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Nietzsche: oeuvre et biographie

Publié le 08/04/2013

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nietzsche
Nietzsche est né en 1844. A vingt ans, il s'inscrit à l'université de Bonn, où il se distingue à tel point qu'il est, dès 1869, nommé professeur de philologie classique à l'université de Bâle. L'influence de Schopenhauer et l'amitié de Wagner le détournent cependant de cette spécialisation dont il dépasse déjà les limites dans sa première oeuvre, La Naissance de la tragédie (1872), réflexion esthétique centrée sur l'opposition de l'apollinien - la mesure, l'équilibre de l'art grec - et du dionysiaque - la musique -, ce dernier ayant été injustement occulté par la philosophie.
Un aphorisme est l'énoncé concis -de quelques mots à quelques pages - d'une observation, d'un précepte, d'une idée. L'écriture aphoristique, discontinue, permet ainsi la multiplication des points de vue. Le perspectivisme considère qu'il n'y a pas de réel, de vrai, de bien absolus, mais qu'ils ne se donnent que selon un point de vue qui caractérise la position du sujet.

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« (posthume), son auto­ biographie.

Il est inter­ né, puis soigné par sa mère et sa sœur, laquelle fit connaître ses œuvres mais fut aussi responsable de leur récupération par l'idéologie na;,;ie .

Il mourut l'année sui­ vante (1900) à Weimar.

La volonté de puissance M aintenant que les violentes polémiques qui ont entouré l'œuvre de Nietzsche se sont apai­ sées, il est possible de déterminer l'apport de sa pensée.

Elle est pour une large part critique : en substi­ tuant la question « qui parle ? » au « qu'est-ce que ...

?» de la méta­ physique, Nietzsche ouvre la possi­ bilité d'une critique généalogique qui démasque la volonté de puis­ sance agissant dans le désir de savoir ou dans les préceptes moraux.

Il fonde ainsi une nouvelle conception de la vérité sur la notion d'interpré­ tation et élabore un perspectivisme radical qui nie la possibilité d'une vérité unique, univoque, éternelle.

Ce perspectivisme permet aussi bien une nouvelle pen­ sée de la pratique : en critiquant la morale dans sa prétention à l'uni­ versalité et au désintéressement, Nietzsche est le penseur de la va­ leur comprise com­ me la création de l'homme agissant.

NOTES DE L'ÉDITEUR K.

Jaspers montre que la vie du philosophe fut à la mesure de sa pensée : « La vie de Nietzsche fut " pour cent raisons " éternellement problématique.

Ses amitiés se terminèrent dans l'expérience d'une solitude que personne peut·être n'a éprouvée jusqu'ici.

La maladie de Nietzsche non seulement brisa et ruina cette vie, mais, dans son devenir progressif, elle lui appartient d'une certaine façon, de sorte que sans elle nous pouvons à peine Les nazis récupérèrent certains thèmes de Nietzsche, notamment celui du surhomme ; ici, Elisabeth, la sœur du philosophe, recevant Hitler aux Archives Nietzsche Modernité et décadence N ietzsche inaugure aussi la ques­ tion du présent en philosophie : qui sommes-nous, nous autres les modernes ? Il fait de la modernité, de la décadence, du progrès autant de questions d'une pensée de l'histoire radicalement nouvelle.

« L'héroïsme est la force de souffrir la douleur et d'en infliger.

,.

(Le Gai Savoir.) Sils-Maria, en Suisse, où Nietzsche, malade, fit plusieurs séjours de 1881 à 1883 nous représenter sa vie et son œuvre.

» K.

Jaspers, Nietzs che , Gallimard, 1950.

« Le philosophe Nietzsche se cache sous le déguisement du critique de la culture, du mystérieux augure, du prophète à la parole véhémente.

Des masques cachent l'essentiel.

Le siècle fait cortège aux masques de Nietzsche, mais il est encore plus loin de sa philosophie.

» Eugen Fink, La Philosophie de Nietzsche, Éditions de Minuit, 1965.Traduit de l'allemand par H.

Hildenbrand et A.

Lindenberg.

Le christianisme et kt métaphysique, par leur négation de la vie, sont le premier moment de la décadence.

La mort de Dieu et la venue du dernier homme constituent le second : cet homme, vil jouisseur qui ne croit plus à rien, a perdu le sens de son propre dépassement.

Il faut donc opérer une transmuta­ tion générale des valeurs, conquérir la liberté en s' af­ franchissant des valeurs établies.

Aussi Zarathoustra annon­ ce-t-il la venue du surhom­ me, créateur de valeurs nouvelles dont la volonté de puissance sera l'affirma­ tion de la vie.

Nietzsche et le nazisme L a propagande nazie n' eut guère de mal à récupérer le thème du surhomme, la critique de la déca­ dence ou l'opposition de la morale,.

des maîtres et de la morale des es­ claves.

Il ne faudrait pas pour autant se méprendre sur le sens de la philo­ sophie nietzschéenne : la critique de l'égalitarisme ne s'enracine pas dans des considérations biologiques et ne renvoie sans doute pas à une théorie raciale ; quant à la volonté de puis­ sance, elle est puissance de vouloir et non désir de la puissance.

G.

Deleuze rappelle que Nietzsche fut plus que tout le penseur de la valeur : « Le projet le plus général de Nietzsche consiste en ceci : introduire en philosophie les concepts de sens et de valeur .

Il est évident que la philosophie moderne, en grande partie, a vécu et vit encore de Nietzsche.

Mais non pas peut-être à la manière dont il l'eût souhaité.

Nietzsche n'a jamais caché que la philosophie du sens et des valeurs dût être une critique.

» G.

Deleuze, Bibliothèque de philosophie contemporaine, PUF, 1952.

1 , 5 coll.

Viollet 2,3, 4 CrownPublishers , NewYork/ O.R .

6 dessindeMaja/ D.R .

NIETZSCHEOI. »

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