Devoir de Philosophie

On oppose souvent les actes et les paroles. Cette opposition vous paraît - elle pertinente ?

Publié le 26/03/2004

Extrait du document

Il semble que plusieurs raisons, plusieurs expériences pratiques, nous font opposer les actes et les paroles. Néanmoins, il s’agit de se demander si cette opposition est légitime et si elle peut fournir une opposition conceptuelle intéressante. Pour bien juger de la pertinence de cette opposition, il faut mettre en crise la pré-compréhension de ce qu’est une parole, de ce qu’elle engage d’un côté, et de ce qu’est un acte et ce qu’il engage dans l’autre.
Parler est une chose, agir en est une autre. Les mots ne sont rien sans les actes. L'action permet de soumettre le réel à la volonté de l'homme. Mais, parler n'est-ce pas déjà agir. Le langage est performatif (Austin). Faire un serment d'amour et de fidélité est un véritable engagement moral.
  • Il est légitime d'opposer les actes aux paroles.
a) Celui qui parle n'agit pas. b) Les paroles n'ont aucun poids sur les choses. c) Tout acte est un engagement.
  • Il n'est pas légitime d'opposer les actes aux paroles.
a) Parler c'est s'engager. b) Les paroles anticipent les actes. c) De sages paroles valent plus que des actes irrationnels.
.../...

« de langages par des propositions performatives.

Ces propositions, qu'il distingue despropositions purement descriptives, accomplissent de véritables actes.

Par exemple, quand jedis « voulez-vous m'épouser », ou, encore si un responsable baptise un bateau, la parole estessentiellement une action.

Elle contribue à faire advenir ce qui est dit.

Contrairement à laparole descriptive elle n'est pas un simple redoublement de la réalité. b) La promesse est précisément un acte de langage.

Si elle est susceptible de décevoir quand elle n'est pas tenue, c'est qu'elle a été appréhendée comme sincère, comme unvéritable engagement.

Les politesses convenues n'engagent à rien pour des initiés à ce rite,mais pour quelqu'un d'extérieur à ce processus, elles peuvent avoir une grande importance, etsont des preuves aussi solides que des actes. c) De plus, je peux être engagé malgré moi dans ce que je dis, et notamment quand j'énonce ce que je veux faire passer pour des convictions.

La sincérité d'une opinion peutengager ma personnalité bien plus que des actes.

3.

Les limites de la distinction acte/parole. a) La manière d'énoncer une promesse peut être le signe d'un engagement ou d'une habileté à faire croire à notre sincérité.

Mais dans un cas comme dans l'autre celui qui l'entendy croit.

Toute promesse engage donc, mais toutes les paroles n'engagent pas, certainesparoles sont anodines, voir essentiellement utilitaires. b) Pour autant n'en va t-il pas de même pour les actes ? En effet, un grand nombre d'actes n'engagent pas, c'est le cas des actes quotidiens.

Il y a autant d'actes anodins que deparoles anodines.

Les actions qui engagent la volonté humaine et sa responsabilité sont parailleurs plutôt rares. c) De plus je peux agir sans avoir voulu ce que j'ai fait, comme j'ai pu exprimer ce que je n'ai pas voulu dire.

Les paroles, comme certaines actions, toutes involontaires soient-ellespeuvent blesser ou outrer.

Surtout si ces paroles sont prononcées d'une telle façon qu'ellessemblent exprimer le fond de ma pensée. d) Pendant la révolution française, les paroles prononcées dans l'Assemblée Constituante avait une grande importance, et de grandes conséquences.

Tout dépend donc d'où l'on parleet à qui l'on s'adresse. Conclusion : L'opposition n'est pas pertinente si elle est menée de front.

Néanmoins, elle reste essentielle dans le sensoù l'on peut toujours revenir sur ce que l'on a dit, et que les paroles restent souvent l'expression d'une insouciance.L'acte engage souvent plus, car il est plus aisé de dire, de promettre, d'accuser que de faire le bien comme le mal.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles