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OBJET DE LA PHILOSOPHIE. — UTILITÉ ET IMPORTANCE DE LA PHILOSOPHIE. — SES RAPPORTS AVEC LES AUTRES SCIENCES.

Publié le 15/06/2011

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philosophie

I. Objet de la Philosophie.

1. Comme nous l'avons vu (question préparatoire) , l'âme et Dieu sont l'objet des sciences philosophiques ou de la philosophie. 2. L'âme et Dieu sont aussi l'objet des sciences théologiques ou de la théologie. 3. Mais en philosophie on étudie l'âme en partant des phénomènes de lame, tels que les fait connaître la réflexion, et Dieu en partant de l'idée de l'infini, telle aussi que la réflexion la fournit. 4. En théologie on part pour ces deux études : 1° des données obtenues par la philosophie , devenue sous ce rapport une introduction à la théologie ; 2° des enseignements fournis sur l'âme et sur Dieu par l'Écriture sainte et par la tradition catholique.

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« 14 IMPORTANCE DE LA PHILOSOPHIE.II.

Utilité et Importance de la Philosophie.I.

L'utilité d'une science consiste dans les applications que l'on en fait aux usages de la vie.2.

L'importance d'une science consiste dans les applications que l'on en fait à d'autres sciences.3.

Prenons pour exemple les sciences mathématiques (quest.

prépar.).

Elles donnent lieu à deux sortesd'applications.

En premier lieu on les applique aux besoins de la vie commune, ce qui donne naissance au calcul, àl'arpentage, à la mécanique pratique, etc.

Ces applications font ce qu'on nomme l'utilité des sciencesmathématiques.4.

En second lieu, on les applique aux recherches mêmes des autres sciences cosmologiques, qui sont obligées derecourir sans cesse aux sciences mathématiques, parce que les phénomènes dont elles s'occupent sont toujoursimpliqués avec la quantité, l'étendue et le mouvement.

L'astronomie tout entière, si indispensable à la navigation, àla géographie, etc., n'est qu'une vaste application des sciences mathématiques, parce que l'univers lui—même, lescieux et leurs soleils, les planètes et leurs orbites, leurs espaces, leurs densités et leurs volumes, sont unemerveilleuse et infinie réalisation des lois absolues de la quantité, de l'étendue et du mouvement.L'application des sciences mathématiques aux autres sciences constitue ce qu'on appelle l'importance des sciencesmathématiques..

On se rendrait compte de l'utilité et de l'importance de chacune des autres branches des sciences, en examinantde la même manière les deux espèces d'applications auxquelles elles donnent lieu.

Chacune contribue ainsidoublement à l'accroissement de la puissance humaine, DE LA PHILOSOPHIE ET DES AUTRES SCIENCES.

15qui se proportionne aux progrès mêmes de la science.

Car, ainsi que l'a dit Bacon, l'homme ne peut qu'autant qu'ilsait; il ne peut rien s'il ne sait rien, et il peut d'au-tant plus qu'il sait davantage.6.

L'utilité de la philosophie consiste donc dans les ap-plications qu'elle fournit aux besoins de la vie de l'âme, et sonimportance consiste dans l'influence qu'elle exerce sur les autres sciences.7.

Son utilité est précisément analogue à celle des sciences mathématiques.

Comme la quantité, l'étendue et lemouvement se trouvent partout dans le monde matériel, la pensée, le sentiment et l'action se trouvent partout dansle monde spirituel.

Comme par conséquent les sciences mathématiques, qui cherchent les lois de la quantité, del'étendue et du mouvement, nous sont utiles même dans nos rapports journaliers avec les corps, les sciencesphilosophiques, qui cherchent les lois de la pensée, du sentiment et de l'action, nous sont également utiles dans lesfaits journaliers de la vie spirituelle.

Bien diriger noire pensée, nos affections, nos actions, savoir juger, raisonner,gouverner nos passions et notre liberté, voilà des résultats qui sont sans contredit tout aussi nécessaires que savoircalculer, mesurer, faire des machines, etc.8.

L'importance de la philosophie a quelque chose de plus remarquable que celle de toutes les autres sciences :c'est qu'elle exerce une juridiction générale sur toutes les sciences prises indistinctement.

Nous allons examinercette importance dans le paragraphe suivant.III.

Rapports de la Philosophie avec les autres sciences.4.

L'âme étant l'un des deux objets de la philosophie (parag.

I), et l'intelligence étant une des facultés de l'âme, ils'ensuit immédiatement que les sciences, comme pro-. 16 DE LA PHILOSOPHIE ET DES AUTRES SCIENCES,duits de l'intelligence humaine, font partie de l'objet de la philosophie.Les lois de la science en général et les lois de chaque science en particulier sont renfermées dans les lois de, et toute science doit emprunter sa législa - tion à la philosophie.

C'est pourquoi il n'y a pas de science qui n'aitune partie philosophique, pas une science qui ne puisse et ne doive fournir des questions à la philosophie.2.

En effet, toute science suppose certaines notions fon-damentales, et l'emploi de certains procédés.

Quelles sontces notions, leurs caractères, leur origine? Quels doivent être ces procédés? Ces questions, auxquelles chaquescience ' donne lieu, ne se rapportent plus à l'objet de cette science et ainsi n'appartiennent pas à cette science,mais elles se rapportent à l'intelligence humaine, à l'un des objets de la philosophie, et ainsi elles appartiennent à laphilosophie.C'est ce qui va être expliqué par quelques exemples pris dans chacune des huit branches des sciences qui ont étéénumérées précédemment (quest.

prépar.).3.

Les sciences mathématiques traitent du nombre, de l'étendue et du mouvement.

Elles partent des notions de cestrois choses et de celles qu'elles sous-entendent, par exemple, de la notion de force, de celles de fini et d'infini.Mais ces notions d'où viennent-elles? comment se forment-elles en nous? Voilà des questions qui ne sont nullementmathématiques, mais purement philosophiques.

Et la manière dont ces questions sont résolues par la philosophie,influe sur les sciences mathématiques d'une manière toute directe.

Pour n'en citer qu'un exemple, les notions de finiet d'infini coexistent dans l'esprit, l'une est inséparable de l'autre.

Nous concevons tout à la fois les nombre finis DE LA PHILOSOPHIE ET DES AUTRES SCIENCES 17et l'infini en nombre, les étendues finies et l'espace infini, les forces finies et une cause infinie.

Or une écolephilosophique du dernier.-siècle a cru que l'infini n'était qu'une répétition du fini , c'est-à-dire qu'elle a réduit lesdeux notions à une seule : que s'en est-il suivi en mathé-matiques? qu'on a proscrit toute méthode et toute démon-stration qui renfermait l'idée d'infini, ce qui, dans les parties élevées de ces sciences, a amené des difficultésconsidérables et s'est fait ressentir jusque dans les éléments, en géométrie, par exemple, où la théorie des parallèleset le postulatum d'Euclide sont devenus insolubles, et où l'on a substitué aux démonstrations par l'infini des dé=. »

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