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Notre pensée est-elle prisonnière de la langue que nous parlons?

Publié le 23/03/2005

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On ne peut prétendre en effet qu'une personne qui ne parlerait pas n'aurait pas de pensée. D'ailleurs, il a été scientifiquement prouvé que les nourrissons développent déjà une pensée avant même d'apprendre à parler. De plus, dans notre vie courante, on n'exprime pas toutes nos pensées en passant par l'intermédiaire de la langue  (ex : il y a des pensées qui « traversent « notre esprit sans que nous ayons le temps de la traduire en mots). On peut également penser sous forme imagée, olfactive, tactile, etc. (c'est ce qui à lieu dans les souvenirs ou les rêves).

-La psychanalyse (Freud) en découvrant l'existence de l'inconscient, affirme que l'individu a des pensées qu'il ne connaît pas lui-même consciemment, donc qu'il ne peut formuler dans sa langue.

- La langue n'est peut-être pas la condition nécessaire à la pensée, car les arts semblent êtres d'autres vecteurs de la pensée. Il existerait une pensée ineffable qui n'a pas besoin de la langue pour se développer. « Sur l'ineffable, il y a de quoi parler et chanter jusqu'à la consommation des siècles «, déclare Jankélévich (La musique et l'ineffable). Les poètes savent quant à eux s'approprier la langue et l'utiliser à loisir pour exprimer le fond de leur pensée.

  • I) La pensée comme prisonnière de la langue que nous parlons. Langage et vision du monde.
  • II) Peut-on s'évader de la "prison" de notre propre langue ?
  • III) La langue comme condition de la pensée et la pensée comme condition de la langue.
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« Les poètes savent quant à eux s'approprier la langue et l'utiliser à loisir pour exprimer le fond de leur pensée.

Lalangue est malléable, et ne cantonne pas la pensée pour les poètes, qui jouent avec les mots et entre les mots.

3ème partie : c'est la langue qui permet l'épanouissement de la pensée. Les mots nous apprennent à nous exprimer, à penser, réfléchir.

Ce sont des outils pour la réflexion.C'est le langage qui rend possible notre pensée de façon claire et précise.

Nous apprenons à penser en apprenant àparler.

Formuler les mots permet de formuler la pensée.

La pensée à besoin d'un support pour se développer (on nepeut penser à quelque chose précisément sans passer par les mots).Pour Hegel, la langue est ce qui rend possible la pensée.

Pour lui, une penséeau-delà du langage est une pensée qui n'existe pas encore.

Il faut pouvoirformuler notre pensée pour qu'elle existe vraiment.

Les mots de la languepermettent de représenter des choses abstraites ou même irréelles (unpolygone à mille côté, la justice, le temps, un animal merveilleux…).

Ce quin'est pas nommé ne possède aucune existence et aucune réalité.

C'est doncla langue qui permet la pensée.

Loin d'être prisonnière, la pensée est alorslibérée par la langue.

La pensée ne peut pas se passer du langage car sanslui elle n'aurait aucun mode d'existence structuré.

« C'est dans le mot que nous pensons.

Nous n'avons conscience de nospensées, nous n'avons de pensées déterminées et réelles que lorsque nousleur donnons la forme objective, que nous les différencions de notreintériorité […].

C'est le son articulé, le mot, qui seul nous offre une existenceoù l'externe et l'interne sont intimement unis.

Par conséquent, vouloirpenser sans les mots est une tentative insensée.

On croit ordinairement, ilest vrai, que ce qu'il y a de plus haut, c'est l'ineffable.

Mais c'est là uneopinion superficielle et sans fondement ; car en réalité, l'ineffable, c'est lapensée obscure, la pensée à l'état de fermentation, et qui ne devient claireque lorsqu'elle trouve le mot.

Ainsi le mot donne à la pensée son existence laplus haute et plus vraie.

» Hegel, in « Philosophie de l'esprit ». Hegel engage sa réflexion sur la possibilité de la synthèse entre l'aspect subjectif et l'aspect objectif de la conscience.

Le langage est un moyen terme entre ces deux aspects, ce par quoi la conscience obtient l'existence. Le langage permet à l'homme de concevoir la nature.

Et on ne peut la concevoir sans lui, quel que soit l'envie qu'onen a.

De même, il n'est pas possible d'exprimer la conscience autrement que par le recours au langage, quelle quesoit la prétention de l'ineffable. Hegel lie le mot et la pensée : 1.

Penser par le mot, c'est lier intériorité et extériorité. 2.

Il est impossible de penser sans les mots. 3.

Le langage clarifie la pensée. D'emblée, la thèse de Hegel est affirmée clairement, en une phrase lapidaire : « C'est dans le mot que nous pensons. » L'ensemble du texte vise à l'analyse des deux termes : la pensée, le mot, et à leur articulation.

D'où formellementdeux possibilités : penser avec les mots (penser « dans le mot ») ; penser sans les mots (c'est la tentation de l'ineffable).

Cette seconde tentative est écartée, par Hegel , comme une erreur.

Ainsi, seule, la première possibilité demeure, d'où l'affirmation renouvelée, sous une autre forme, de la thèse : « le mot donne à la pensée son existence la plus haute et la plus vraie. » 1.

La thèse est examinée en chacun de ses éléments.

D'abord la pensée.

Penser c'est avoir conscience depenser, ce qui implique un dédoublement.

Si naïvement toute pensée, en tant que personnelle (« nos pensées »), est crue de l'ordre de notre intériorité (et strictement seulement de cet ordre), philosophiquement, elle est aussi de l'ordre de l'extériorité (et donc différenciée de l'intériorité).

Penser est une activité (« donner »à nos pensées) qui assure le passage d'un ordre à un autre, où l'on passe en même temps de l'abstrait(« penser » dans le vague en général) au concret, de la subjectivité à l'objectivité (des pensées « déterminées », cad qui sont celles-ci ou celles-là).

Enfin, avec une réflexion particulière qui doit être consacrée à l'idée de forme (la « forme » objective) qui, en tant que forme, assure une universalité de la pensée applicable dans la diversité et la multiplicité des situations – s'opposant implicitement à un plein qui ne peut seréférer qu'à l'unique particularité du contenu de ce qui est ici et maintenant.

Forme claire opposée à l'obscur du. »

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