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Nier l'évidence a-t-il un sens ?

Publié le 21/02/2011

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• Distinguer deux sens possibles de « peut-on « : — est-il en notre pouvoir de... — est-il légitime de..., • Article « évidence « du Vocabulaire de la philosophie de Lalande. « Une proposition est évidente si tout homme qui en a la signification présente à l'esprit, et qui se pose expressément la question de savoir si elle est vraie ou fausse, ne peut aucunement douter de sa vérité. «

« Pour la science, le ciel cesse d'être un sujet grammatical, une substance dont le bleu serait l'attribut : le bleudu ciel n'est que l'effet de l'inégale diffusion des rayons du spectre solaire.Ce qui complique la tâche de l'activité scientifique et de l'éducation scientifique, c'est que je ne projette passeulement sur le monde mes sentiments personnels mais encore toutes les dispositions que je tiens de latradition sociale.

« L'esprit naïf n'est pas jeune, il est même très vieux » (Bachelard) Nous projetonsspontanément sur le monde tout ce que qu'on nous a enseigné.

C'est ainsi que les gens du moyen-agevoyaient des diables cornus à tous les détours de chemins.

Aujourd'hui nous projetons sur le ciel une culturepseudoscientifique mal assimilée : nous voyons des « OVNI ».

[Toutefois, chassée par la porte, l'évidence rentre par la fenêtre.

Si nous doutons même de l'évidence, la connaissance ne peut plus exister.] L'évidence, ce n'est pas l'illusionL'évidence intellectuelle s'oppose radicalement à l'illusion sensible.

Comment distinguer le vrai du faux, si le faux peut prendre l'apparence du vrai? La première règle, dit Descartes, est de « ne jamais recevoir une chosepour vraie que je ne la connusse évidemment être telle ».

Le critère de la vérité, c'est donc l'évidence.

Soit,mais comment distinguer l'évidence de la fausse évidence? La seule solution, c'est un doute totalitaire,radical.

Or je ne peux pas douter, au moment même où je doute de tout, que moi qui doute, je suis.

Laproposition « je suis, j'existe » est une évidence, au moment où je la conçois.

Mais que suis-je? Une « chosepensante ».

Le cogito est le modèle de l'évidence. « Mais aussitôt après je pris garde que, cependant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallaitnécessairement que moi, qui pensais, fusse quelque chose.

Et remarquant que cette vérité : je pense donc jesuis, était si ferme et si assurée, que les plus extravagantes suppositions des sceptiques n'étaient pascapables de l'ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de laphilosophie que je cherchais.

» DESCARTES L'évidence s'imposeL'évidence d'une idée vraie s'impose d'elle-même dans la certitude de celui qui la détient.

Une «idée vraie»nous montre une chose telle qu'elle est en elle-même, et sa vérité s'éprouve comme une évidence immédiate.Ainsi l'idée que j'ai du triangle est-elle vraie quand elle est une image fidèle de cette figure dont parle legéomètre et que je me représente un triangle avec ses trois côtés.

«Qui a une idée vraie sait en même temps qu'il a une idée vraie, et ne peut douter de la vérité de la chose.»(Spinoza, Éthique)le jugement vrai se reconnaît à ses caractères intrinsèques : il se révèle vrai par lui-même, il se révèle vrai parlui-même, il se manifeste par son évidence.

C'est le point de vue de Spinoza (« Ethique », II, 43).

« La véritéest à elle son propre signe » (« verum index sui »).

« Celui qui a une idée vraie sait en même temps qu'il acette idée et ne peut douter...

Quelle règle de vérité trouvera-t-on plus claire et plus certaine qu'une idéevraie ? De même que la lumière se montre soi-même et montre avec soi les ténèbres, ainsi la vérité est à elle-même son critérium et elle est aussi celui de l'erreur.

»Pour Descartes, comme pour Spinoza, une idée claire & distincte qui apparaît évidente est une idée vraie et iln'y a point à chercher au-delà.

« Les idées qui sont claires & distinctes ne peuvent jamais être fausses » ditSpinoza.

Descartes écrit de son côté : « Et remarquant que cette vérité : je pense donc je suis était si fermeet si assurée que toutes les plus extravagantes suppositions étaient incapables de l'ébranler, je jugeais que jepouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie....

Après cela je considérai engénéral ce qui est requis à une proposition pour être vraie et certaine, car puisque je venais d'en trouver uneque je savais être telle, je pensais que je devais aussi savoir en quoi consiste cette certitude.

Et ayantremarqué qu'il n'y a rien du tout en ceci : je pense donc je suis, qui m'assure que je dis la vérité sinon que jevois très clairement que pour penser il faut être : je jugeais que je pouvais prendre pour règle générale queles choses que nous concevons fort clairement et fort distinctement sont toutes vraies.

»C'est donc dans l'intuition de l'évidence des idées claires et distinctes que Descartes situe le critère du vrai ;une perception claire de l'entendement étant « celle qui est présente et manifeste à un esprit attentif » et «distincte, celle qui est tellement précise et différente de toutes les autres, qu'elle ne comprend en soi que cequi paraît manifestement à celui qui la considère comme il faut.

» (« Principes », I, 45).. »

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