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Obéir aux lois et coutumes de mon pays. Dans quelle mesure une telle maxime vous paraît-elle recevable ?

Publié le 27/02/2008

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Obéir aux lois et coutumes de mon pays. Dans quelle mesure une telle maxime vous paraît-elle recevable ?

■ Le problème se pose donc de savoir où est la vérité, où est la vraie justice. Mais se demander où est la vraie justice, c'est postuler que cette vraie justice existe, qu'il existe une justice universelle et éternelle, constituant le droit idéal et à laquelle les divers droits positifs devraient se conformer. Tel est le problème fondamental qui est posé lorsqu'on demande s'il suffit pour être juste d'obéir aux lois et aux coutumes de son pays. Car s'il n'existe d'autre justice que les divers droits positifs, la réponse sera évidemment « oui « ; mais s'il existe une justice idéale, transcendant tous les droits positifs, la réponse sera « non « dès lors que les lois et les coutumes de notre pays ne seront pas conformes à cette justice. C'est donc à rechercher si l'on peut poser l'existence d'une telle justice qu'il nous faut nous appliquer.

« Ce texte se situe à l'opposé, par exemple, de la thèse des stoïciens.

En effet, pour Cicéron , les conflits interindividuels exigeaient le retour aux principes d'une concorde inscrite dans la nature des choses.

En revanche,pour Hobbes , la guerre des hommes à l'état de nature provoque le recours à cet artifice pacifiant qu'est L'Etat. Dans un premier temps, Hobbes mous montre comment, dans l'état de nature où les hommes vivent dispersés et sans lois pour les gouverner, les inégalités physiques et intellectuelles sont réduites à rien : la mort constituant pourtous la grande peine, la possibilité donnée à chacun de tuer l'autre établit entre les hommes une égalité rigoureuse.Une fois posée l'égalité dans l'état de nature, Hobbes va montrer comment le jeu naturel des passions entraîne la nécessité d'une guerre incessante.

Première passion : l'orgueil.

Chacun va affirmant sa supériorité sur l'autre ; pouren décider, il viendra vite le moment de l'affrontement.

Deuxième passion : le désir.

Quand deux désirs portent sur lemême objet, seul le combat départagera celui qui en jouira.

Les occasions de conflit sont donc multiples et créentun état d'insécurité permanent. Mais la lutte à mort peut surgir entre deux êtres sans qu'il y ait matière à se battre : la nature donne à l'individu ledroit, pour sauver sa vie, d'employer tous les moyens qu'il jugera bons.

Qui me dira que cet homme que je rencontren'a pas l'intention de me tuer.

Je m'en protégerai en attaquant le premier : l'état de nature est un état de guerregénéralisée où l'homme est un loup pour l'homme. b) Les lois issues du droit positif se révèlent donc nécessaires Il faut donc contraindre les hommes à être justes en les faisant devenir justes.

D'où le rôle préventif et répressif deslois qui ordonnent à l'homme, par une contrainte extérieure, de ne pas menacer les droits d'autrui.

La loi civileimpose ainsi à tous les hommes une conduite rendant possible « l'harmonie des libertés » (Kant) et en premier lieu lasécurité. c) Suffisance de ces lois. Ces lois suffiraient puisqu'il n'y aurait aucun autre moyen pour rendre l'homme juste.

Toute la justice viendrait doncdes seules lois de l'État et leur obéir ferait de nous des hommes justes soucieux d'autrui.Transition : Ainsi et en apparence, il suffit d'obéir aux lois civiles pour être juste.

Cependant, certaines lois serévèlent injustes et on ne peut que se demander si leur obéir ne nous rendrait pas plutôt injustes.

De plus, lapossibilité de juger qu'une loi est injuste ne prouve-t-elle pas que l'homme dispose d'une faculté le rendant capablede déterminer le juste? 2) Inutilité des lois et suffisance de la morale pour réaliser la justice. a) L'homme aurait une conscience morale lui permettant d'être juste par lui-même: On peut poser l'idée d'un homme doué de moralité, à comprendre comme un don inné - « instinct divin », «jugeinfaillible » selon Rousseau, «loi morale en moi » selon Kant - lui permettant de distinguer le bien du mal dèsl'enfance : Kant prend l'exemple d'un enfant qui saurait spontanément que ne pas rendre un héritage à sonpropriétaire serait injuste. b) Inutilité des lois, voire injustice des lois. - Dans ce cas, on peut douter des lois qui semblent artificielles : pourquoi des lois alors que l'homme estspontanément capable de justice? Ces lois ne sont-elles pas là pour pervertir ce sens inné de la justice qu'auraitl'homme ? C'est la thèse des marxistes : les lois sont au service des intérêts de la classe dominante ; elles sontdonc injustes.- C'est aussi la thèse des anarchistes : les lois sont là pour dompter et assujettir l'individu.

Leur généralité va contrele respect de la liberté individuelle.

Elles sont donc injustes.

Et il y a des lois injustes, telles les lois racistes ouantisémites qui défendent les droits de certains au détriment de ceux des autres. c) Suffisance de la loi morale. En ce sens, il suffirait d'obéir à la loi morale pour être juste, car d'elle seule naîtrait toute la justice.

C'est biend'ailleurs notre sens moral qui nous fait juger de l'injustice éventuelle des lois.

C'est donc bien lui qui serait premieret qui fonderait aussi la possibilité même de faire des lois justes : il leur servirait de modèle.

C'est en cela qu'onpourrait poser l'existence d'un droit naturel, défini par notre sens moral et posant les droits fondamentaux deshommes, qui précéderait et fonderait le droit civil, c'est-à-dire le droit posé par les lois de l'État. Si le droit est toujours plus ou moins lié à des rapports de forces et si la loi consacre le pouvoir du plus fort, il enrésulte que la légalité ne coïncide pas toujours avec la légitimité (ce qui est juste).

Le droit ne peut donc êtreassimilé à ce qui a été ou à ce qui est et l'exigence du droit ne peut être enfermée dans les lois positives.

Le droitest aussi un idéal qui exprime ce qui doit ou devrait être.

Antigone est là pour nous rappeler que les lois du coeur,qui sont des lois non écrites, sont parfois plus profondes et plus vraies que les lois positives, que les « lois écrites » de la Cité.

Il y a aussi, comme le dit Kant, au-dessus des lois positives qui changent d'un pays à un autre, d'une époque à l'autre, des lois non écrites qui sont intemporelles et que les hommes ne peuvent transgresser sans. »

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