Ode

(grec ôdé, « chant «) 1 (Ant.) Tout poème destiné à être mis en musique, mais le mot s’est spécialisé pour désigner une forme de poésie lyrique caractérisée par ses thèmes, sa construction en strophes et la prédominance de certains rythmes. Ode héroïque ou pindarique : louange des dieux et des héros, lyrisme choral sur le rythme de la triade. Ode légère : amour, plaisirs de la vie, philosophie, petites strophes de rythmes divers gardant toutes la même construction (ex. les Odes d’Horace). 2 (xvie s., Pléiade) a) Ode héroïque (Ronsard) : louange des grands, « discours fatal des choses mondaines «, rythme de la triade; ex. Ode à Michel de L'Hospital; b) Ode moyenne : mythologie, morale, amour de la vie, désir de gloire, nature, sur le modèle d’Horace, en strophes très variées; ex. A la fontaine Bellerie; c) Odelette. 3 (xviie s.) a) Première moitié du xviie s., sens très vague du mot ode : tout poème en strophes sur des mètres qui ne sont pas régulièrement des alexandrins; sujets très divers, lyriques, narratifs, réalistes (ex. Ode à la solitude de Saint-Amant); b) mais Malherbe fixe définitivement Yode héroïque et sacrée, en strophes sur le même rythme, dans un style oratoire et mythologique : ex. Ode sur la prise de Marseille; c) Boileau (A. P., II, 58-84) revient à la distinction antique par les thèmes. 4 (xviiie, xixe s.) Tout poème lyrique qui exprime d’une façon personnelle des sentiments communs à la masse des hommes, en strophes symétriques, en mètres variés, avec un système harmonieux de rythmes et de rimes : ex. Odes de J.-B. Rousseau, de Lefranc de Pompignan; Ode à la Colonne de V. Hugo (Les Chants du crépuscule). 5 (xxe s.) Les strophes régulières ont disparu, les vers sont libres, l’ode ne se distingue plus que par son thème, lyrisme héroïque, patriotique, philosophique, religieux : ex. Les Cinq grandes Odes de Claudel.