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Notes de cours: LA CONNAISSANCE DU VIVANT (2).

Publié le 25/10/2009

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Les phénomènes biologiques sont-ils analysables, réductibles à des éléments à partir desquels ils pourraient être compris? Il semble au contraire que, dans le domaine de la vie, le tout soit premier par rapport à ses parties, et les explique. Chaque élément n'est pas uni à d'autres en une synthèse de hasard: tous paraissent concourir à une unité qui les dépasse, et contient la raison de leur rencontre. Il n'y a de "faits" biologiques qu'en des "êtres vivants". Ici, transparaît un ordre qui n'est plus celui du mécanisme, mais qui le dominant, révèle, dans la Nature, la présence d'une finalité.

Et, le but de la science est justement de tenter d'expliquer ce dessein naturel? De rendre compte de la structure vivante et de cerner les modalités de leur évolution.

A. L'expérimentation et l'analyse:

La biologie s'efforce de modeler sa méthode sur celle des sciences de la matière, autrement dit d'utiliser la méthode expérimentale.

Il y a en elle observation: de tout temps, elle a eu recours à l'observation externe, à la vivisection, à la radioscopie, ect.

Elle veut établir des lois: il y a donc en elle induction, hypothèses, vérifications et expérimentation.

Mais, la méthode expérimentale se heurte, en biologie, à des difficultés particulières. Le phénomène vital est la propriété d'un être organisé, c'est-à-dire d'un être qui, bien que composé de parties multiples, demeure "un".

Autrement dit, les éléments d'un vivant sont solidaires et réagissent sans cesse les uns sur les autres. L'analyse et l'expérimentation seront donc ici d'une application difficile. Toute expérimentation biologique sera très délicate: chaque phénomène variant en fonction de tous les autres, il sera difficile d'établir une loi entre tel et tel. On sait que l'analyse de la matière vivante jamais n'a été réalisée. On peut dès lors si le facteur vie n'est pas irréductible. Il semble qu'avec la vie une forme s'impose aux séries physico-chimiques, et organise la matière. 

 

« propre et tend à la maintenir, ce que ne saurait comprendre le mécanisme qui, par nature, ne reconnaît à ce qu'ilétudie nulle essence, ni intériorité? On rattache souvent au mécanisme la théorie de Darwin .

Pourtant, la conception darwinienne fait place à la finalité.

Mais, elle en limite, autant que possible, le domaine.

Darwin suppose, au point de départ, des êtresorganisés.

Mais, ces êtres évoluent de façon mécanique: ils sont le siège de "variations accidentelles". Or, il y a, entre les vivants, concurrence vitale, et donc sélection naturelle: seuls les êtres les plus forts, les mieuxadaptés peuvent continuer à vivre.

On comprend, dès lors, que les espèces dont les variations seront utiles semaintiendront en vie; les autres disparaîtront au contraire.

En d'autres termes, les variations accidentelles desvivants leur étant défavorables ou favorables, l'élimination des moins bien adaptés, résultat de la concurrencevitale, joue de telle sorte que seules subsistent les espèces qui sont le sièges de modifications favorables.

La finalitéapparente des espèces actuelles résulterait donc de l'accumulation de variations utiles. Mais, la thèse de Darwin s'efforce à réduire le domaine de la finalité.

Il ne faut pas en effet comme Bernardin de Saint Pierre , s'émerveiller sans cesse du finalisme vital.

Les phénomènes biologiques se présentent souvent comme des réussites, issues du hasard, et, dans le spectacle qu'offre la vie, on peut, en un sens, trouver plus de désordreque d'ordre.

La vie procède bien souvent en jetant les dès.

Il n'en reste pas moins difficile de concevoir la vie sansla finalité ( Darwin ne l'a du reste pas tenté).

Il semble que les phénomènes vitaux soient organisés, et ne soient concevables que par rapport à l'unité qu'ils réalisent.

L'idée du tout semble bien ici déterminer l'existence et l'ordredes parties. d) De toute façon le biologiste, s'il veut demeurer dans les limites de la science, doit renoncer à s'interroger sur lanature intime de la finalité.

C'est surtout en ce sens que l'on a dit que la recherche des causes finales nous faisaitsortir du domaine de la science et que, stérile et paresseuse, elle nous plaçait devant d'insolubles problèmes.

Toutse passe comme s'il y avait de la finalité; mais nous ne pouvons, de la finalité, connaître l'essence ni le moded'action.

Au reste, en ce qui concerne les lois, notre connaissance n'était guère plus claire.

Nous supposions qu'ellesavaient une raison, mais nous ne connaissions pas cette raison.

L'affirmation de la finalité par l'esprit ne nous sembledonc pas poser un problème spécifiquement différent de celui que posait l'affirmation des lois.

Dans les deux cas,nous constatons la présence d'un ordre.

Mais, de cet ordre, nous ne pouvons saisir la raison. On aperçoit ainsi les limites de l'explication scientifique, et que le problème de la nature de la finalité estspécifiquement philosophique.

A vouloir en effet penser la finalité, il faut reconnaître que le donné est organisé parl'esprit: la subordination apparente du présent au futur, que l'on constate dans la finalité, n'est compréhensible quesi l'on admet le caractère illusoire du temps, que si l'on passe d'une finalité conçue dans son devenir à une finalitéconçue dans un plan.

Dès lors, la finalité se réduit à la subordination d'une multiplicité à une unité: mais c'est là lecaractère même de l'esprit, qui est unité informant une multiplicité et, comme le dit Leibniz , perception.

En ce sens, tout être vivant porte la marque de l'esprit: on peut y voir une "machine" , c'est-à-dire un ensemble d'organes solidaires disposés en vue de fins, ou déjà, en quelque mesure, un "sujet" . La méthode génétique: La méthode génétique fait intervenir la notion de temps, notion essentielle en biologie, la vie étant en état perpétueld'évolution (il y a évolution de l'espèce et évolution de l'individu). La biologie essaie donc de montrer comment, dans le temps, le multiple est sorti de l'un, comment la vie, à partir dela simple cellule, a évolué jusqu'à former les espèces actuellement observables.

Ainsi, aux thèses fixistes qui,considérant les espèces animales comme immuables, tenaient pour irréductible leur diversité, s'opposent les théoriestransformistes, qui croient à l'évolution des espèces.

Ces théories, du reste, différent lorsqu'il s'agit de déterminerles facteurs sous l'influence desquels l'évolution s'est opérée: les uns insistent sur l'influence du milieu et del'adaptation ( Lamark ), d'autres sur la concurrence vitale et l'élimination des moins aptes ( Darwin ); le mutationnisme conçoit l'évolution comme s'opérant par changements brusques, par variations subites d'adaptationappelées mutations. Le fixisme semble lié à la conception aristotélicienne qui voit dans le règne vivant un ensemble d'espèces, et lesdéfinit par leur essence éternelle.

Avec Lamark s'introduit la notion de l'importance de l'individu: c'est lui qui subit l'influence du milieu, et s'y adapte.

De même, chez Darwin , c'est l'individu qui lutte, combat, se maintient ou disparaît. Conclusion: En biologie, la raison fait effort afin de découvrir l'évolution des espèces et tente de se plier aux faits, de suivre leréel vivant en sa diversification: elle y éprouve la plus grande peine.

Nous retrouvons ici la persévérance que faitl'esprit pour enserrer un réel toujours fuyant, toujours rebelle, et peut-être étranger à son essence.. »

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