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L'oeuvre d'Ovide

Publié le 21/05/2012

Extrait du document

ovide

 

LES AMOURS (22 à 15 av. J.‑C.)

LES HÉROIDES

 

DES SOINS DU VISAGE FÉMININ

 

L'ART D'AIMER (entre I av. J.‑C. et 2 apr. J.‑C.)

LES REMÈDES D'AMOUR (3 apr. J.‑C.)

LES MÉTAMORPHOSES (3 à 8 apr. J.‑C.)

LES FASTES (3 à 8 apr. J.‑C.)

LES TRISTES (fin 8‑printemps 12 apr. J.‑C.)

L'IBIS (9 apr. J.‑C.)

LES PONTIQUES (12 apr.J.‑C., IVe livre posthume en 17)

HALIEUTIQUES

 

ŒUVRES PERDUES OU INCERTAINES

 

MÉDÉE Tragédie

 

PHAENOMENA ? Poème astronomique

 

EPIGRAMMATA ET LUDICRA

CARMEN TRIUMPHALE

UN ÉPITHALAME

UNE ÉLÉGIE

UN POÈME SUR LA MORT D'AUGUSTE

UN POÈME CONTRE LES MAUVAIS POÈTES

UN POÈME SUR LA FAMILLE IMPÉRIALE

 

ovide

« pour soutenir un art fondé sur les amours.

Son point faible n'est-il pas de n'avoir aimé personne plus que son plaisir, ni Corinne (si elle a vraiment existé), ni sa femme, après la terrible sépa­ ration qui aurait pu émouvoir en lui des puissances nouvelles? :Mais prenons-le comme il est, charmant d'esprit et de variété.

Et quelle maîtrise du distique, quelle mesure dans la virtuosité! Pourquoi dit-on du mal de ces épîtres d'amoureux et d'amoureuses mythologiques qui constituent les Héroïdes? On y lit une lettre de Médée à Jason qui vaut bien les « Médée » du répertoire et presque celle des Argonautiques à qui Virgile doit les plus beaux traits de sa Didon.

C'est la jeune fille séduite par les propos, par les larmes de l'aventurier vidi etiam lacrimas : an pars est Jraudis in illis? C'est la jeune fille riche qui a tout trahi, tout gaspillé pour l'homme de sa passion, et qui se voit traiter en jeune fille pauvre : « Tu demandes où est ma dot? Nous l'avons comptée sur la plaine qu'il te fallait labourer pour enlever la Toison.

Ce bélier d'or étincelant d'une laine d'or, voilà ma dot.

Ma dot? C'est ta vie, c'est la jeunesse grecque que j'ai sauvées ...

» Et la femme abandonnée sent remuer en elle, comme un enfant, l'idée d'une terrible vengeance : nescio quid certe mens mea maJus agit ...

Evidemment, l'Art d'Aimer est un peu leste.

Qui dira sans rire, en notre siècle, que c'est un vice impardonnable? Les analyses sont lucides, et la désinvolture bien élégante, dans ce corset du distique où notre poète n'est jamais à l'étroit comme le furent parfois Properce et Tibulle.

Profitez du Cirque, messieurs les amoureux : « Ne manque pas d'assister aux concours des nobles chevaux : le Cirque, avec son immense cohue, donne bien des facilités.

Point n'est besoin de faire parler tes mains pour dire tes secrets, ni de guetter les signes de tête qui leur répondent.

Assieds-toi près de ta belle, que ta hanche touche sa hanche, là, le plus près possible : nul ne t'en empêche.

La barrière, par bonheur, t'oblige à te serrer contre elle et la force à te laisser faire.

Cherche une entrée en matière, parle d'abord de choses générales, demande-lui, d'un air passionné, de quelles écuries viennent les chevaux et, sans hésiter, mise sur le même cheval qu'elle ...

>> Il est clair que ces gracieux embarquements pour Cythère ne préparaient pas à Auguste les Cincinnatus qu'il rêvait.

Il fronça les sourcils, mais les Fastes réparèrent le dommage.

Dès longtemps introduit dans la familiarité du palais, Ovide ne connut pas la disgrâce.

Soudain, en la huitième année de notre ère, ce ne fut pas la disgrâce, mais la déportation.

On a beaucoup écrit sur les causes de l'exil d'Ovide et l'explication la plus probable reste celle qu'a imaginée Gaston Boissier.

Auprès des princesses, fort émancipées, l'auteur de l'Art d'Aimer dut être un conseiller précieux, un intendant sollicité.

Il y eut scandale.

Auguste qui, dix ans plus tôt, n'avait pas hésité à exiler sa chère Julie, chassa Ovide au bout du monde et ne le rappela jamais.

On connaît les demi-aveux du second et du troisième livre des Tristes: « Cet exil, je ne le dois qu'à ma naïveté ...

C'est parce que mes regards, innocemment, ont vu un crime, que je suis puni, et mon péché n'est que d'avoir eu des yeux ...

» Certains ont pensé à quelque secret d'État surpris.

Oui, si les amours de la seconde Julie, aussi ardente que sa mère, étaient des secrets d'État : en même temps qu'Ovide, quinquagénaire, partait pour les bouches du Danube, Julie fut reléguée dans une ville d'Italie.

Elle devait y rester vingt ans.

Elle avait trop avidement chéri le jeune Silanus.

Du bateau qui l'éloignait de Rome, puis de la bourgade sarmate où il ne végéta, lui, que dix ans, il écrivit, en forme d'élégies et de lettres, une longue plainte qui emplit deux recueils, les Tristes et les Pontiques.

On les a jugés diversement.

Ils sont en tout cas émouvants : c'est un être faible qui gémit, faible et égoïste, un vieil enfant gâté, mais sincère, que l'infortune ronge sans le sculpter et qui, certes, ne nous donne pas la « Ballade de sa Geôle ».

Il adule même le prince qui l'a frappé? Mais il n'a jamais été un opposant, il a toujours admiré le nouveau régime, c'est un malentendu :il espère, il supplie ses amis (ceux qui lui restent), il supplie sa femme d'expliquer et surtout, par tous les moyens, de fléchir.

Jusqu'au jour amer où il comprendra que l'appel est vain et, sans se résigner, se verra mourir.

GEORGES DUMÉZIL. »

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