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La notion de rapport de force induit-elle automatiquement celle de droit ?

Publié le 04/10/2005

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droit
Cet usage de la force diffère néanmoins considérablement de tout autre rapport de force. Le voleur n'est pas aux prises avec une volonté particulière mais avec la volonté générale : la police agit « au nom de la loi ». Même si, pour des raisons pratiques (tous les citoyens ne peuvent pas intervenir directement dans les opérations de maintien de l'ordre), elle est composée d'individus particuliers, la police représente la force publique, c'est-à-dire la force qui naît de l'union de tous les citoyens. Il y a donc bien un usage de la force, mais le droit ne saurait exprimer des rapports de force puisqu'au contraire, le recours à la force n'existe qu'à partir du droit. Le mot « exprimer » supposerait quant à lui, une antériorité de la force sur le droit. Le droit supprime donc les rapports de force pour en instituer un nouveau : celui qui oppose l'individu à la société tout entière. En quoi à présent la contrainte exercée par la société sur l'individu est-elle d'une nature différente des autres rapports de force? Pour le libertaire, la loi n'est qu'une entrave : ma liberté, au lieu d'être niée par autrui, l'est par les forces répressives et, à travers elles, par la société entière. Certes, on pourra en toute rigueur dire que la loi n'exprime pas un rapport de force; cependant l'essence de la loi serait l'oppression de l'individu par le groupe, l'individu n'étant pas libre d'accepter ou de refuser les lois. Le droit reposerait donc bien sur un rapport de force fondamental, celui par lequel l'individu est contraint de renoncer à sa liberté pour servir la loi.

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