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L'objet utile peut-il être beau ?

Publié le 27/02/2011

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   ÉLÉMENTS DE RÉFLEXION    • Remarquer qu'il ne s'agit pas de savoir si tout objet utile peut être beau.    • Se demander pourquoi le problème peut être posé.    — En quoi pourrait-on appréhender une opposition (voire une contradiction) entre le fait d'être « utile « et d'être « beau «?    — Penser au(x) problème(s) de l'esthétique industrielle et de la beauté des objets techniques.    — L'esthétique industrielle cherche à concilier « la liberté du goût « avec l'exigence fonctionnelle.    — Il peut se faire, en effet, que l'esthétique industrielle rencontre les libres productions de l'esthétique non-figurative (si bien que certains croient voir en elle la véritable solution des problèmes de l'art en société industrielle).    D'autant que ces « objets techniques esthétiques « de grandes séries peuvent se trouver ainsi dans la vie quotidienne de tout le monde.    — Mais cette esthétique industrielle ne serait-elle pas, de fait, asservie en dernière instance à l'exactitude fonctionnelle; et plus encore à des impératifs techniques (ou sociaux?) d'efficacité et de rendement?

« • Mais la conception idéale et académique du beau préjuge de ce qui est beau et finit par l'enfermer dans une vision étroite.

C'est contraint par de telspréjugés que Zola juge l'œuvre de Cézanne.

Zola qualifie Cézanne « d'artiste raté ».

Ce jugement est la conséquence de l'idéologie que Zola a de l'art.

Ildoit être une fenêtre transparente sur le réel, ce qui condamne la perspective sans académisme et les contours peu lisses des objets peints par Cézanne. • Que doit-on conclure de la critique de l'académisme ? Doit-on soutenir la relativité du beau et finalement déclaré comme Duchamp « la mort du beau » ?Ou ne doit-on pas redéfinir l'intérêt supérieur qu'il prétend servir ? 3-Le beau satisfait notre intérêt spirituel. • Si l'on identifie le beau à l'inutile, on est conduit à soutenir un relativisme absolu.

C'est ce que le montre le geste de Duchamp qui promeut au rang« d'œuvre d'art » un urinoir simplement en l'exposant dans un musée.

Par contraposition, la discrimination du beau implique une utilité ou un sens. • Davantage, on peut soutenir, comme Kandinsky, dans Du Spirituel dans l'art, et dans la peinture en particulier , que des œuvres apparemment dénuées de sens sont celles qui en ont le plus.

Ce constat résulte de la contradiction entre l'exigence spirituelle et l'habitude du regard.

C e dernier est attaché à ce quiest extérieur, alors que l'accès au spirituel passe par la conformité à cette règle : appauvrir l'extérieur, c'est enrichir l'intérieur. • On trouve, dans l' Esthétique de Hegel, une expression philosophique de cette règle par l' analyse de l'art romantique.

Pour Hegel l'art romantique succède au beau idéal de l'art classique de la Grèce et achève le développement de l'idée du beau.

Cet art, qui regroupe la totalité de l'art médiéval et modernedepuis les origines du christianisme, comprend que les intérêts de l'esprit ne peuvent être réalisés que si le beau implique, intègre ce qui lui est opposé : lemal, la mort, le grotesque, le laid.• Ce rapport entre le beau et le spirituel a été magistralement exprimé par Baudelaire.

Que serait les fleurs du mal sans le spleen ? Et pourtant quelle force spirituelle déployée dans ces vers : « Car c'est vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage Que nous puissions donner de notre dignité Que cet ardent sanglot qui roule d'âge en âge Et vient mourir au bord de votre éternité ! » ( Les Phares ). Conclusion : • Le beau est inutile pour satisfaire les intérêts communs de l'homme.

On ne peut trouver en lui des moyens pour combler nos besoins matériels, énoncerdes règles de moralité ou découvrir des lois scientifiques.

Néanmoins, cela n'implique pas qu'il exclut tout intérêt.

Mais il ne peut satisfaire pleinement lesintérêts de l'esprit qu'en renonçant au beau idéal, canonique et académique et en intégrant le mal et le laid.. »

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