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L'oeuvre de BOILEAU

Publié le 29/03/2012

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boileau

(1636-1711)

Les débuts

Nicolas Boileau, quinzième enfant d'un greffier au Parlement de Paris, vient au monde dans l'enclos du Palais de Justice le 1er novembre 1636. C'est donc - malgré ses prétentions à la noblesse - un bourgeois de Paris qui, à la mort de son père, jouira d'une honnête aisance. Cela lui donnera l'indépendance matérielle nécessaire pour abandonner le métier d'avocat, qu'il avait à peine pratiqué, et pour se consacrer aux lettres qui l'avaient attiré dès le collège. Il existe une légende de Boileau, à l'origine de laquelle on le trouve lui-même: l'image de l'auteur qui a su découvrir les défauts des écrivains en renom, dénoncer, contre l'opinion générale, les voies dangereuses dans lesquelles s'engageait la littérature, montrer la route aux meilleurs de ses contemporains et formuler fe premier les règles de la vraie poésie, dans chaque genre. Cette image c'est celle que Boileau à la fin de sa vie a réussi à imposer et qui le désignera comme l'ennemi à abattre pour les romantiques et comme le symbole du classicisme pour ses défenseurs...

boileau

« 372 1 1 MANUEL D'HISTOIRE LITTERAIRE DE LA FRANCE Ses premières œuvres - en dehors de quelques pièces galantes à la mode· du temps ~ traduiront l'état d'esprit d'un groupe dans lequel se trouvait déjà son frère Gilles Boileau, où l'on rencontrait Chapelain et l'abbé Cotin, deux des futures victimes du jeune Nicolas (que l'on appelait aussi Despréaux, du nom d'un petit enclos qu'il possédait dans la Nièvre).

Ce groupe était animé d'une volonté commune: exiger la pureté de la langue et s'opposer à la cabale précieuse et à ses œuvres: romans de Mademoiselle de Scudéry, poésies emphatiques, abon­ dant en clichés, de Ménage.

Des épigrammes, des sonnets · souvent injurieux sont échangés fréquemment.

Toutefois la satire, très.

en vogue vers 1660, n'abordait pas ces sujets; elle se proposait avant tout un but moral, s'en prenait à Ja vénalité de la justice, dénonçait la décadence de la noblesse; ou bien, si elle traitait de littérature, c'était pour fustiger la préciosité, le pédantisme en général, sans allusions aux personnes.

On n'aime pas non plus les financiers dans ce petit cercle d'écrivains et d'hommes de goût, et l'on attaque surtout le surintendant Foucquet, pourtant protecteur des lettres et des arts.

C'est cet état d'esprit qui· s'exprime dans la l~re satire de Boileau en 1661: l'air de Paris n'est bon que pour ceux qui sont habiles dans l'art de s'enrichir ou de flatter les parvenus.

Cette pièce, que son auteur a souvent remaniée par la suite pour lui donner une valeur morale plus générale, marque l'accord de Boileau et de ses amis avec les tendances politi­ ques de Colbert.

En 1662 la représentation de L'Ecole des femmes déclenche une violente campagne contre Molière.

Boileau, dans des stances d'abord, puis dans la satire Il, prend parti et riposte.

Ce ne sont pas les considérations, banales à l'époque, sur la primauté .

de.

la raison à laquelle la rime doit se soumettre, ni les criti­ ques de Ménage et de Scudéry, qui font la valeur de cette satire; c'est la prise de position en faveur de Molière.

Cet esprit bourgeois et réaliste, qui est commun aux deux écrivains, explique les désaccords fréquents avec.

Cornei Ile dont l'œuvre est encore empreinte de l'esprit chevaléresque de l'époque précédente.

Les Satires approuvent même la gaieté populaire que l'on rencontre chez Molière; mais douze ans plus tard, l'Art poétique de Boileau, moins bien inspiré, critiquera ·les scènes de farce.

Le satirique libre C'est en 1663 qu'a lieu la première distribution de gratic fications officielles aux écrivains.

Colbert, qui· veut détacher · les hommes de lettres de l'entourage des financiers pour les. »

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