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L'occasion et l'objet général de la « Critique de la raison pure » (KANT)

Publié le 21/03/2011

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— Kant s'est proposé dans la Critique d'examiner la nature et la portée de la raison humaine ainsi que l'usage légitime de ses diverses données dans tous les domaines de la connaissance rationnelle. C'est le problème général du savoir qui est ici posé : de quelles connaissances certaines sommes-nous capables et en quelles matières ?   

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« est plus grand qu'une de ses parties, ou que Dieu est bon, parce que cela résulte nécessairement de la définitiond'un tout ou de Dieu.

En d'autres termes, des jugements a priori sont possibles, s'ils sont analytiques.

Mais celasuppose des définitions préalablement posées par lesquelles dans le concept d'un objet soient liés un certain nombrede caractères.

Il s'agit donc de savoir comment sont constituées de telles définitions.

Dès longtemps, Kant avaitremarqué — et c'est de ce moment que l'on peut faire dater la vraie origine de la philosophie critique — que de tellesdéfinitions sont des synthèses et que ces synthèses sont le résultat d'une expérience, d'une intuition.

La vue seuledes choses peut nous apprendre quels caractères sont donnés ensemble pour constituer un objet (De l'évidence despremiers principes...

1763).

Mais c'est ici que naissent les véritables difficultés.

Car il s'ensuit, semble-t-il, que seulsles principes analytiques peuvent être a priori.

Et pourtant c'est un fait que les principes constitutifs et féconds desdiverses sciences sont synthétiques et présentent en même temps les caractères de propositions a priori.

Lesdéfinitions élémentaires ou les postulats auxquels se rattachent, de façons d'ailleurs très différentes, les théorèmesdes mathématiques ou les lois de la physique, sont des synthèses précédant toute analyse qui sans elles opéreraitdans le vide.

Affirmer que la ligne droite est le plus court chemin entre ses extrémités, c'est faire une synthèse, carpour une ligne, d'être droite et d'être le minimum de distance entre deux points, ce sont là deux qualitéshétérogènes et qui ne s'impliquent point.

Affirmer que tout fait a une cause, c'est encore faire une synthèse, car lanotion du fait ne contient pas en sa définition la nécessité qu'il se rattache à une condition nécessaire.

Pourtant ilfaut que ces synthèses soient a priori.

Ce n'est qu'à cette condition que les sciences qui les mettent en œuvreseront vraiment certaines, ce dont personne ne doute de bonne foi.

Dès lors voici la question où se concentre leproblème critique : comment des jugements synthétiques a priori sont-ils possibles? C'est-à-dire, comment pouvons-nous avant toute expérience affirmer légitimement d'un objet telle ou telle propriété qui n'est pas comprise en sadéfinition? Dans l'opuscule déjà cité, où pour la première fois le problème est posé, ou du moins entrevu, Kantparaissait recourir à une expérience intérieure, à une sorte d'intuition, portant sur des réalités d'ordre transcendant.Dans la Critique même il aura recours à une intuition d'ordre spécial pour fonder les principes mathématiques ; mais ildevra trouver autre chose pour les principes de la physique ou pour ceux de la métaphysique.

Toutefois, au débutde la Critique, il ne préjuge encore aucune solution spéciale ; il cherche seulement les conditions générales de lasolution de ce difficile problème. Il va, pour les trouver, procéder à la manière des physiciens.

Ceux-ci n'observent pas les faits au hasard : ilsprennent les devants et construisent conformément aux lois delà raison des hypothèses qu'ils essaient après devérifier par des expériences.

Pourquoi ne procéderait-on pas de même en métaphysique ? Ici, comme ailleurs, allonsau-devant des faits par des hypothèses.

En voici une qui expliquerait tout, « On avait admis jusqu'ici que toutes lesconnaissance » devaient se régler sur les objets ; mais, dans cette hypothèse, tous nos efforts pour établir àl'égard de ces objets quelque jugement a priori qui étendît notre connaissance n'aboutissaient à rien.

Que l'oncherche donc une fois si nous ne serions pas plus heureux dans les problèmes de la métaphysique, en supposantque les objets se règlent sur notre connaissance, ce qui s'accorde déjà mieux avec ce que nous désirons expliquer,c'est-à-dire avec la possibilité d'une connaissance a priori de ces objets qui établisse quelque chose à leur égardavant même qu'ils nous soient donnés.

Il en est ici comme de l'idée que conçut Copernic.

Voyant qu'il ne pouvaitvenir à bout d'expliquer les mouvements du ciel en admettant que toute la multitude des astres tournait autour duspectateur il chercha s'il ne serait pas mieux do supposer que c'est le spectateur qui tourne et que les astresdemeurent immobiles.

» De même, si l'on suppose que les objets pour être perçus et conçus doivent se régler sur lesnécessités de notre esprit, on comprend que nous puissions savoir d'avance, d'après les conditions de l'intuition oude la pensée, ce qu'ils doivent être, au moins quant à leur forme générale ; mais aussi bien, c'est là tout ce qu'enénoncent les principes a priori.

(R.

P., i, 21-25.) Cette hypothèse sera vérifiée, si par elle on peut rendre raison des caractères et de la fonction des jugementssynthétiques a priori, aussi bien que des succès et de la certitude que leur doivent les sciences.

Il faudra pour celadénombrer les diverses sortes de principes a priori et pour chacun se demander comment il est possible et quel enest l'usage légitime.

Tel est bien, après l'intention, le contenu et l'objet effectif de la Critique delà raison pure.. »

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