L'oeuvre de Waugh
Publié le 21/04/2012
Extrait du document
ROMANS
DECLINE AND FALL (1928)
Déclin et chute
VILE BODIES (1930)
LES CORPS VILS (1947)
BLACK MISCHIEF (1932)
DIABLERIE (1938)
A HANDFUL OF DUST (1934)
UNE POIGNÉE DE CEMDRES ( 1945)
SCOOP (1938)
Reportage à la une
PUT OUT MORE FLAGS (1942)
HISSEZ LE GRAND PAVOIS (1948)
BRIDESHEAD REVISITED, THE SACRED AND PROFANE
MEMORIES OF CAPTAIN CHARLES RYDER (1942)
RETOUR A BRIDESHEAD ( 1946)
CAR NUL NE PEUT MOURIR (1957)
THE LOVED ONE ( 1940)
LE CHER DISPARU (1949)
HELENA (1950)
HELENE (1951)
MEN AT ARMS ( 1952)
HOMMES EN ARMES ( 1954)
OFFICERS AND GENTLEMEN ( 1955)
OFFICIERS ET GENTLEMEN ( 1956)
HAPPY WARRIORS ( 1955)
Heureux guerriers
THE ORDEAL OF GILBERT PINFOLD (1957)
L’ÉPREUVE DE GILBERT PINFOLD (1958)
UNCONDITIONAL SURRENDER, CONCLUSION OF MEN
AT ARMS AND OFFICERS AND GENTLEMEN ( 1961)
LA CAPITULATION ( 1962)
THE SWORD OF HONOUR (1962)
L'Epée d 'honneur
ESSAIS
ROSSETTI, HIS LIFE AND WORK (1928) Rossetti, sa vie et son œuvre
A BACHELOR ABROAD, A MEDITERRANEAN JOURNAL
Un célibataire sur le continent, journal méditerranéen
LABELS, A MEDITERRANEAN JOURNAL ( 1930)
Étiquettes, journal méditerranéen
REMOTE PEOPLE ( 1931)
Peuples éloignés
THE WERE STILL DANCING ( 1932)
Ils dansaient encore
NINETY‑TWO DAYS ( 1934) 92 jours
WAUGH IN ABYSSINIA ( 1936) Waugh en Abyssinie
ROBBERY UNDER LAW: THE MEXICAN OBJECT LESSON
Un vol sous le coup de la loi: une leçon de chose mexicaine
WHEN THE GOING WAS GOOD ( 1946) Quand ca marchait bien
SCOTT‑KING 'S MODERN EUROPE (1947) L'Europe moderne de Scott King
EDMUND CAMPION ( 1946) EDMOND CAMPION, MARTYR (1953)
THE HOLY PLACES (1952) Lieux Saints
THE LIFE OF THE RIGHT REVEREND RONALD KNOX
Vie du Très Révérend R. Knox
A TOURIST IN AFRICA ( 1960)
Un touriste en Afrique
NOUVELLES
MR. LOVEDAY'S LITTLE OUTING AND OTHER SAD STORIES (1936) La petite promenade de M. Loveday et autres histoires tristes
WORK SUSPENDED (1942) Arrêt de travail
«
sépulcral, perdra son âme et la paix pour avoir pactisé avec le Malin, Joseph Staline,
jugé à l'époque plus nuisible que Benito Mussolini.
Tous les personnages de Waugh, excentriques ou naturels, malicieux ou lourds, qu'ils
s'ébattent à Londres ou sur l'annexe continentale, dans des royaumes ou des républiques farfelus,
Azania ou Neutralia, dans un antique comté ou aux États-Unis, tous gesticulent, confabulent,
s'amusent dans un contexte anglais à cent vingt pour cent.
Ils le traînent, légèrement et partout,
avec eux.
Il reste intraduisible en français par le jeu kaléidoscopique de ses allusions : beaux
quartiers de Mayfair ou de Kensington, le café Royal, la bohème de Chelsea, les perfidies litté
raires
plantées dans le folklore londonien, les clubs, Oxford, Cambridge.
Intraduisible surtout
par ses classes - ses castes - et leurs accents, ces structures permanentes de la société anglaise
contemporaine.
De plus, Waugh est réactionnaire, paternaliste avec franchise, agressivité et talent.
A gauche,
on se souviendra de ses sympathies pour les fascistes italiens, de ses féroces plaisanteries sur l' Éthio
pie d'Haïlé Sélassié.
A droite, sa froide et suave violence paraîtra gênante ou démodée dans son
détachement hautain.
Pourtant, malgré les apparences, Waugh ne choisit pas entre l'Est et
l'Ouest qui l'obsèdent.
Par le prisme de son humour, toute la planète devient sauvagement gro
tesque : le
provincial William Boot lancé dans les mésaventures du journalisme sensationnel et
international, l'obscur professeur Scott-King invité aux fêtes commémoratives d'un poète dans
une démocratie populaire, font pendant aux émigrés anglais de Californie trafiquant dans les
pompes funèbres et aux fats députés du parlement britannique.
Dans la trilogie, conclusion provisoire de son œuvre, Waugh reprend son thème le plus
cher : celui du destin exceptionnel des vieilles familles catholiques anglaises.
Selon lui, elles sont
ce qu'il y a de meilleur dans l'île anglicane pourrie de progressisme.
Le spécialiste de la loufo
querie devient didactique.
Avec sa fresque de l'Angleterre en guerre, il veut montrer la décom
position sociale, morale et intellectuelle d'une société qui s'affaissera dans l'horreur des horreurs :
un gouvernement travailliste.
L'universel crétinisme de la vie militaire, vu par le biais des vieux
hallebardiers ou des jeunes commandos, des services de la propagande ou du contre-espionnage,
permet toujours de faire rire.
Mais le cœur, la verve et l'insouciance n'y sont plus.
Ce n'est pas
un hasard si le plus bel épisode est celui de la retraite des troupes de Sa Majesté en Crète.
Des
officiers, des
gentlemen foutent le camp, quelquefois lâchement! Et avec eux un monde que
Waugh pleure et nous invite à pleurer.
La drôlerie des dernières œuvres devient grinçante.
Les
balles fendues
ou crevées ne rebondissent plus aussi bien.
Les ruptures du comique au tragique
sentent le procédé.
La mélancolique nostalgie d'un âge d'or, qui n'existait que pour quelques pri
vilégiés, déforme les perspectives d'un monde nouveau que Waugh méprise d'un peu haut.
Guy
Crouchback, héros de la trilogie, a désiré mourir.
C'est normal : le dur catholicisme que Waugh
propose et prêche d'une manière de plus en plus insistante, est une vision de la vie dans la mort,
de la vraie vie par la mort.
Il y a un drame dans l'existence comme dans l'œuvre de Waugh : d'un moralisme intransi
geant par tempérament, il devint trop rapidement l'humoriste de service auquel on passait ses
toquades métaphysiques.
Il est difficile de dire des choses sérieuses en badinant.
Si ces choses, ces
opinions
sont en contradiction systématique avec celles de son époque, si l'on pratique sans cesse
la provocation, on risque de ne plus être écouté.
Waugh est entendu dans tout le monde anglo
saxon.
Il est rarement compris pour ce qui est à ses yeux l'essentiel : sa foi.
La forme, chez lui, a
triomphé du fond.
La joie du rire cache le pessimisme manichéen.
Accroché à une religion imper
méable, Waugh fait étrangement penser à une « personne déplacée » cramponnée à un passeport
périmé.
179.
»
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