) et Agatha Deken (1741-1804). 6 XIXE SIÈCLE 6.1 Romantisme 6.1.1 Influences étrangères et spécificité nationale Le romantisme néerlandais, issu du courant rousseauiste et de la vogue du récit sentimental anglais, affirma sa spécificité dans sa prédilection marquée pour la thématique religieuse. Cette tendance, véhiculée notamment par le mouvement le Réveil, fut illustrée par des auteurs comme Willem Bilderdijk (1756-1831), en particulier dans son poème épique la Fin du premier monde (1820). 6.1.2 Nationalisme Cependant, le sentiment national trouvait dans le genre du roman historique un mode d'expression privilégié, genre représenté au nord par des auteurs comme Aarnoust Drost (1810-1834), Jacob van Lennep (1802-1868), auteur de la Rose de Dekama (1837) et Anna Louisa Geertruyda Bosboom-Toussaint (1812-1886). En Flandre, le récit historique était représenté, entre autres, par Hendrik Conscience. L'hégémonie culturelle française, en Flandre, favorisa la naissance d'un sentiment identitaire flamand, représenté notamment par l'essayiste Jan Willems (1793-1846) et par le poète Karel Ledeganck (1805-1847). Aux Pays-Bas, le nationalisme s'exprima sous une forme plus modérée, dans la revue le Guide, fondée en 1837 par le critique romantique Everhardus Johannes Potgieter (1808-1875). 6.1.3 Renouveau du récit Un renouveau de la prose narrative apparut avec de nouveaux courants, illustrés notamment par Nicolaas Beets (1814-1903) et ses nouvelles humoristiques Camera obscura (1839-1854). Dominant les années 1850, Eduard Douwes Dekker (1820-1887), dit Multatuli, influença fortement la génération des années 1880 par la force de ses écrits. Il faut ici citer son chef-d'oeuvre romanesque, Max Havelaar (1860), satire impitoyable du colonialisme hollandais. Voir Narration ; Roman. 6.2 Mouvement de Quatre-Vingts Autour de la revue le Nouveau Guide, dont le premier numéro parut en 1885, s'associèrent les écrivains Willem Kloos (1859-1938), Frederik Van Eeden (1860-1932), Lodewijkes Van Deyssel (1864-1952) et Albert Verwey (1865-1937). Ces auteurs voulaient rénover les lettres néerlandaises en s'intéressant plus particulièrement aux nouveaux courants esthétiques européens, notamment le symbolisme et le naturalisme. Kloos résuma leur programme en définissant l'art comme le lieu d'expression privilégié d'une émotion individuelle. En marge de ce courant naturaliste, des romanciers de la fin du siècle optèrent pour un idéalisme désenchanté ; citons ainsi Arnold Aletrino (1858-1916) et Frans Coenen (1866-1936). 7 XXE SIÈCLE 7.1 Naturalisme et idéalisme Le mouvement naturaliste, initié en partie par la génération de 1880, se prolongea dans la première partie du XXe siècle. Parmi les romanciers de ce courant, Louis Couperus (1863-1923), auteur des Livres des petites âmes (1901-1903), gagna une notoriété internationale. Herman Heijermans (1864-1924) porta l'inspiration réaliste au théâtre avec des pièces comme la Bonne Espérance (1900) (voir Drame et art dramatique). Mais une réaction idéaliste s'amorça bientôt, sans qu'il soit possible, cependant, de la circonscrire à un mouvement nettement constitué. Dans le domaine de la prose se distingua le romancier Nico van Suchtelen (1878-1949), proche du socialisme chrétien. En poésie, Johan Andreas dèr Mouw (1863-1919) puisa son inspiration dans la pensée de Platon et dans les idéaux du brahmanisme (voir Hindouisme). La poétesse Henriëtte Roland Holst-Van der Schalk (1869-1952) exprima quant à elle son engagement communiste dans les recueils la Nouvelle Naissance (1903) et la Femme dans le bois (1912). 7.2 Vitalisme Au lendemain de la Première Guerre mondiale, les avant-gardes littéraires s'affrontèrent autour du mouvement vitaliste, une des tendances de l'expressionnisme. Ce mouvement regroupait des écrivains tels que Hendrik Marsman (1899-1940), qui contribua au renouveau des formes poétiques, par exemple en créant des vers inégaux suggestifs, où l'assonance remplaçait la rime. Un autre groupe se réunit à la même époque autour de la revue Forum (1932-1935), fondée par les écrivains Charles Edgar Du Perron (1899-1940), auteur du roman le Pays natal (1935), et Menno Ter Braak (1902-1940). Influencé par la pensée de Nietzsche, et par le nihilisme, en lutte contre les vitalistes, auxquels il reprochait de se satisfaire d'une expression stylisée et obscure, le groupe du Forum défendit le réalisme, l'usage d'une langue simple et prôna une approche de la littérature plus intellectuelle qu'émotionnelle. Ces auteurs voulaient en outre rapprocher la littérature de la vie et préconisaient en particulier l'abandon du sentiment religieux en littérature. Dans la mouvance de Forum, il faut évoquer l'oeuvre importante du prosateur Ferdinand Bordewijk (1902-1984). Opposé à ces conceptions, un autre grand prosateur, Dirk Coster (1887-1956), avec sa revue la Voix, se fit le défenseur d'un « expressionnisme humanitaire «. Les romans et les poèmes de Simon Vestdijk (1898-1971), l'écrivain néerlandais le plus remarquable du milieu des années 1920, reflètent clairement l'influence de Sigmund Freud. Vestdijk attira l'attention internationale avec des romans comme la trilogie Symphonie de Victor Slingeland (1958-1960), récit à la première personne d'un musicien à l'écoute de sa propre créativité. Son roman autobiographique le Jardin de cuivre (1950) relate la vie d'une petite ville et l'influence de la structure urbaine sur l'individu. 7.3 Production littéraire depuis 1945 7.3.1 Avant les années 1970 Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Occupation allemande avait incité les écrivains à se faire les porte-parole de la résistance aux envahisseurs et du patriotisme. Le Chant des dix-huit morts de Jan Campert (1902-1943) et le Journal d'Anne Franck (1929-1943) sont les oeuvres les plus représentatives de cette période noire. Après la Seconde Guerre mondiale, la littérature néerlandaise manifesta le désenchantement de la population confrontée à un contexte politico-social difficile : guerre froide, rôle écrasant de l'État providence et menace atomique. Trois figures dominèrent la production littéraire de l'après-guerre. Willem Frederik Hermans (1921-1995), sur un mode cynique, dénonça la vanité de toute chose et l'absurdité de la condition humaine qui constituent les principaux thèmes de son oeuvre. Harry Mulisch (1927- ), écrivain pacifiste engagé dans les luttes sociales, est l'auteur de Lit nuptial de pierre (1959) et de l'Attentat (1982), qui propose une réflexion critique sur la guerre. Quant à Gerard Reve (1923- ), il s'engagea dans une réflexion qui mêle intimement les thèmes de la mort et de la sexualité. Citons aussi l'écrivain Bert Schierbeek, représentant du roman expérimental, le poète et peintre Lucebert (pseudonyme de Lubertus Jacobus Swaanswijk), qui s'exprima contre le conformisme et le rationalisme, les romancières Anna Blaman (1905-1960) et Maria Helena Dermoût (1888-1962). 7.3.2 Après 1970 Un courant plus optimiste s'est dessiné vers la fin des années 1970, notamment avec l'émergence d'une école romanesque qui fait des événements du quotidien la trame même de ses récits, et qui intègre souvent l'ironie à l'analyse psychologique. Parmi les auteurs de cette mouvance, citons Jeroen Brouwers (1940- ) et Louis Ferron (1942- ). Enfin, la poésie connut un regain de créativité avec Rutger Kopland (1934- ) et Gerrit Komrij (1944- ). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« moralités, et de brefs poèmes satiriques ou lyriques, qu’elles destinaient parfois aux membres du clergé et de la noblesse.

Parmi les membres les plus éminents de ces chambres de rhétorique, notons Anthonis de Roovere (1430-1482) et Mathys Casteleyn (1485-1550). Les chambres de rhétorique jouèrent aussi un rôle déterminant dans l’essor du théâtre néerlandais.

Particulièrement présentes lors des grandes fêtes populaires, religieuses ou dynastiques, elles s’illustrèrent en effet dans l’organisation de cortèges allégoriques, de spectacles divers et de représentations théâtrales ( voir Théâtre ; Théâtre, décors de).

De ce théâtre populaire, retenons surtout la pièce de Petrus Van Diest, Elckerlyc, œuvre allégorique sur la destinée humaine, sans doute écrite vers 1570.

Voir Drame et art dramatique. 4 XVII E SIÈCLE : LE SIÈCLE D’OR On considère le XVII e siècle, sur le plan politique et économique, comme l’âge d’or des Provinces du Nord, qui se trouvaient délivrées de l’occupation espagnole, toujours présente au sud du pays.

Marquée par l’instauration de la république et par une ère de grande prospérité, la vie culturelle du temps se caractérisa par une liberté intellectuelle accrue et par l’avènement des centres humanistes florissants de Leyde et d’Amsterdam, cités devenues de véritables capitales littéraires. 4. 1 École d’Amsterdam Dirck Volckertszoon Coornhert (1522-1590), traducteur et moraliste, et son disciple Spieghel (1549-1612) sont particulièrement représentatifs de l’école d’Amsterdam.

Ensemble, ils écrivirent un Dialogue sur la littérature néerlandaise (1608), traité linguistique où ils s’efforçaient de fixer les règles de la langue flamande en excluant les néologismes issus de l’espagnol ou du français. Autre figure importante de l’âge d’or néerlandais, le poète et dramaturge Pieter Corneliszoon Hooft (1581-1647) incarna, dans sa poésie raffinée et dans son théâtre, l’esprit de la Renaissance italienne et de la Pléiade.

Citons à titre d’exemple sa tragédie Geeraerdt van Velsen (1613). Dans un genre plus populaire, le dramaturge Gerbrand Bredero (1585-1618) excella dans le registre comique, et particulièrement dans la farce ( le Brabançon espagnol, 1617).

Grande figure du théâtre baroque, Joost Van den Vondel s’inspira de la Bible et de l’histoire nationale pour composer des drames au lyrisme puissant ( Lucifer, 1654) et une importante œuvre poétique. 4. 2 Autres centres intellectuels Hors d’Amsterdam, il faut évoquer le poète et diplomate Constantin Huygens (1596-1687), auteur de satires politiques, et d’essais critiques ( la Sottise coûteuse, 1622).

Le poète et moraliste Jacob Cats (1577-1660) popularisa, auprès des classes moyennes néerlandaises, les préceptes moraux du protestantisme avec des œuvres comme l’Anneau de mariage (1637). À la fin du XVII e siècle, la créativité littéraire déclina progressivement vers un académisme formaliste qui consistait à imiter le modèle français (ce fut particulièrement le cas en Flandre), ou à reprendre les œuvres de grands prédécesseurs, tels Vondel ou Hooft. 5 XVIII E SIÈCLE Le XVIII e siècle fut traversé par deux courants majeurs : un courant moraliste d’inspiration classique dans sa première moitié, et un courant préromantique dans la seconde moitié. 5. 1 Courant classique et rationaliste Illustrant bien le courant moraliste, Justus Van Effen (1684-1735), auteur adepte du rationalisme, est considéré comme le premier nouvelliste hollandais ( voir Nouvelle).

Il fonda en 1731 la revue le Spectateur hollandais où, sur le modèle anglais et français, il traitait de l’actualité et se livrait à l’étude des caractères, de la mode et du jeu.

Ce fut encore le modèle classique français qui inspira les œuvres dramatiques de Pieter Langendijk (1689-1754), auteur notamment de comédies bourgeoises telles que Tromperie conjugale réciproque (1714). 5. 2 Courant préromantique Marquée par l’influence de Jean-Jacques Rousseau et de Samuel Richardson, la période préromantique débuta au Pays-Bas avec la poésie sentimentale de Rhijnvis Feith (1753-1824), qui se positionnait en rupture avec le classicisme et l’intellectualisme des décennies précédentes.

Le retour à la spontanéité des émotions et des sentiments qu’il initia se poursuivit avec Hieronymus van Halfen (1746-1803), dont l’œuvre était vouée à l’enfance ( Essai de petits poèmes pour enfants, 1778-1782). L’autre grand thème emprunté à Rousseau et cher aux préromantiques était l’exaltation de la nature ; on le retrouve dans les ballades et les romances composées par les poètes Jacobus Bellamy (1757-1786) et Antony Staring (1767-1840).

Enfin, l’amour-passion trouva son expression la plus enflammée dans le roman épistolaire Sara Burgerhart (1782) de Betje Wolff (1738-1804) et Agatha Deken (1741-1804). 6 XIX E SIÈCLE 6. 1 Romantisme 6.1. 1 Influences étrangères et spécificité nationale. »

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